Doll à la charge de Bellemissdu01

Laissez-moi vous conter une histoire, une histoire inachevée, comme beaucoup des contes qui bercent les nuits des hommes depuis toute éternité. Elle commence comme beaucoup d’autres, car nos vies ne sont pas si un.iques dans leurs débuts que nous voulons le croire. Et l’histoire que je suis venue vous conter ce soir, vous ne l’avez peut-être jamais entendue, et il ne fait aucun doute que personne, une fois que je vous aurai quittés, ne s’en souviendra pour la conter à nouveau… Car c’est là le propre des histoires, elles vont et viennent, et nous les oublions, et oublions ce qu’elles ont voulu nous dire. Puisse le monde ne jamais tomber si bas qu’il perde tous ses conteurs ! Puissiez-vous toujours rester fidèles aux histoires de votre enfance, quand vous aviez l’âge de vous émerveiller de tout ! Puisse notre terre ne jamais oublier les légendes qui l’ont forgée ! Puissent les hommes conserver le goût des veillées, et toujours faire revivre les héros qu’ils portent en eux.

Notre histoire se passe dans un magnifique royaume, aujourd’hui oublié même des dieux.  Le roi et la reine qui veillaient sur ces terres avaient été comblés de ces derniers par la naissance de leurs trois filles, toutes trois destinées à jouer un rôle capital pour le royaume qui les avait vues naître. Elles grandirent toutes trois en beauté et en sagesse dans l’immense palais qui résonnait de leurs rires d’enfants. Le bonheur qui unissait la famille royale rejaillissait sur leur domaine, faisant de ces terres un havre de paix et de prospérité, à l’abri du besoin et du malheur. Mais un jour, une ombre se dressa sur ce tableau idyllique, et son passage sonna le glas de ces temps heureux. Le roi et la reine ne survivirent pas à leur royaume dévasté, et les trois princesses, devenues adultes, durent faire face à la tempête qui faisait rage, et à la guerre civile qui aurait pu porter le coup fatal à leur royaume. Mais, en conjuguant leurs efforts et en mettant tous leurs talents au service de leur peuple menacé, elles s’imposèrent face à leurs rivaux, et Zyrael, l’ainée des trois sœurs, fut finalement déclarée héritière légitime du trône de ses parents, et couronnée.

Durant la guerre qui avait suivi la mort de ses parents, la reine Zyrael s’était imposée comme une souveraine juste et d’une humeur toujours égale, caractérisée par la grande douceur de ses paroles et de ses actes. Elle souffrait des mêmes souffrances que son peuple meurtri par cette guerre fratricide, qui avait vue d’innombrables morts inutiles. Elle avait compris alors que cette guerre n’avait pu être évitée par ses parents, car les longues années de bonheur et de paix qui avaient été celles de leur règne ne les avaient pas préparés à se dresser face à des temps de malheurs et à devenir les guides dont le peuple avait besoin. Elle décida alors de se méfier sans cesse de la paix, car elle n’était souvent que le masque que la guerre brandit devant son visage hideux et celui des calamités qui ne la quittent jamais. Sous sa politique fondée sur le pardon et surtout sur l’écoute des revendications de chacun, elle entreprit de rebâtir son royaume, qui bientôt put oublier ses malheurs et s’enorgueillir d’avoir à sa tête une reine si sage et juste. Ces deux vertus que chacun lui reconnaissait lui valurent d’être appelée Fille du Dragon, un être mythique à la sagesse légendaire.

Sachant reconnaitre les forces et les faiblesses qui l’habitaient et la caractérisaient, elle décida de s’appuyer sur ses deux sœurs, qui ne l’avaient jamais quittée, et qui acceptèrent à nouveau de la seconder dans la tâche qui lui incombait, et qui apparaitrait comme le plus grand combat qu’elle ait jamais eu à mener.

La Famille Royale.

La Garde-Robe de Zyrael.