Leffe fever 

Avec la rentrée scolaire 2025-2026 qui arrive à toute vitesse, j’ai eu envie de faire un petit retour sur les moments les plus étonnants passés avec mes terminales.
Pour situer un peu le contexte, j’avais deux classes de terminale, ce qui faisait 15 heures de cours par semaine — autant dire que c’était quasiment tout mon service !
Chaque jour apportait son lot de surprises (ou de casse-têtes), mais les plus mémorables, c’est celles que je vous raconte dans ce QSJ.

« Le petgate » 

L’élève le plus perturbateur du lycée (oui, oui, du lycée) a pété pendant une séance. Heureusement, il était tout au fond de la salle, je n’ai rien senti… mais je ne le croyais pas. Ses camarades m’ont même proposé de venir sentir pour y croire — ce que, évidemment, je n’ai pas fait.
Est-ce que je l’ai viré ? Motif : « X a pété en classe » ? Non, c’était trop risible.

Je n’ai pas rigolé, promis, j’ai même fait une leçon de morale. 

« Le grec »

Je fais rentrer mes élèves tout en me tenant à la porte, ce qui me permet de les saluer un par un, de demander comment ça va si je vois une petite mine, ou de leur mettre un petit taquet si j’ai entendu parler d’eux en salle des profs.

Un jour, l’un d’eux tente d’entrer en classe… avec un grec.
J’ai totalement halluciné : ce petit élève, connu pour manger en classe — pas un brin perturbateur, ni embêtant — qui, va-t-en guerre, ose tenter l’impensable ?

Il a fini son grec en deux bouchées et a pu assister à la séance. Il a ensuite été le sujet de conversation de toute la récrée des professeurs. 

« El Diablo »

Vers la fin de l’année scolaire, je discute avec mes élèves, je ne sais plus comment, mais l’un des énergumènes de la classe me lance : « Monsieur, on vous a vu avec Madame X, vous aviez l’air proche, hein ! »

Et le garçon fait le signe des cornes du diable avec ses mains, me surnommant ainsi — pas de façon explicite, mais plutôt implicite — « el diablo ».

Tout le monde rigole, et moi, je leur explique qu’il ne faut pas propager des rumeurs sur ma relation avec cette collègue, qu’elle n’a rien demandé, et que ce n’est pas du tout approprié (bon, là, je le dis un peu plus sérieusement, mais mon ton n’était pas aussi littéraire qu’ici).

Mais vous savez quoi ? La vérité, c’est que j’étais effectivement, comme disent les jeunes, « en mode el diablo » avec cette collègue qui m’a tapé dans l’œil dès le jour de la pré-rentrée.

Pour finir, lors d’une épreuve du bac, elle surveillait avec une autre collègue une classe où se trouvait justement cet élève. Je ne pouvais pas louper cette occasion. Il m’a vu discuter avec elle pendant au moins 45 minutes. Oui, oui, mon cher élève, j’étais bien en mode el diablo.

« La chasse à l’élève »

Je dois avouer qu’entre mes deux classes de terminale, j’avais une nette préférence pour l’une… Et j’avais aussi mes préférences parmi les élèves.
Pour contextualiser, j’étais chargé de préparer une classe au Grand Oral. Avec cette élève en particulier, je me suis vraiment impliqué dans son travail — tout en gardant une certaine distance, en lui indiquant des pistes plutôt que des réponses.

On avait prévu un Grand Oral blanc en mai. Je n’ai pas pu interroger tous mes élèves, mais elle faisait partie de ma liste.
L’heure arrive, et elle ne se présente pas… Pourtant, quelques jours plus tôt, je lui avais encore rappelé de bien travailler son oral (qui comptait, bien sûr, pour sa moyenne générale).

« Elle n’a pas osé », dis-je à mon collègue, sentant la colère monter.
En regardant l’heure, il me répondit : « Elle doit penser que c’est après la récréation. »
Moi, qui avais insisté auprès d’eux sur la PONCTUALITÉ, surtout le jour d’un examen.

Alors, j’ai décidé de partir à sa recherche dans le lycée, connaissant un peu ses habitudes.
Impossible de mettre la main sur elle ce jour-là.

Mais croyez-moi, le jour où je l’ai revue, je lui ai dit : « Tu me déçois. »
Et les élèves n’aiment pas nous décevoir, surtout quand ils nous apprécient. Elle était toute penaude et s’est excusée.

Je dois aussi remercier mes élèves pour les petits cadeaux du quotidien qui font qu’on oublie les dis.p.u.t.e.s, l’éducation à faire et les manquements : biscuits, chips, et rigolades <3.