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On vit à une époque où les gens disparaissent devant nous. Pas seulement leur corps. Avec eux s’éteignent des morceaux de ce qu’on ne retrouvera jamais, parce qu’ils étaient les seuls à les porter. Chaque personne emporte un éclat singulier du monde : une façon de rire, un geste banal, une manière de regarder. Rien de tout ça ne se retrouve ailleurs. Pas dans les souvenirs, pas sur les photos. Parce que pour exister vraiment, il fallait qu’ils soient là.
Je me souviens de toi, sans enjoliver, sans mensonge. Tu traînais ton sarcasme comme une armure. Toujours un mot pour détourner, toujours une ironie pour qu’on ne voie rien. Il fallait t’arracher chaque aveu de douleur, et encore, tu finissais par t’en moquer toi-même. Tu portais le noir comme une seconde peau, tu t’accrochais à la drogue comme si c’était une habitude ordinaire, et au bout d’un moment, plus personne ne s’en étonnait. C’était toi. Et pourtant, dans chaque éclat iro***, il y avait quelque chose qui tremblait. Ça ne se voyait pas, mais ça se sentait, dans le silence après tes phrases.
Il y a une injustice à ton départ, pas seulement parce que tu étais jeune, mais parce que tu n’as pas eu le temps de goûter ce qui aurait pu t’appartenir. Peut-être que tu es parti au moment où la vie t’aurait écrasé davantage. Peut-être que tu es parti trop tôt pour connaître ce qui t’aurait rendu heureux. On ne saura jamais. Ce qu’on sait, c’est que certaines parts de nous sont parties avec toi, parce qu’elles vivaient en toi et nulle part ailleurs.
On dit que la mémoire conserve, mais c’est faux. La mémoire trahit. Elle arrange, elle gomme, elle exagère. Elle ne restitue jamais le vrai. Elle ne rend pas la vibration de ta voix quand tu te foutais du monde, ni la manière dont tu détournais le regard pour éviter de répondre. Elle n’offre que des fragments, jamais l’ensemble. Et c’est ça le plus dur : savoir que le reste est définitivement perdu, enfermé en toi.
Alors on continue, parce qu’il faut bien. On croise d’autres visages, on rit encore parfois, mais on sait qu’une place reste vide, et qu’elle le restera. On ne remplace pas quelqu’un. On apprend seulement à vivre avec ses absences, et à porter le poids de ce qui ne reviendra jamais.
Dernière mise à jour le 07 juillet 2025 - Dollz crée en juin 2013
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