Ici :

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Mon téléphone sonne.

- Oui, allo ?

- Ha... Hanae ? *Renifle*

La voix qui me parle m'est familière. Mais je n'arrive pas à trouver de qui il s'agis. La voix tremble, on aurait dit que la personne pleure.

- Oui c'est moi. C'est qui ? Que se passe-t-il ?

- C'est moi... Vient m'aider...

- Emiko ! Qu'est-ce qui se passe ?

- Vient m'aider s'il te plaît...

Elle se met à pleurer.

- Que... Tu es où ? Je viens te chercher !

- Je suis chez Dae.

***

*Arrivée devant l'appartement de Dae*

Je sonne à l'interphone. La voix de Dae répond :

- Oui c'est pour quoi ?

- Dae ! C'est Hanae !

- Ah. Je t'ouvre tout de suite !

La porte se déverrouille. Je cours dans les escaliers pour monter le plus vite possible. J'ouvre la porte de chez Dae, sans même frapper. 

- Emiko ! Où es-tu ?

Dae vient me voir.

- Bonjour Hanae. Heureusement que tu es là. Emiko ne va pas très très bien...

- Je sais, elle vient de m'appeler. C'est pour ça que je suis venue. Elle est où ?

- Dans la chambre d'ami.

Oubliant toutes les politesses, je me dirige vers la chambre. Je frappe.

- Entrez...

En entrant, je vois Emiko assise par terre, adossée au lit. En me voyant, elle baisse les yeux. Tout de suite je comprend ce qu'il se passe. Je referme la porte et je vais m'assoir près d'elle. Je lui prend la main pour la rassurer, puis je dis :

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Emiko se met à pleurer. Je la prend dans mes bras et la serre fort contre moi.

- Calme toi Emi, calme toi..

Elle se calme enfin et commence à parler.

- Je suis retournée voir Haru.

Je ne dit rien, attendant la suite. Voyant qu'elle ne dit rien, je dis :

- Et.. ?

Elle se remet à pleurer.

- Et... Et... Bah... Il...

Je sais déjà la suite. Elle l'avait encore vu avec cette fille. Emiko continue de me raconter ce qu'il s'était passé.

***

Dae entre dans le salon. Je suis en train de lire un magazine.

- Elle va mieux ?

Je lui sourit.

- Oui. Elle était fatiguée alors elle s'est endormie.

Dae vient s'assoir dans le canapé avec moi. Je pose le magazine sur la table-basse et me tourne vers lui. Il me sourit.

- Heureusement que tu es là pour elle.

Je lui souris à mon tour.

- Oui.

Après un petit instant de silence, Dae se lève et dit :

- Tu veux faire quoi ?

Je lui souris.

- Je ne sais pas. Tu proposes quoi ?

Il réfléchit quelques instants, puis dit :

- Un petit film ?

- Avec plaisir !

Dae me propose plusieurs films. On choisit tout les deux le même film : "Le jour où je t'aimerai."

Je mets le DVD dans le lecteur et on s'assoit dans le canapé.

***

*À la fin du film*

Dae se tourne vers moi.

- Alors ?

Il me sourit. Je me tourne vers lui.

- Triste.

Je renifle.

- Et toi ?

- Triste, mais très bien.

Je lui souris.

- Je ne savais pas que tu aimais ce genre de film !

- Hé si !

Il me sourit. On entend la porte du salon s'ouvrir et Emiko entre. On se tourne, Dae et moi, vers elle. Je lui demande :

- Bien dormi ?

Emiko vient vers nous et répond :

- J'ai encore fait un cauchemar...

Dae lui désigne le fauteuil en face de nous. Elle s'y assoit. Je dis :

- Raconte-le nous, si tu veux.

Emiko me regarde dans les yeux et commence son récit.

- Tout mes cauchemars commencent pareil. Je suis dans un lit, en compagnie d'un homme, que je ne connais pas. Il me souris, comme si on se connaissait depuis une éternité. Puis, il me prend dans ses bras. Je me laisse faire et c'est à ce moment-là que le cauchemar se transf*orme.

On reste sans voix. Que dire ? Emiko continue :

- Aujourd'hui, à partir du moment où cet homme me prend dans ses bras, le lit a commencé à prendre feu. J'essayais de partir, mais il me retenait prisonnier dans ses bras. Je me débat, de toutes mes forces, mais rien à faire, il est plus fort que moi. C'est horrible !

Elle nous regarde, les yeux plein de peur. Dae prend la parole.

- Je comprend, mais ce n'est qu'un cauchemar après tout. Quand tu te réveille, c'est fini !

Nous échangeons un regard avec Emiko. Dae dit :

- Quoi ? C'est pas vrai ?

Il se tourne vers moi. Je baisse les yeux.

- N'allez pas me dire que ces cauchemars sont... Non !

Emiko se met à pleurer. Je me lève et je la prend dans mes bras. Dae ne dit plus rien, il nous regarde.

***

J'ai raccompagné Emiko dans la chambre, et elle s'est rendormie. Dae m'attend sur le seuil de la porte. Il n'a rien dit depuis tout à l'heure. Il se contente de me regarder. Je croise son regard et baisse la tête. Je ne veux pas avoir une conversation là-dessus.  Je me dirige vers le salon. Dae m'appelle :

- Hanae !

Je me tourne.

- Oui ?

Il me regarde fixement. Je lui dit :

- Je ne veux pas avoir une discussion maintenant.

Je me retourne et continue mon chemin vers le salon. J'entends Dae accélérer le pas pour me rattraper.

- Hanae, Hanae, attend !

Je me tourne encore une fois. Cette conversation commence à me gêner.

- Quoi ?!

- Quand veux-tu qu'on en parle ? C'est grave ce qui arrive !

Je me retourne et avance.

- Je suis désolée de te dire ça Dae, mais c'est pas tes affaires.

J'accélère pour éviter à Dae de riposter.

*Arrivée dans le salon et assise dans le canapé*

Dae ne m'a pas suivit. Je crois qu'il a compris que j'étais mal à l'aise. Il est allé dans sa chambre faire je-ne-sais-quoi. Tant mieux. Mon téléphone sonne. Le numéro affiché est privé. Je décroche :

- Allo ?

- Je suis bien au numéro de Hanae ?

- Euh... Oui. Qui est-ce ?

- Bonjour mademoiselle. Ici le commissaire Kim.

Un frisson parcours tout mon corps. J'essaie de garder mon sang froid.

- Bonjour commissaire, que puis-je faire pour vous ?

Un silence, puis :

- J'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncez...

***

Je raccroche et je me lève. Je me dirige vers la chambre de Dae. Je frappe.

- Hum...

J'ouvre la porte. Dae se retourne, assis sur son siège à roulettes et me regarde.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Je baisse les yeux, referme la porte et je viens me planter devant lui sans rien dire. Dae s'inquiète.

- Hanae ? 

Il cherche à me regarder dans les yeux mais j'évite son regard.

- Quelque chose ne va pas ?

Il se lève et m'invite à m'assoir sur le siège en l'indiquant du doigt. Je me.xecute et je m'assois. Je relève la tête et regarde Dae. Je lui demande :

- Il t'es déjà arrivé de vouloir protéger quelqu'un mais tu n'y arrive pas ?

Dae ouvre de grands yeux et hoche négativement la tête.

- Euh.. Non.. Je ne crois pas... Pourquoi tu me pose cette question ?

Je baisse la tête.

- Haru a disparu.

- Quoi ?!

Dae me regarde, incrédule.

- Il a disparu...

Je le fixe dans les yeux et dis :

- Je ne sais pas quoi faire... Le commissaire a besoin de voir la dernière personne qu'il a vu. Et apparement c'est sa copine. Et... Emiko.

Dae me regarde et m'invite à continuer.

- Malheureusement, si je le dis à Emiko, elle va prendre ça comme si c'était de sa faute et ça va la faire souffrir. Et je ne veux plus qu'elle souffre...

- Ah... Tu ne peux pas la protéger de cet interrogatoire. Bah... Je ne sais pas trop quoi te dire...

Dae s'assois sur le bureau.

- Tu pourrais peut-être déjà annoncer à Emiko que Haru a disparu.

- Non justement !

Je dis, un peu trop fort et rapidement. Dae sursaute sous l'effet de la surprise.

- Mais... Tu vas pas... Tu vas pas dire non au commissaire pour l'interrogatoire...?

Je reste regarder Dae et je hausse les épaules.

- Mais Hanae ! Tu te rend compte ?

- Je peux lui dire que je ne sais pas où est Emiko.

- Mais il trouvera son numéro et il l'appellera !

- Je n'ai qu'à cacher son portable.

- Hanae ! C'est complètement débile !

Je me lève d'un coup.

- Tu as une autre solution peut-être ?!

Dae me dévisage et réplique.

- C'est pas mes affaires de toute façon. Tu l'as dit tout à l'heure.

Il se lève et va chercher son portable sur sa table de nuit. Il allume l'écran et le rééteins.

- Je ne pourrais t'aider qu'au moment où je saurais tout sur Emiko.

Je le regarde et dis.

- C'est du chantage là ?

Il hausse les épaules.

- Prends ça comme tu veux !

Je serre les dents sous l'effet de la colère. Comment ose-t-il faire ça ? Raaah ! Ca me met hors de moi ! Je passe ma main dans mes cheveux et répond.

- Très bien. Je vais te dire tout ce que tu veux sur Emiko.

Je me rassois sur le siège à roulettes et je regarde Dae. Il s'avance vers moi et demande :

- C'est quoi cette histoire de cauchemars.

Je baisse la tête. Si seulement j'avais pu éviter ça... Pardonne-moi Emiko, mais c'est pour ton bien que je divulgue ton secret.

- Depuis.. Euh... Depuis un certain temps...

- Combien de temps ?

Je jette à Dae un regard noir et continu.

- Depuis qu'Emiko n'est plus avec Haru, elle fait des cauchemars.

- Et les cauchemars ont quoi de spécial ?

Je serre les dents et je commence à jouer avec mes mains nerveusement.

- Ils se révèlent vrais la plupart du temps.

Dae s'assois sur le bureau, intéressé.

- C'est à dire ?

Je le regarde.

- La dernière fois qu'elle a fait un cauchemars, c'était celui où sa grande soeur allait avoir un accident de voiture. Et ça s'est réalisé 3 mois plus tard. Au début ça avait commencé par des petits cauchemars comme avoir perdu les clés de la maison ou quelque chose comme ça. Mais plus le temps passe, plus Emiko fait des graves cauchemars.

- Qui se réalisent ?

Je baisse la tête.

- Oui...

- Oh la mer*de...

***

*Debout dans la chambre de Dae, toujours en train de chercher une solution pour "l'affaire Haru".*

Dae s'exclame :

- Au pire tu fais semblant de kidnapper Emiko !

Je rigole.

- Ou alors bah... On lui coupe la langue et on la rend sourde comme ça elle peut pas parler ni entendre ! Et on n'oublie pas de lui crever les yeux !

Je continue de rigoler.

- Mais je sais pas en même temps ! C'est tellement tordu cette histoire !

Tout d'un coup, mon téléphone se met à sonner. Je m'arrête immédiatement de rigoler et je fais signe à Dae pour qu'il arrête de faire du bruit. Je regarde le numéro affiché et j'ouvre de grands yeux. Je tend immédiatement le téléphone à Dae pour qu'il décroche.

- Oui, allo ?

- Allo ? Je suis bien sur le numéro de Hanae ?

- Oui. Qui est à l'appareil ?

- C'est le commissaire Kim. Est-ce que je pourrais lui parler s'il vous plaît ?

Dae me fait signe pour me dire que c'est bien le commissaire. Je hoche rapidement la tête pour lui faire comprendre que je ne veux pas lui parler.

- Euh... En fait elle n'est pas là. Elle.. Euh... Elle vient de s'absenter et elle a oublié son portable chez moi.

- Ah... C'est embêtant. Quand reviendra-t-elle ?

- Je ne sais pas... Ce soir surement... Quand elle se rendra compte qu'elle l'a oublié.

- D'accord. Est-ce que vous pourriez lui dire que j'ai appelé et qu'il faut à tout prix qu'elle me rappelle, même si c'est tard dans la soirée.

- Très bien.

- C'est urgent.

- Ok, je lui dirait.

- Merci beaucoup.

- De rien.

- Au revoir.

Dae raccroche et me retend le téléphone. Je lui souris.

- Merci beaucoup ! Tu viens de me sauver la vie !

Je saisis le téléphone et je le pose sur le bureau.

- Hanae.

Je le regarde.

- Oui ?

- Tu ne pourras pas fuir toute ta vie, tu sais ? Il faudra bien le dire à Emiko un jour ou l'autre.

Je baisse la tête.

- Je sais...

Dae soupire et dit :

- J'ai une solution.

Je redresse directement la tête et le regarde dans les yeux.

- Sérieusement ?!

- Oui.. Mais... Elle ne me plait pas trop...

Je lui souris.

- Dis toujours !

Dae baisse la tête, se passe la main dans les cheveux et dit :

- Tu pourrais te faire passer pour Emiko au commissariat.