To Ü

Je suis Masami Aomamé

de 1Q84

Life is suffering. It is hard. The world is cursed. But still, you find reasons to keep living.

Princess Mononoke

Et tu as ris

Elle sortit la clé de sa poche, l'enfonça dans la serrure et poussa la porte. Ces gestes lui étaient à présent familier, tout comme le paysage qui s'offrit à elle. Et elle sourit, elle se sentait bien, apaisée. Tout en sautillant d'aise, elle traversa le sentier bordé d'herbe verte, pour croiser un chat rayé de bande rose et violette. Il lui sourit de son sourire moqueur, elle le salua avec allégresse. Il ria de sont rire railleur, elle pencha la tête comme pour essayer de l'apercevoir disparaître dans l'air. Lorsque la branche qui lui servait de siège fut aussi vide que le silence, elle reprit son chemin.
Elle dansait et tournoyait et chantait tout en avançant. Une chenille peu aimable, fumant un tabac qui asphyxierait jusqu'à un éléphant, la regarda d'une expression snob pour mieux continuer à créer des cercles de fumée, envoyant un signale indéchiffrable au ciel. La fillette, fort peu vexé pour si peu, continua sa route sans chercher à jouer des coudes.
Ses pieds débouchèrent sur un champs de fleurs. Pensé, orchidée, rose, tulipe et jonquille créaient un vaste tapis, où couleurs et odeurs se mélangeaient avec sensibilité et grâce, si bien que quiconque aurait pu se sentir comme à l'étroit, se sentir comme un être tout petit et pâle, ne présentant aucun intérêt. Mais elle avait depuis longtemps oublier cette sensation. Elle se contenta d'inspirer le parfum ambiant et de continuer d'avancer, saoûl de toute cette beauté. Le soleil la caressait de ses longs rayons chaleureux, le vent faisait flotter ses cheveux doré dans l'atmosphère, semblant vouloir la mettre en concurrence avec l'astre solaire lui-même. Elle n'y prit pas garde, elle était heureuse, cette simplicité semblait configurer le tout qui composait son être. Un des végétaux la salua, remuant ses pétales légèrement rosés, et elle lui répondit par un grand sourire, un sourire qui aurait pu rivaliser avec le ciel, si seulement il aimait les défis. Elle ne quitta pas son mouvement de lèvres retroussées, son mouvement qui montrait à tous ô combien elle était ivre de bonheur, jusqu'à déboucher sur un nouveau sentier.
Face à une immense maison de pierre, étendu sur toute sa hauteur, elle hésita à entrer. Mais finalement, elle frappa à la porte, et patienta sagement, le temps qu'une voix paresseuse ne lui dise de passer le seuil pour se joindre au thé qui allait débuter. Dans un étrange jardin, se tenait une table en bois sculpté, une multitude de chaise et un nombre innombrable de théières. Derrière, une souris était postée devant elle, ainsi que deux énergumènes qui semblaient chanter en dissonance un souhait de joyeux anniversaire au monde entier. L'un d'eux s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras, et d'un cri du coeur lança à la cantonade de boire jusqu'à plus soif. Malheureusement, la souris, plus rapide, avait déjà sifflé toute la porcelaine, si bien qu'il ne restait à l'assemblée que des sablés au goût de miel. Malgré ce léger inconvénient, la petite fille goûta avec délice, riant parfois sans en avoir eu la volonté.
Elle prit tout de même congé et s'en alla par un autre chemin, pour s'enfoncer dans une forêt dense et ombrageuse, où la lumière passait avec difficulté. Elle croisa quelques oiseaux, avec qui elle discuta un bref instant tandis qu'ils s'ennuyaient et qu'elle était ravie de trouver un peu de compagnie.
Puis, elle pénétra dans l'épais labyrinthe aux haies hautes et épaisses, d'où aucune feuille ne sortait du rang. Elle rejoint sans peine la porte qu'elle avait l'habitude de prendre, sans se laisser intimider par l'air imposant qu'elle affichait, et plongea sa main menue dans sa poche pour y chercher sa clé. Lorsqu'elle découvrit qu'elle était vide, elle paniqua. Alors elle se mit à chercher, chercher, chercher et chercher encore le bout de fer. Sans succès. Elle poussa un cri.

Alice resterait éternellement prisonnière du pays des merveilles.

I am sorry for filling you with beer and bad thoughts and then asking you why you shook. I am sorry for pinching you, for hitting you, for bruising the thin-skinned parts of you. I am sorry for the names I called you when we were fighting. You are not ugly. You are not useless. You would not be better off gone. I’m sorry for almost throwing you out into the street because my sadness was too much for me. I’m sorry for carving my fingernails into your thigh and then resenting the way people asked, “How’d that happen?” I’m sorry for plucking you and knicking your calves with drugstore razors. I’m sorry I let some people see you in the moonlight. They didn’t deserve to know the color of your hips like I do. I’m sorry for leaving you convulsing over a toilet bowl over some boy. I’m sorry I did not thank you for simply trying to take me where I wanted to go. I’m sorry I screamed at you to shrink, shrink, shrink when all you could do was grow. I’m sorry that this apology is ten years too late. I’m sorry that it will probably come again. I’m sorry that I do not treat anybody else as poorly as I have treated you. I’m sorry that I am constantly learning how to love you, when you have never once doubted how you feel about me. I’m sorry.

An Apology to My Body | Lora Mathis