"On a frôlé la vie!"

T. Durden

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Je ne suis pas un amoureux transit, un génie, un camé, un héros, un type fantastique, un mec bien, un mec mauvais, une licorne, un fou, un orphelin, un désespéré, un gars qu’on doit aider, un dépressif, une célébrité, un surdoué, un délaissé, un écorché, un nymphomane, un pyromane, un bagarreur, un don juan, un addict, un meurtrier, un suicidaire, un gars hospitalisé, souffrant, un déséquilibré, un dérangé, un original, un décalé, un pas commun, un pas commode, un spécimen, un type doué, un gars qui maîtrise, un clandestin, un type confiant, un évadé, un rescapé, un survivant, un surhomme, un insurgé, un réfractaire, un révolté, quelqu’un de réfléchi, de bien élevé, de très poli, je ne suis pas un mec dangereux, un mec douteux, un farfelu, un intrépide, un peu loufoque et mystérieux. 

  

Je suis rien de tout ça, alors quoi? Tu penses pas que tu vas t’ennuyer avec moi?

 

HOMÉOSTASIE 

J’ai peur d’un tas de choses. Tu n’imagines même pas. C’est fou ce que je crains tout. J’ai peur de la mort, peur des remords, peur de la maladie, peur de l’ennui, peur de la douleur, peur de l’absence, peur du manque, peur du vide, peur du lendemain, peur du passé, peur de l’avenir, peur du présent, peur à chaque instant, peur des insomnies, peur des pensées destructrices, peur du doute, peur du gouffre, peur pour mes sœurs, peur pour ma famille, peur pour mes amis, peur pour ma vie, peur pour mon bonheur fragile, peur de tomber, peur de fléchir, peur de faiblir, peur d’aimer, peur de haïr, peur de ressentir, peur des émotions, peur des c0ns, peur des guerres, peur de l’enfermement, peur du sang, peur des reproches, peur des regrets, peur de flancher, peur de ne plus me relever, peur de la perte, peur des clowns, peur de rester où je suis, peur de ne pas savoir où je vais, peur de la peur.

 

Mais je n’ai pas peur de toi.

 

 

And if you're still breathing, you're the lucky ones.

'Cause most of us are heaving through corrupted lungs.

And if you're still bleeding, you're the lucky ones.

'Cause most of our feelings, they are dead and they are gone.

 

 

We are the reckless

 

I went into the woods because I wanted to live deliberately. I wanted to live deep and suck out all the marrow of life… to put to rout all that was not life; and not, when I came to die, discover that I had not lived.

inspired by H.D. Thoreau

 

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Il y a ceux qui savent quand et comment partir, et puis il y a moi. Je suis désolé d’être aussi maladroit. J’espère qu’un jour tu me pardonneras d’être parti et que tu verras à nouveau le bon qu’il y avait parfois en moi. Je ne voulais pas te faire pleurer. Je n’ai jamais voulu faire de mal. Je suis triste de te quitter, moi aussi. Je me demande si tu te douteras que j’ai pleuré tout autant. J’ai aimé faire partie de ta vie. Tu peux penser que notre histoire passera dans les oubliettes de ma mémoire mais au plus profond de mon être, je sais que je me souviendrai toujours de ces quelques mois. J’ai aimé te découvrir et te montrer certaines facettes de ma personne. Je voulais être parfait à tes yeux et j’ai aimé que tu y croies avec autant de convictions mais je suis rempli de défauts autant que de qualités. Tu ne dis pas au revoir à un être exceptionnel même si c’est l’image que j’ai essayé de te renvoyer. Je me suis trop complu dans ce rôle d’idéal et j’ai fini par m’oublier. J’étais moi et je ne l’étais pas. Tu ne m’as connu que partiellement et ce sont des parties de moi que tu as apprises à aimer sans jamais que je ne te laisse voir l’entièreté de celui que je suis. Je ne regrette pas d’avoir occulté certains chapitres. Nous taisons tous des blessures. Je ne joue pas au ténébreux plein de mystères avec ma phrase sombre mais j’essaye d’expliquer cette évidence; quand on peut éclipser certaines choses qui font partie de nous et qui ne nous plaisent pas il est humain de le faire. J’ai toujours été vrai dans mes mots et dans mes sentiments. Si j’ai tu certaines choses celles que j’ai dites ont toujours été sincères et c’est tout ce qui compte. Je pars mais n’aies pas peur pour moi. Ma place n’était pas ici. Ma place était ailleurs et je vais vers cet ailleurs. Ma place sera partout dans le monde, dans chaque ville, dans chaque village et dans chaque famille qui m’accueillera je trouverai un nouveau chez moi. Je serai bien partout où j’irai car j’ai le voyage dans l’âme et dans le sang. J’ai des morceaux de terres venues d’ailleurs ancrés dans le cœur. J’ai besoin de ça, les rencontres que je fais me nourrissent, me grandissent. C’est comme ça que je cesse de me sentir vide et que je combats ce sentiment terriblement angoissant du néant et du dernier souffle. Je sais depuis toujours que je ne suis pas né pour rester en un seul lieu. J’ai des pieds qui démangent, des fourmis dans les jambes, des yeux qui réclament toujours plus de paysages. Alors je pars, je suis triste mais je suis bien. J’ai ce chagrin mais il ne me pèse pas. Je me sens léger. Je vole. Je ne t’ai rien dit mais ça y est, j’ai mis suffisamment d’argent de côté pour partir. J’ai un long voyage à travers toute l’Europe à planifier. Je pars quatre mois cette année, dès que j’ai réussi mes examens en mai. J’ai beaucoup travaillé pour y arriver. Peut-être qu’il durera plus longtemps, nul ne sait ce que lui réserve l’avenir! Je suis profondément nomade et je n’avais rien à faire assis devant un écran. Même si te parler me rendait heureux, au fond j’étais au mauvais endroit car ce n’était pas le bonheur comme je me l’étais imaginé. C’était un bonheur rempli de frustrations et de chagrins. Un bonheur avec trop de contraintes, trop de barrières. Un bonheur qui ne pouvait pas être entier et qui faisait mal bien trop souvent. Mais c’était un bonheur quand même. Et j’y renonce et je te force à y renoncer. J’en suis désolé. Je suis désolé de cet égoïsme qu’il y a en moi. On ne peut retenir quelqu’un qui veut s’en aller. Il faut l’aimer tant qu’il est là. Et tu verras que tu peux aimer encore plus que tu ne m’as aimé. Pour le moment tu n’y crois pas. Pour le moment ça fait mal mais un jour, fais-moi confiance, ça ira mieux. Tu seras dans ton jardin, le dos adossé contre l’écorce d’un vieil arbre, le soleil mordant ta peau et tu repenseras à ce qu’on se disait parfois. Tes lèvres s’étireront dans un sourire empreint de nostalgie. Ça ne sera plus douloureux, ça sera léger et heureux. Et j’espère que toi aussi tu auras poursuivi avec acharnement ta vision du bonheur, j’espère que tu auras fait toutes les expériences qu’il y a à faire, que tu auras vu tout ce que tu voulais voir, que tu auras marché partout où tes pieds l’avaient décidé, que ton parcours te remplira de fierté et que tu auras profité de chaque jour et de chaque instant infime comme s’il était une parcelle d’éternité. Je te souhaite de vivre avec la rage et la détermination d’un écorché vif. Je te souhaite d’avancer sans ciller d’un pas conquérant qui défiera avec désinvolture ceux qui entraveront ta route. Je te souhaite de mener au grand jour la révolte silencieuse que chacun de nous étouffe au fond de lui. Je te souhaite de toujours rester fidèle à toi-même. Je te souhaite tout ce qu’on peut souhaiter de bon. J’ai aimé ton intrusion dans ma vie. Et je t’aime.

"Je suis le bulbe rachidien de Jack et sans moi Jack ne pourrait pas réguler son rythme cardiaque, ni sa tension ni sa respiration."