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Fiction 2
Prologue
Le soleil se lève sur ma maison encore endormie.
J'ai 17 ans et depuis ma naissance j'ai pour prénom, Esméralda.
Je n'ai pas grand chose à dire sur ma vie mis à part qu'à mes 2 ans mes parents on perdus la vie dans un terrible accident de voiture alors que nous partions en caravane vers un nouveau lieu. Je suis la seule survivante du véhicule, malheureusement....
Depuis, c'est ma grand mère que j'appelle "ma mama" qui veille sur moi avec tout l'amour du monde. Elle fait tout pour que je conserve ma passion qui est la danse moderne. Cela m'aide à m'exprimer et à vivre.
Ma famille est gitane et je le suis aussi.
Depuis l'accident, je vis dans une maison pour ma sécurité. Mais mama m'a promis que pour mes 17 ans on reprendrait la caravane et qu'on commencerait une vie en tant que gitan. Pour la première fois je vais pouvoir vivre comme une vraie gitane et faire de nouvelles rencontres.
Et peut-être trouver l'amour ?
Chapitre 1
Une main fraîche vient caresser mon visage, encore endormie.
En ouvrant les yeux, je découvre Mama assise à mes côtés. Elle me caresse les cheveux avec douceur. Je me redresse et lui sourit.
...
-Nous avons roulé plus de 10h, me confie-t-elle. Dès maintenant, considère toi comme une vraie gitane !
-Mama, nous sommes déjà arrivées ? Et cet endroit, c'est ma chambre ?
-Du calme petite. Prend le temps de tout découvrir. Tu as la journée devant toi. Profites-en pour faire de nouvelle rencontres.
De nouvelles rencontres. C'est si facile à dire. Depuis l'accident de mes parents je suis restée traumatisé et j'ai perdu toute confiance en moi et toute confiance en les autres. La seule à qui je donnerai tout, c'est Mama et personne d'autre.
Cette dernière m'embrasse sur le front et quitte ma nouvelle chambre.
Et 30mins après, me voilà dehors à découvrir les environs de mon nouvel habitat.
Il n'y a rien d'extraordinaire. Juste des caravanes à perte de vue et des hommes qui bronze sur des transates pendant que leurs femmes font le ménage.
Absolument palpitant.
Je marche une petite heure, je croise sur mon chemin des jeunes filles de mon âge. Toutes, à ma venue, se moquent. Toutes, sauf une. Une jolie brune un peu plus âgée que moi. Elle me regarde avec ses grands yeux noirs. Elle est pleine de tendresse. Elle me décroche un sourire, que je lui rend timidement.
Je poursuis ma route tout en restant discrète. À ma gauche, une femme crie sur son mari endormie. À ma droite, un jeune garçon joue de la guitare avec ses amis.
Tout cet environnement deviendra vite mon nouveau "chez-moi". Et tout ces gens deviendraient mes amis, je l'espère.
Il commençait à se faire tard. Je repris le chemin vers ma caravane.
Mama me faisait signe en indiquant un bon gâteau fumant dans sa main. Toute heureuse, je pris mon élan pour la rejoindre. Mais sur ma route, je bouscula une jeune fille qui tomba à la renverse. Elle était plus âgée que moi et ses cheveux étaient teintés de blond. Elle était ***y comme les bimbos que je regardais à la télé.
Mais sa réaction fût surprenante.
-Comment oses-tu, petite ***e, me pousser ? Tu as crû que le fait que tu sois nouvelle ici allait t'épargner ? Mais tu te trompres voyons ! Sur la vie de mon grand-père je t'interdit de reposer tes mains sur moi sinon je te fait virer d'ici en te faisant bouffer la terre, compris ?
Par manque de confiance en moi, je fit "oui" de la tête. Elle partie en râlant. Mama arriva à se moment là.
-J'ai l'impression que ses extensions ne lui arrangent pas le cerveau.
Viens ma petite, ne fais pas attention à elle et vient manger le gâteau que je viens de te faire.
Elle me prit par les épaules et m'emmena dans notre caravane.
En quelques instants le gâteau fut dévoré. Et pendant que je faisais la vaisselle, Mama posa sa main sur mon épaule.
-Ce que j'ai à te dire ne risque pas de te plaire.
-Je t'écoute, dis-je inquiète.
-Eh bien comme tu le sais je vieillis de plus en plus...
-Mais c'est normal ça voyons !
-Non pas cette fois malheureusement. Mon médecin traitant a détecté en moi une maladie.
-Quoi ? Mais c'est très grave !
-Oui et c'est pour ça que j'ai demandé une aide soignante qui viendra tous les jours m'aider à prendre mes médicaments.
-Mais je peux le faire moi !
-Non. Tu dois profiter de ta nouvelle vie ici et vivre ta passion. Ne t'inquiète pas tout se passera bien. Elle est ée pour ça.
-Cela me fait peur malgré tout.
Elle me fit un câlin puis elle partie se mettre au lit.
Moi je resta, sans émotions, allongée sur le canapé avant d'aller à mon tour au lit.
Mama malade. Elle est malade. Mais, elle ne va quand même pas mourir ?
Tout reposait sur les épaules de son aide-soignante désormais. Et je le jure, je ferai tout pour chérir cette dame tant qu'elle réussira à la tenir en vie.
Je le jure.
Chapitre 2
Les oiseaux chantaient. Il était 7h du matin et le soleil inondait déjà ma chambre. Il faisait aussi très chaud. En pleine été, vivre dans une caravane ne va pas être facile.
J'étire chaque membres de mon corps pour en suite m'asseoir sur mon lit....
Comme Mama dort encore, j'ouvre la fenêtre pour admirer le paysage.
J'y passe ma tête, mais je n'ai vue que sur une caravane. La fenêtre de cette caravane est elle aussi ouverte.
Un homme y passe sa tête, tout comme moi. Il a son visage posé sur ses bras nus. La seule chose que je distingue c'est qu'il est brun et torse nu.
Je le regarde un moment. Il semble dormir. Je le fixe longtemps sans même voir sa figure, quand une fine main vient caresser le dos lisse du jeune homme. C'est une main de femme.
Ou plus exactement, la main de la fille que j'ai bousculée hier.
Ça m'en bouche un coin. Elle embrasse le dos de l'homme du bout des lèvres. Il se réveil en sursaut et retourne s'allonger dans le lit avec la bimbo.
Manque de chance, je n'ai pas eu l'occasion de voir sa tête.
Ma vie ici commence bien, Mama est malade, la bimbo est ma voisine et a pour petit copain un homme mystérieux. J'aurai aimé que cela se passe autrement que de cette façon.
Mais je n'ai pas le choix.
Aujourd'hui, Mama passe sa journée à partir à la rencontre de nos voisins. Pendant que moi, je reste allongée sur une chaise longue à ne rien faire.
Puis une pensée me rappelle, que dans ma chambre, sous mon lit se trouve un lecteur CD. Je fonce le chercher et je reviens devant la caravane où je prend soin de le brancher et de mettre en route la musique. Je commence par m'échauffer, puis je commence l'improvisation d'une chorégraphie de danse sur une musique rythmée.
J'enchaîne les mouvements pour évaporer les mauvaises pensées de mon esprit. Je me défoule sur une musique moderne puis je termine sur une musique gitane que j'adore. Je danse telle une vraie danseuse de flamenco, je suis totalement envoûtée par la musique.
Quand j'arrive à la fin du CD, j'ouvre les yeux. Une foule de curieux étaient devant moi. Tous se mirent à applaudir avec le sourire. J'étais aux anges de voir que mon talent leur avait plu.
Je sourit à tout le monde timidement quand j'entend quelqu'un crier derrière la foule. Cette personne arrive en trombe. C'est la bimbo. Elle pousse tout le monde et se pointe devant moi rouge de colère.
-Tu ne peux pas baisser ta musique non ? On essaye de dormir là avec mon copain alors arrêtes de *** ta merde à chaque fois !
Certaine personnes de la foules s'en font pour éviter de se mêler à cette "embrouille".
Fasse à sa façon brutale de me parler, je n'arrive pas à sortir un mot.
Mais il est peut-être temps que je me reprenne en main. Alors avant qu'elle ne parte je laisse échapper :
-Je fait ce que je veux, dégage.
Elle se retourne, choquée.
-Répète un peu, petite ***e ? crie-t-elle.
-Hum hum... Je fait ce que je veux.
-Nan nan le fais pas exprès. Répètes moi le dernier mot de ta phrase.
-Dégage...
-Eh bien voilà quand tu veux ! Maintenant tu vas gentilemment t'excuser pour ce que tu as dit.
-Non, je le pense vraiment. Alors dégage.
-Très bien tu l'auras voulus. J'appelle mon homme et crois moi tu vas moins faire la maline !
Elle part en direction de la caravane chercher "son homme". Elle lui explique la situation. Furieux d'entendre qu'on maltraite sa copine, il sort dehors en furie.
Il marche vite jusqu'à moi. Il me faut deux secondes pour reconnaître les bras et le dos musclé de l'homme qui était à la fenêtre ce matin.
La bimbo arrive derrière lui et hurle : .
-VAS-Y KENDJI DÉFONCE LA !
Chapitre 3
Kendji arrive devant moi et se bloque. La colère sur son visage s'évapore.
Il arrive seulement à bredouiller "Je..."
Et il me regarde sans rien faire. Sa bimbo s'impatiente....
-Amour casses lui la gueule ! Qu'est-ce que tu attends ?
Kendji se retourne vers elle.
-Je...je peux pas, chuchote-t-il.
-Dis pas de ***ries Kendji et tue moi cette ***e.
Il se retourne vers moi hésitant. Et me dit d'une façon incertaine :
-Ne l'approche plus ou sinon...
Avant même de terminer sa phrase, il repart vers sa caravane. Alors c'est lui l'homme qui devait me "défoncer" ? Une vraie moviette, il devrait avoir honte de coucher avec des filles comme cette sale fausse blonde. Il me dégoute et elle encore plus.
J'étais tellement écœurée que même une bonne glace m'aurait faite vomir.
Je retourne à l'intérieur de ma caravane pour passer à la douche. Je me déshabille en laissant la fenêtre légèrement ouverte à cause de la chaleur. Je me lave le corps puis les cheveux je sors avec une serviette autour de moi quand je vois quelqu'un s'arrêter juste devant ma fenêtre ouverte. Je regarde plus attentivement et je reconnais la sale gueule du mec de la bimbo, Kendji.
-Gros déguelasse, prend sa dans ta face et ne reviens plus, dis-je en lui lançant un savon dans la figure.
Gêné il prend la fuite en criant de douleur. Je crois que le coup du savon a dû être douloureux.
Mais pour qui se prend-t-il ? Comment ose-t-il venir me regarder à moitié nue après ce qu'il s'est passé de tout à l'heure ?
J'essaye d'oublier cette histoire en préparant à manger. Mama rentre enfin avec une lettre, ouverte, à la main.
-Tu as passé une bonne journée ? me dit-elle.
-Oui une très bonne journée, dis-je pour mentir. Mais, qu'elle est cette lettre ?
-Une moins bonne nouvelle malheureusement.
-Comment ça ?
-Mon aide soignante est en congé maladie. Ils n'ont personne d'autre à m'envoyer. Donc aujourd'hui j'ai demandé aux habitant de l'aide et j'ai finalement trouvé quelqu'un de volontaire pour venir tous les jours.
-Oh mais cette personne à des compétences ?
-Apparemment oui. Mais ne t'inquiète pas je suis sure que vous vous entendrez bien. Et puis cette personne restera seulement 1 heure à la maison ou plus, selon ma santé, si elle ne se dégrade pas d'ici là.
-Oh que non ! Cette personne aura intérêt à te tenir en vie sinon.... !
-Ah ma petite tu me fais rire tu sais, dit Mama avec le sourire. Tu es si timide devant les gens mais quand il s'agit de moi tu sors les crocs.
-Je suis bien obligé si je veux te protéger.
Elle m'embrasse sur la joue et m'oblige à m'asseoir sur le canapé pour lui céder la cuisine.
À table, la conversation tourne autour de la maladie de Mama. Celà me rend nerveuse, car si il part, je serai véritablement une orpheline. Mais je garde espoir car, désormais, l'aide soignante vient demain pour s'en occuper et la sauver.
Le lendemain matin, alors que je suis dans mon lit, j'entend frapper à la porte. Puis j'entend Mama parler avec quelqu'un. Cette dernière arrive dans ma chambre et me dit :
-Mon aide-soignant est là ! Tu viens dire bonjour ?
Je me lève et enfile une robe de chambre en satin. J'arrive dans la pièce principal de la caravane pour découvrir l'infirmière. Et là, je reste choquée.
-C'est une blague Mama j'espère ? Pas cette personne !
Chapitre 4
C'était l'autre enfoiré de Kendji. Cet idiot était là devant moi tout fier. Et Mama qui ne savait rien bien sur.
-Alors c'est toi cette fameuse infirmière qui dit avoir des compétences ? dis-je sur la défensive.
-C'est bien moi ! Oh mais il est vrai que j'ai pris un peu de duvet au niveau du visage. J'ai l'air viril non ? dit Kendji en se moquant.
-Va te faire......
-ESMÉRALDA ENFIN ! hurla Mama. Comment oses-tu parler de cette manière ? Excuses toi tout de suite !
-Je m'excuse mademoiselle l'infirmière, dis-je à Kendji d'une façon iro***.
-Je préfère ! Maintenant va t'habiller et laisse Kendji travailler !
Énervée, vexée et irritée, je rejoins la salle de bain. Cet homme va venir chez moi tous les jours et s'occuper de Mama ? Rien que d'y penser, j'en ai la migraine.
Voilà une heure que Kendji est dans la caravane. Moi je suis allongée devant lui dans le canapé. Il essaye de m'amadouer avec ses yeux verts profonds et ses longs cils noirs. Il ni arrivera pas. Je suis plus forte que cet imbécile.
Pendant que Mama se repose, il doit préparer ses médicaments pour demain, quand il reviendra. Malheureusement.
Ça fait maintenant 2 semaines que je vis au camps et 2 semaines que Kendji vient tous les matins.
J'ai souvent revu la bimbo sans jamais savoir son vrai prénom.
J'avoue que j'ai du mal à m'intégrer au groupes de gens de mon âge.
Le soir, quand il y a des fêtes autour du feu, c'est toujours la même histoire. Les garçons sont en groupe et dragues les filles. Quand à moi je suis sur ma chaise. Mais il y a toujours cette fille. Cette fille qui m'avait sourit le premier jour. Je la croise souvent et elle me sourit à chaque fois. J'aimerai apprendre à la connaître plus mais je n'ai pas assez confiance en moi.
Je manquais cruellement d'une amie ou même d'un ami à qui me confier. Mais je n'avais personne.
Et c'est un jour que, par hasard, Kendji était à la maison entrain de sortir les médicaments prescrits quand il se rendit compte qu'il avait oublié un désinfectant dans sa caravane. C'est là qu'il me demanda d'aller lui chercher. J'ai d'abord refusé, de peur de revoir sa *** mais il m'a certifié qu'elle était parti faire des courses.
J'ai fini par céder. Après tout c'est pour Mama.
Je rentre dans sa caravane. Ça sent bizarre. Un mélange de parfum pour homme, de déodorant pour femme, de nouriture. Une infection.
En rentrant dans sa chambre, je découvre la jeune fille que j'apprécie tant. Elle farfouille dans les armoires.
-Que fais-tu ici ? dis-je peu certaine.
Elle se retourne en sursaut et lâche ce qu'elle avait dans la main.
-Oh tu es là ! Je ne t'avais pas vu. ne t'inquiète pas je cherche juste un truc dans les affaires de Brenda.
- Mais qui est Brenda ?
-Eh bien Brenda ! Brenda, la copine de Kendji !
Alors comme ça cette bimbo s'appelle Brenda. Ce nom lui va bien. Un vrai nom de ***fe.
-Oh je vois. Mais toi, qui es-tu ? demandai-je.
-Moi ? Je suis Flores, la petite sœur de Kendji. Et je crois que Brenda le trompe.
Chapitre 5
Je prend le temps de m'asseoir sur le lit à côté de moi. Alors si j'ai bien compris, cette fille que j'admire tant est la petite sœur de la pédale qui vient chez moi tous les matins. Et la bimbo, qui s'appelle Brenda, trompe Kendji.
Je rigole quand là ?
Sincèrement ce serai une bonne leçon pour se Kendji de se faire larguer. Après ce qu'il me fait subir tous les matins il le mérite bi...en !
Ça le boostera pour l'avenir !
-Mais tu crois ou tu es sûre qu'elle le trompe ? demandai-je avant de trop me réjouir.
-Je suis quasiment sûre et certaine.
-Comment ça ?
-Bah je sors souvent en boîtes avec mes amies du camps et Brenda est souvent là. Et à chaque fois je la retrouve pelotée avec le même gars. Mais Kendji ne sait rien de tout ça vu qu'il passe son temps à draguer d'autres filles.
-Oh je vois.
J'essayais de retenir un rire étouffé. Je mourrai d'envie de sortir de la caravane en rigolant.
Avant que mon rire ne s'échappe de ma bouche, Flores s'exclama :
-Bon je vais tenter de parler à Kendji. Tu veux m'accompagner ?
-Euh je voudrais bien mais c'est à toi seule de t'en occuper tu ne crois pas ?
-Oui certainement.
Incroyable. Il est vrai que je mourrai d'envie de voir la tête de Kendji se décomposer à l'entente de cette nouvelle mais je voulais me faire discrète et donner bonne impression à Flores.
Cette dernière quitta la caravane en même temps que moi.
Je la fît entrer chez moi pour qu'elle annonce la nouvelle à Kendji.
Pendant que moi j'entendais comme une morue dehors.
Après 15 bonnes minutes, la porte s'ouvrit. C'était Kendji tête baissée.
-Héhé alors ça fait quoi de se faire larguer par une fausse blonde ? lui dis-je méchamment.
À mon grand étonnement, quand il releva son visage, il était inondé de larmes. Il reniflait et n'allait vraiment pas bien. Aussitôt je regretta mes sombres paroles. J'avais pitié de la voir dans cet état.
- FERME TA GROSSE GUEULE TOI ! Va te faire....
Il n'eu pas le temps de terminer sa phrase qu'il cogna volontairement son poing dans ma caravane et partit en courant vers la sortie du camps.
Deux longues heures suivirent cet incident et toujours pas de nouvelles de Kendji.
Flores était dans ma caravane, elle pleurait.
Puis quelqu'un toqua à la porte. Mama ouvrit. C'était un garçon, un ami de Kendji.
-Flores, c'est très grave. Kendji à disparut !
Chapitre 6 :
-Surtout restez calme les enfants nous allons le retrouver, dit Mama. Mais pour cela nous allons devoir former des groupes. Moi je chercherai au camps avec Flores. Et toi Bryan tu cherches dans les endroits où il est un plus susceptible qu'il se cache, finit-elle par dire au garçon devant la porte.
-Et moi dans tout ça ? demandai-Je.
-Toi Esméralda tu restes en sécurité à la maison.
-Qu...oi ? Mais moi aussi je veux aider !
-Ne discute pas ! Les enfants, en route !
Mama quitte la maison avec Bryan et Flores. Mais si elle croit que je vais laisser l'écrevisse livré à lui même par ma faute, elle se trompe.
En réfléchissant bien et en me mettant dans la peau de Kendji, j'arrive à deviner l'endroit où il peut être.
En sortant de la caravane il fait nuit.
Je prend mon courage à deux mains et quitte le camps pour la première fois sans savoir vraiment où je vais.
Je m'engouffre dans les endroits les plus sombres de la ville. Je demande à n'importe qui où peu se trouver l'endroit que je cherche.
Et c'est finalement au bout de 1h que je trouve la célèbre boîte de nuit "Chez Fany".
La musique tape jusque dehors. En entrant j'ai l'impression que ma cage thoracique va exploser.
Les gens dansent collé/serré sur des musiques fortes.
Au milieu de la piste de danse se trouve Brenda et un homme inconnu.
Tous deux dansent en s'embrassant et un peu plus loin, tapis dans l'ombre avec un verre d'alcool à la main, Kendji les guette avec un regard noir et les yeux bourrés de larmes.
Mais alors que j'allais vers lui pour lui parler, il se lève d'un bond et marche en direction du couple sur la piste de danse. Il arrache l'inconnu des bras de Brenda et lui lance son verre à la figure. L'homme s'énerve et commence à insulter Kendji. Ce dernier n'hésita pas à marier son poing avec la figure du gars. Aussitôt une bagarre se déclencha. Kendji donnait et prenait des coups par centaines. Brenda, bien entendu, encourageait son amant.
Cela me mit la rage de la voir faire ça alors que Kendji se faisait défoncer le visage en pleurant.
Je devais faire un effort. Il était de mon devoir de sauver la moviette !
Je m'avance parmi la foule, je bouscule les gens jusqu'à arrivée à Kendji. De là je suis mon instinct et du bout de mon pied, je donne un coup dans les noix de l'homme. Il lâche aussitôt Kendji qui tombe à terre. Je me dépêche de le soulever et de le conduire vers la sortie avec quelques difficultés à le porter.
Une fois dehors, je l'emmène dans une petite ruelle où personne ne nous trouvera. Je l'allonge à terre mais il se débat.
-Lâche-moi connasse ! Lâche-moi ! Tout ça c'est de ta faute va crever ! hurla Kendji.
Il fondit en larmes deux secondes après. C'était tellement délicat de voir l'homme que je détestais, pleurer. Je mis ma fierté de côté et je le pris dans mes bras. Il était trempé et il sentait l'alcool.
Je lui essuie le visage avec ma main.
Puis il me regarde avec ses yeux rouges. Mon dieu qu'il a l'air triste. J'arrive pas à croire que ce gars qui me dégoûte tant arrive à me faire "craquer". Attention tout de même, il est toujours le numéro 1 dans ma liste "Des gars les plus répugnant de ma vie".
-Tu sais, je l'aimais beaucoup moi Brenda... Elle était belle. Peut-être trop belle. Tellement que je n'ai pas vu qu'elle me trompait, me dit-il.
-Elle n'était pas si belle que ça je trouve.
C'est sortit tout seul. C'était plus fort que moi. Je suis censée le réconforter mais je ne pouvais pas dire "Oui bien sur Kendji, elle est magnifique avec ses extensions blondes".
Il me regarde puis se met à rire aux éclats.
-Tu as bien raison elle était pas super belle ! Mais elle baisait bien ! dit Kendji dans un fou rire.
-Oh toi t'es bourré...
On attendit plus d'une heure dehors dans le froid. Et puis la fatigue me gagna. Je m'endormis sur son ventre.
Chapitre 7 :
Je me réveille avec un mal de tête. La lumière du jour m'aveugle.
Devant moi, Flores est assise sur le lit et en me voyant elle s'exclame :
...
-Esméralda est réveillée !
Aussitôt des tremblements se font ressentir dans la caravane. Mama, Bryan et des inconnus, se précipitent autour de mon lit.
-Je peux savoir ce qu'il se passe s'il vous plaît ? dis-je entre deux baillement.
-Tu as déjà oublié ? demanda Flores.
Je cherche un instant dans ma mémoire et là tout me reviens. Kendji qui pleure puis qui disparaît, Brenda et son amant à la discothèque, Kendji suis se bat, moi qui le sort dehors. Je ne me souviens de rien d'autre.
Voyant que je ne répond pas, Flores reprend :
-Nous vous avons retrouvé l'un contre l'autre près de la discothèque dans le froid. Vous dormiez, donc nous vous avons ramené à la caravane.
-Et Kendji dans tout ça ? demandai-je.
-Il dors dans votre canapé ! cria Bryan.
Dans mon canapé ? De ma caravane ?
Je sors du lit en poussant tout le monde. Je rentre dans la pièce principale et y trouve Kendji allongé dans MON canapé. Il est dans un sale état. Après la mésaventure d'hier, personne n'a pensé à le changer.
-Mama ! Que fait cette chose dans notre canapé ?
-Oh mais ne lui en veux pas. Le pauvre petit s'est fait renvoyé de sa caravane donc en attendant il a dormit ici.
-Et il va repartir j'espère ?
-Oui, dès ce soir il part habiter chez Flores.
À la fin de la journée, tout le monde est repartit. Il ne reste plus que moi Mama et Kendji qui dort encore.
Il a du prendre froid hier soir car son nez coule et il respire le nez bouché.
Même si cela me répugne, je prend un mouchoir et m'acroupie devant lui.
Je lui frotte le nez doucement. Puis ses yeux s'ouvrent. Il prend du temps à reprendre ses esprits mais une fois qu'ils sont tous là, il me fixe droit dans les yeux.
Mama arrive à ce moment.
-Kendji ! Enfin te voilà réveillé !
Il ne répond pas. Il me fixe. Il commence à me faire peur.
Je me lève alors pour me détacher de son regard. Mais en me levant il vient se jeter sur moi. Il s'agrippe à mes jambes en pleurant.
-Ke...Kendji qu'est-ce que tu fais ?
-Je voulais pas qu'elle me quiiiiiiiite...
Mama voyant mon étonnement, arrive et arrache Kendji de mes jambes.
-Voyons mon garçon, reprend toi ! Désormais tu es libre ! Profites de ta vie et fais de nouvelles rencontres. Cette fille ne te méritait pas car tu es quelqu'un de bien.
-Même... J'en ai marre de ma triste vie, sans elle je ne suis rien.
En entendant ça j'avais presque envie de rire mais je me retint.
Pendant plus d'une semaine Kendji est resté dans la caravane de sa sœur à dormir. Il ne vient même plus voir Mama le matin pour ses médicaments et son état commence à devenir sérieux. Si il ne se reprend pas, qui va guérir Mama ?
Pour me changer les idées, je suis allée à la piscine avec Flores et ses amies. C'est une piscine en pleine air où tous les jeunes de mon âge se donnent rendez-vous le week-end.
Nous passons l'après-midi à s'amuser et bronzer sous le soleil de Juillet. Pendant que les filles entament un volleyball dans l'eau, je m'allonge sur ma serviette.
Mes bras mouillés sèches au contact direct des rayons du soleil.
Je suis bien, alors je ferme les yeux.
Je reste comme ça 20mins quand quelqu'un vient me caresser le bras. Je frissonne un instant et me lève.
-Kendji ?
-Chuuuut personne ne doit s'avoir que je suis là ! Viens avec moi.
Il prend mon bras et me tire jusqu'au grand bassin qui se trouve à quelques mètres plus loin.
-Tu n'es pas censé être dans ton lit à te morfondre sur ton triste sort ? lui lançai-je.
-Trop drôle. Je voulais que l'on parle.
-Et de quoi ?
-De nous.
-De nous ? dis-je étonnée.
-Oui, je trouve que nous avons mal commencé toi et moi.
-Il faut dire que la première fois que l'on s'est vu tu n'as rien fait pour que je t'apprécie !
-Je sais bien et c'est pour ça que je suis venu te rejoindre, ici, pour m'excuser. Mama et Flores m'ont dit ce que tu as fait pour moi l'autre soir. Ça m'a touché tu sais. Tu n'avais pas l'air de m'apprécier et pourtant tu as tout fait pour que je m'en sorte.
-C'était normal.
-Je t'apprécie beaucoup tu sais. Tu es différente des autres filles que je vois au camps.
-C'est bien.
-Pourquoi es-tu si froide avec moi ?
-J'en sais rien c'est plus fort que moi.
J'avais du mal à croire que Kendji se dévoile autant à moi et qu'il m'apprécie. Tout ça fit ressortir mon "manque de confiance face au *** opposé".
Je n'ai pas confiance en les hommes et encore moins en Kendji. Et je crois qu'il l'a deviné.
Je le vois, il serre ses points. La veine sur son front ressort petit à petit. Il a l'air aussi énervé que l'autre jour, quand nous étions à la discothèque "Chez Fanny".
Kendji se relève violemment ce qui me fit sortir de mes pensées.
-COMMENT TU PEUX ÊTRE AUSSI MÉCHANTE AVEC MOI ? T'EN A PAS MARRE DE NE PENSER QU'À TOI ET TOUJOURS À TOI ! Je te dit que je t'apprécie, que je veux repartir sur de bonnes bases et tu me remercie comme ça ? Comment oses-tu dire que je te dégoûte, mais regarde toi un peu ! hurla Kendji au bord des larmes.
Sur ce, il partit en courant. J'avais tellement honte de moi. Il avait raison. Je me sentais mal.
Je dois lui parler il le faut.
Je cours le rejoindre. Je passe par les vestiaires, déserts. Je crie son nom de toutes mes forces mais personne ne répond.
Soudain quelqu'un me tire la main pour m'emmener dans une cabine. C'est sûrement Kendji.
Mais une fois à l'intérieur de la cabine, la personne ferme le verrou.
Ce n'est pas Kendji mais l'amant de Brenda.
Il me regarde d'un œil pervers. Mon cœur loupe un battement. La peur me gagne. Par instinct, je hurle d'horreur.
Le vestiaire est désert et nous sommes loin de la piscine.
Mais qui pourra entendre mes hurlements ?
Chapitre 8 :
J'essaye de crier mais voilà qu'il met sa main sur ma bouche. Je me débat alors en donnant des coups, mais rien à faire.
Pendant ce temps là, Flores et ses amies n'ont pas remarqués mon absence et Kendji, lui, se trouve du côté des vestiaires pour hommes.
Je suis anéantie. Puis, j'arrive à glisser ma main derrière moi pour atteindre le verrou. Par miracle j'arrive à l'ouvrir. Je prend... la fuite en hurlant pour que quelqu'un vienne m'aider. L'homme de Brenda ne perd pas espoir, le voilà qui me poursuit. Il arrive à attraper mes cheveux. Sans gêne, il tire dessus pour que je m'arrête. Je perd équilibre face à ça et me revoilà dans les sales mains de ce pervers.
Il prend alors ma tête et la claque contre un casier. À ce moment même, j'ai l'impression que l'ont vient de me lancer une centaine de briques lourdes sur la tête. Je m'écroule en pleurant. Je saigne du visage. Kendji, alerté par les bruits, sort de sa cabine habillé avec son sac à l'épaule. Il se dirige vers les vestiaires féminins. Il y passent sa tête. Ne voyant rien il repart.
De mon côté, l'homme me reprend une nouvelle fois par les cheveux. Il colle son front contre le mien. Dans son regard j'arrive à lire toute la méchanceté du monde. Cela me terrorise.
-Écoute moi bien petite ***e. Je ne sais pas où se cache Kendji mais si ça l'amuse de ne pas assumer ses actes, c'est toi qui va prendre.
-Qu'avons-nous fait ? demandais-Je en larmes.
-Ce que vous avez fait ? Ah ah ! Tu as de l'humour pour une gitane ! Dois-je te rappeler la soirée où Kendji s'en ai prit à moi ? Dois-je aussi te rappeler le coup de pied que tu m'as mis dans les couilles pour sauver ton sale gitan ?
Kendji ayant entendu ces paroles, arrive en courant jusqu'à nous.
Me voyant à terre dans un sale état, avec cette ordure au dessus de moi, le met hors de lui. Il balance son sac au sol et se jette sur mon agresseur. Il se met sur lui en le ruant d'une multitude de coups de points. Jamais Kendji n'avais eu l'air aussi violent. On aurait presque juré qu'il avait la rage, tellement il baver d'effort. Et sans aucune pitié, il continuait d'assommer mon agresseur jusqu'à en avoir les mains en sang. Dans sa façon de se battre, on devinait qu'il évacuait toute sa tristesse accumulée depuis sa rupture. C'était une sorte de revanche et de soulagement pour lui. Mais si il continue il va finir par tuer cet homme ! Et avoir un mort sur la conscience n'est pas facile, même si ce "mort" nous a fait souffrir.
-Tu m'as déjà pris ma femme, maintenant je t'interdit de reposer tes mains sur elle connard ! lui hurla Kendji.
-Kendji, Kendji arrêtes ! Tu vas le tuer ! criais-je.
-Il le mérite ! Dieu sait ce qu'il aurait pu te faire pendant mon absence ! dit Kendji en continuant de cogner l'homme ensanglanté.
-Kendji arrête je t'en prie ! Regardes le ! Il est assez défiguré pour le restant de ses jours.
Kendji lâcha prise. Il souffla doucoucement pour se calmer. Puis il regarda ses pauvres mains.
-Kendji, t'es mains sont pleines de sang...
Il se leva avec un peu de mal et s'approcha de moi. Il me prit dans ses bras voyant que le coup que j'avais reçu m'avait presque assommée.
On partit dans les douches pour se rincer en laissant le corps de ce sale pervers, allongé et inconscient, à terre.
Kendji me déposa délicatement près d'un tuyau de douche, qu'il prit et alluma. D'une main, il passa l'eau froide sur mon visage et de l'autre il caressera mon égratinure.
Il en profita aussi pour laver ses mains.
Il avait l'air sérieux. Il ne parlait pas et ça me mettait mal à l'aise.
Pour détendre l'atmosphère, je dit :
-Tu sais que tu m'as impressionnée. Je ne pensais pas que tu avais autant de force !
-Et moi tu m'as déçu. Je ne te pensais pas si égoïste...
Ça me fit mal d'entendre ça. Il n'avait pas tort. Je n'avais rien pour me faire pardonner. Ne sachant pas quoi faire, je pris sa main. Le contact avec ses doigts me fit frissonner. Il arrêta l'eau et fixa sa main enlacée avec la mienne.
-Je...je ne demande pas à me faire pardonner. Je comprend ta réaction, fini-je par dire. Mais saches que je te serai éternellement reconnaissante pour ce que tu as fait pour moi aujourd'hui. Ainsi que ce que tu fais chaque jours pour Mama.
Merci.
-Décidément c'est impossible de te faire la tête plus de 2mins à toi...
-De quoi ?
-Bah bien sur que je te pardonne bella enfin !
Il se jetta sur moi en me prenant dans ses bras musclés. À mon tour et timidement, j'enlaça son corps.
Nous étions désormais réconciliés et amis !
Chapitre 9 :
Depuis le dernier incident de la piscine, tout est allé super vite.
Avec Kendji on s'entend beaucoup mieux mais j'ai toujours un froid avec.
Quand Flores a découvert nos blessures par la suite, nous lui avons fait croire que nous étions tombés dans les escaliers de la piscine. Naïve, elle y a crû....
Chaques matins, quand Kendji vient à la maison pour soigner Mama, il me raconte des anecdotes concernant sa relation avec Brenda pour me faire rire. J'adore quand il fait ça !
-Une fois elle est arrivée vers moi en courant, commença Kendji. Elle m'a sauté dans les bras pour m'embrasser et en voulant la rattraper, je me suis accroché à ses extensions et elles se sont arrachées !
Il se mit à rigoler très fort en tapant avec sa main sur la table. Son rire était tellement contagieux qu'il en devenait plus drôle que l'anecdote.
Je n'arrivais pas à croire qu'une telle complicité avait réussi à naître entre nous.
Malheureusement, pour des raisons évidentes, je ne voulais pas m'attacher.
Mais parfois la vie nous y oblige quand d'autres risques de la perdre.
Tout s'est passé 2 semaines après mon "agression" à la piscine.
Kendji était arrivé vers 8h pour s'occuper de Mama, pendant que moi je dormais dans l'herbe fleurit avec Flores et sa bande à quelques mètres du camp.
J'avais les yeux fermés quand j'ai entendu quelqu'un hurler mon prénom à travers le champ de fleur. En me levant j'ai vu Kendji courir dans notre direction. Mon cœur s'accélèra que je vis son visage. Il était tout transpirant et avait du mal à respirer. À son visage, je lisais de la peur.
À mon tour je me suis levée pour le rejoindre. Arrivée à lui il s'écroula dans mes bras d'épuisement. Je pris son visage dans mes mains aussitôt.
-Kendji, Kendji, que se passe-t-il ? lui criais-je.
-C'est...c'est...
Il était tellement essoufflé qu'il avait du mal à parler. Pourtant ça avait l'air grave, il fallait qu'il parle.
Toujours en tenant son visage et en caressant doucement son front pour qu'il se calme, je le supplier de m'expliquer la situation.
Il prit le temps de s'assoir à terre.
-Esméralda... c'est Mama. Elle ne va pas bien. Elle a fait un malaise et elle est aux urgences...
-Qu...quoi ?
Je commençais à avoir la tête qui tourne. Kendji se releva pour m'aider.
-Non, chut, ne te mets pas dans des états pareils. Elle va s'en sortir, me jura-t-il. Vient jusqu'à ma voiture elle est garée là bas. On va aller voir Mama à l'hôpital.
En arrivant à l'hôpital, on demanda à voir le médecin s'occupant d'elle. Après 10 longues minutes il arriva.
-Bien le bonjour jeunes gens, je suis le médecin Lefebvre. C'est moi même qui m'occupe de, de...
-De ma grand-mère, repris-je.
-Oui exact. Je vais malheureusement devoir vous demander d'attendre un long moment le temps que mes collègues l'examinent. Je vous invite à patienter en salle d'attente.
-Mais comment va-t-elle ? Est-ce grave ? demandais-je.
-Je n'en sais pas plus que vous mademoiselle. Mais je vous dit à tout à l'heure pour les résultats.
Sur ce, il reparti. Kendji m'emmena jusqu'à la salle d'attente.
On y resta assis 30mins. Mais la peur était tellement présente, que je ne pouvais résister à l'envie de mordre les doigts. Pour m'y en empêcher, Kendji prit mes mains dans les siennes, ce qui me fit frissonner.
L'attente était vraiment longue et Kendji et moi commençions à nous impatienter.
-Viens avec moi prendre l'air, dit-il.
Je le suivis sans rien dire et sans jamais quitter sa main. On alla dans le parc de l'hôpital, où plusieurs malades s'y trouvaient.
J'étais fort mal à l'aise et Kendji en voyant ça, proposa qu'on aille s'allonger dans l'herbe juste à côté.
Je m'allongea confortablement sur le ventre et lui sur le ventre. Il s'endormit aussitôt, c'est incroyable.
Je l'observais. Je regardais son torse se gonfler puis se dégonfler. Je regardais ses paupières et ses cils recourbés.
Le soleil faisait briller sa peau bronzée et quand j'approcher mon visage, je pouvais sentir sa respiration s'accélérée.
Ma main était à quelques centimètres de la sienne. J'avais envie de le lui prendre comme tout à l'heure, mais je ne voulais pas le réveiller.
En douceur, j'ai alors glissé mes fins doigts entre les siens. Comment se pouvait-il que sa peau me fasse autant frissonner ? C'était étrange mais, j'aimais ce contact.
J'adorais ses mains. Je pouvais les regarder et les toucher sans m'en lasser.
Je m'avança alors un peu pour m'en approcher. Je mordais mes lèvres avec instinct. J'avais envie de les poser sur sa petite main endormie. Il fallait que je profite de son sommeil pour le faire. Alors, doucement, j'ai approché mes lèvres de ses doigts jusqu'à-ce que les deux ce touche. Mais contre toute attente, il ouvrit les yeux.
-Esméralda, tu fais quoi.
-Je...,je..., je me disais qu'il était peut-être temps d'aller voir si le docteur a finit d'examiner Mama.
-Oui il est temps d'y aller.
Il se leva et m'aida à me remettre sur pieds.
Il n'avait donc pas vu ce que je venais de faire ? J'ai eu de la chance. Beaucoup de chance.
En arrivant, le médecin Lefebvre nous attendait à l'accueil.
-Ah, vous revoilà.
-Quels sont les résultats docteur, demanda Kendji inquiet.
-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, commença le docteur Lefebvre.
-Commencez par la bonne, demandai-je.
-Très bien, comme vous voudrez. Et bien la bonne c'est que votre grand-mère va beaucoup mieux depuis tout à l'heure !
-Oh dieu merci ! Qu'elle chance ! m'exclamais-je heureuse.
-Et la mauvaise ? intervint Kendji.
-La mauvaise c'est que...
-Que...
-Que malheureusement votre grand-mère ne tiendra pas plus de 1 mois en vie.
Chapitre 10 :
Désormais Kendji ne reste plus 1 heure le matin comme à son habitude, mais une journée entière. Depuis le malaise de Mama on s'est un peu éloigné lui et moi. Comme il passe le plus clair de son temps à rester au prés d'elle pendant que moi je pars m'amuser avec Flores à l'extérieur, c'est presque impossible d'avoir un moment à nous deux.
Il a l'air très tendu ces derniers temps à cau...se de la santé de Mama. Parfois, quand je me lève aux environs de 11h, je sors de ma chambre pour l'embrasser sur la joue et lui dire "bonjour", il me rejette et me sort toujours la même phrase :
-Laisse moi un peu je suis occupé vois-tu.
-Je n'ai donc plus le droit de te dire bonjour ?
-Si bien sur mais tu sais aussi bien que moi qu'avec tous ces événements je suis très stressé et j'essaye de garder ta grand-mère en vie. Ce n'est pas ce que tu souhaites ?
-Si bien sur mais...
-Mais ?
Je n'arrivais pas à sortir cette phrase. Cette phrase que je rêvais de lui dire depuis des semaines. Et pourtant, je ne pouvais pas la garder en moi toute ma vie.
-...tu me manques, fini-je par dire un peu timide mais fière de l'avoir dit.
En entendant ça, il reposa la boîte de médicaments qu'il avait dans la main. Il ferma en suite la porte de la chambre de Mama, qui était assise sur le lit à attendre ses médicaments puis il se rapprocha de moi.
Il me fit un gros câlin. Cela me fit bizarre.
-Ke...Kendji tu sais très bien que je ne suis pas très "câlins", lui dis-je un peu étouffée par son étreinte.
-Je m'en fou complètement. Ce que tu m'as dit me touche. Alors merde si je te veux dans mes bras c'est mon droit.
Il a du cran ce garcon ! Impossible de lui refuser quoi que ce soit.
-Bon eh bien je vais faire un effort, rétorqua-t-il.
-Comment ça ? C'est vague.
-Ce soir tu m'attends à 19h devant le portail du camp et je t'y rejoins. Sois la plus belle possible ! Mais pour ça je te fait confiance.
Il m'embrassa sur la joue et il repartit s'occuper de Mama en me faisant un clin d'oeil.
-Waouh..., soufflais-je une fois seule.
Je partie rejoindre Flores pour l'a mettre au courant. Pendant ce temps là, Kendji s'occupait de Mama.
-Avec qui parlais-tu mon petit ? dit Mama.
-Avec votre petite fille, répondit Kendji en souriant.
-Elle est belle n'est-ce pas ?
-Oui très ! Je ne pourrai jamais dire le contraire.
-Elle te plaît ?
Il rigola sans donner de réponse.
-Tu sais, reprit Mama. Quand je ne serai plus là, occupes toi bien d'elle et protège la car tu seras sa dernière famille.
-Non ne dites pas de bêtises. Je vais bien m'occuper de vous, je ne vous laisserais pas.
-Pauvre petit, tu es si naïf, dit Mama en caressant gentillement la chevelure brune de Kendji. Tu as entendu ce qu'a dit le médecin ?
-Oui et je lui prouverais qu'il a tort.
En annonçant la nouvelle à Flores, elle s'est mise à hurler de joie.
-Esméralda tu te rends compte que mon frère te propose de sortir avec lui ce soir ! Il passe son temps à draguer des filles mais jamais il ne leur a proposé de sortir avec. C'est un record ! Allez file te changer !
-Mais Flores ce n'est qu'un simple rendez-vous, ne t'emballe pas si vite, répondais-je.
-Chut ne dis rien et vient avec moi que je t'aide à te faire belle.
Il me tira le bras jusqu'à sa caravane et m'installa dans sa salle de bain.
-Mon frère craque littéralement pour les filles brunes aux yeux charboneux et aux lèvres rouges.
-Et donc ?
-Et donc je vais te maquiller !
-Oh que non c'est hors de question ! Je ne me maquille jamais, je garde ma beauté naturelle !
-Oh allez s'te plaît, s'te plaît, s'te plaît...
Cette fille est comme son frère. Impossible de lui dire non.
Et c'est pendant une petite heure que je me livre à ses doigts de fées.
Quand je regarde le résultat je me trouve vraiment belle.
-Tu ne crois pas que c'est un peu trop Flores ? Après tout, ce n'est que ton frère.
-Ne sois pas rabat-joie ! Il va adorer.
À 19h pile, me voilà devant le portail du camp avec un haut noir s'arrêtant au dessus du nombril, un mini short en jean et mon make up fait par Flores.
Je me sent malgré tout, trop âpretée pour ce genre de soirée.
Quand Kendji arrive de loin, mes yeux s'écarquillent. Il porte un débardeur noir et blanc laissant apparaître ses bras nus avec un décolleté plongeant. Pour une fois il n'a pas mit de gel. Ses cheveux sont rebelles au vent. Il passe sa main dedans d'une façon, "***y". Je ne veux pas me l'avouer mais, il est magnifique.
-Tu es très belle Esmé !
-Tu m'as appelé "Esmé" ?
-Ça te dérange ?
-Non mais, seul mes parents avaient l'habitude de m'appeler comme ça... Mais ça me fait du bien de le re entendre.
Il prit un air gêné et se gratta la tête un peu honteux.
Un silence s'installa entre nous.
-Euh, tu es beau ce soir, dis-je pour couper ce silence.
Il leva les yeux avec un petit sourire en coin.
-Merci, on y va ?
Et main dans la main on parti en direction de la ville.
L'endroit m'était familier. C'était la discothèque "Chez Fany", l'endroit où Kendji s'était battu avec l'amant de Brenda.
"Super romantique comme rendez-vous !" me dis-je au fond de moi, déçu.
Mais je ne dois pas l'oublier, Flores me l'a dit à de nombreuse reprises, Kendji est un homme à femmes. Et cette boîte de nuit grouille de femmes plus ***y les unes que les autres.
En entrant, il part dire bonjour à des "potes" tout en gardant ma main dans la sienne.
Puis il s'approche d'un groupe de filles à qui il me présente.
Je me sent très mal à l'aise car elles sont toutes super ***y comparé à moi.
Après avoir fait le paon devant tout le monde, nous allons près du bar. La musique bat fort et c'est très désagréable.
En nous asseyant il commande deux bières.
-Kendji je ne peux pas. Je suis mineure.
-Roh laisse couler pour une fois ! Amuse toi !
Il boit sa bière d'un coup sans s'arrêter. Mais il est fou, c'est dangereux pour lui.
Il rapproche son visage du mien pour dire :
-On danse ?
Bizarrement je n'avais pas envie. Il me fait peur quand il boit. Surtout qu'il devient vite saoul.
Je n'ai pas le temps de dire non qu'il me tire déjà sur la piste de danse. Il danse avec moi assez collé/serré et n'ayant pas confiance en moi, je n'arrive pas à me détendre. Comme il est quasiment soul, cela l'agace très vite. Il se décolle de moi et part rejoindre une des filles ***y de tout à l'heure. Il l'invite elle aussi à danser. Il semble très proche.
-Non mais je rêve ? dis-je à voix basse.
Voilà maintenant qu'il l'embrasse.
Chapitre 11 :
Je pars me cacher dans les toilettes où j'appelle en urgence Flores. Certaines filles à ma place auraient pleuré, moi j'ai juste envie de le tuer.
Quand Flores décroche enfin au bout de 3 appels, je souffle de soulagement.
...
-Esméralda ! Comment se passe ta soirée ? me demanda Flores.
-Pas très bien pour être franche...
-Oh mais pourquoi ça ?
Les larmes ne montairent malgré tout. Je m'y ma main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots.
-Esmé, je t'entend pleurer. Je suppose que c'est encore mon frère qui s'est enfilé une bière d'un coup. Bon ne bouge pas j'arrive.
Elle raccroche.
Je prend du papier toilette pour essuyer mes larmes. Cette soirée ne devait pas finir comme ça. Tout avait pourtant bien commencé. Depuis le temps que j'attendais qu'on ne soit plus que lui et moi. Maintenant c'est fichu.
Au bout de 15 bonnes minutes, Flores débarque en trombe dans la boîte de nuit.
En me voyant de loin, elle me fait un clin d'oeil et se dirige à toute vitesse vers son frère enlacé dans les bras d'une femme.
Elle s'approche et le décolle. Aussitôt en reconnaissant sa sœur, Kendji baisse la tête honteux. Flores prend la main de son petit frère et le tire vers moi.
-Viens Esmé. Allons mettre les choses au clair dans ma voiture.
Elle avait l'air énervée contre Kendji. Ce dernier avait toujours le visage baissé de honte.
Je les suivis jusqu'à la voiture de Flores. Kendji s'installa seul à l'arrière de la voiture.
Un silence pesant s'installa entre nous trois. Flores enleva son gilet laissant apparaître ses bras tatoués. Elle tapait du pied nerveusement tout en remettant du rouge à ses lèvres.
-Je ne veux plus te revoir là bas Kendji, commença-t-elle. À chaque fois c'est le même cirque.
Tu es encore jeune mon chéri et tu te détruits en buvant. Quel est l'intérêt dis moi ? Esméralda demandait à passer une soirée rien qu'avec toi et c'est dans ce genre d'endroit que tu penses faire la paix avec elle ? Il faut que tu grandisses merde. Tu ne vas pas passer ta vie à te morfondre sur ta dernière rupture. Tu ne voudrais quand même pas voir Esmé devenir comme Brenda n'est-ce pas ? Alors maintenant tu vas arrêter de faire l'idiot. Le fait que papa et mama soient partis en Espagne pour 1 an ne te laisse pas le droit de me désobéir. J'ai été clair Kendji ?
-Oh pardonne moi Flo'.
-Ce n'est pas à moi qu'il faut s'excuser.
Je le sentis remuer sur son siège arrière. Il toussota légèrement avant de reprendre :
-Excuse-moi Esmé...
Je ne voulu pas à répondre à ses excuses. Durant cette soirée j'ai été fortement blessée par son comportement enfantin.
En arrivant au camps, j'embrassa Flores pour la remercier et je parti en courant jusqu'à ma caravane. Par fierté, je ne voulais plus revoir Kendji.
Une fois devant la porte, je m'assis sur les marches pour décompresser. Je ne voulais pas que Mama me voit dans un état pareil.
Je pris un mouchoir dans ma poche et essuya peinture qui enveloppait mon visage.
-Tu es plus belle au naturel, me dit une voix familière.
-Bouges Kendji j'ai besoin d'être seule.
Kendji se met à ma hauteur et pose ses mains sur mes genoux.
-Je voudrais qu'on parle s'il te plaît.
-Pas maintenant Kendji il est tard, retourne chez toi et laisse moi.
-Je t'en pries. Juste 10 petites minutes dans le champs à côté.
Je fit mine de réfléchir. À dire vrai, une petite mise à jour avec lui ne me ferai pas de mal. Bien au contraire.
-Bon eh bien juste 10mins.
-Oui promis, ou peut-être 11.
-Kendji je ne rigole pas.
Malgré tout, il se m'y à rire.
"Oh non par pitié ne rigole pas Kendji ! Tu sais que je suis amoureuse de ton rire alors ne me fait pas succomber dans un moment pareil !" me dis-je au fond de moi.
Il prit ma main et la serra fort dans la sienne et malgré le froid, elle était toute chaude au touché.
On s'avança jusqu'au champs où on prit le temps de nous assoir contre un arbre.
Je fit croire que ma jambe me grattait pour pouvoir lâcher sa main. J'étais mal à l'aise.
-Écoutes Esmé je suis...
-Non Kendji, ne m'appelle pas comme ça. Du moins pas maintenant, je suis censée te faire la tête.
-Oh tu me fais la tête ? dit-il dans un semblant de pleur.
Et pour me faire rire, il se mit à quatre pattes devant moi.
Il frotta sont visage dans mon cou en imitant un chien pleurant.
-Tu me désespères Kendji. Arrêtes un peu.
Il s'arrêta en rigolant puis il allongea son corps à côté de moi en regardant les étoiles.
-Tu sais, dit-il, je crois que tu me rends fou.
-Tu es déjà un fou Kendji.
-Non je te parle sérieusement !
-Mais moi aussi voyons.
Il rigola et reprit :
-Tu m'as changé Esméralda. Avant toi je passais mon temps à faire la fête à droite à gauche. Je ne pensais qu'a me faire des filles pour un soir et partir en boîte toute la nuit. J'étais un vrai fêtard.
-Mais tu te fous de moi ? Tu te rends compte de ce que tu viens de me faire subir ce soir ? lui criai-je.
-Oui j'en suis conscient ne t'inquiète pas. Pendant le trajet en voiture j'ai beaucoup réfléchi à mes ***ries d'adolescent rebelle et c'est décidé, juste pour toi, je vais et je veux changer.
-T'y arriveras pas enfin.
-Mais bien sur que si !
-Comment puis-je te croire après ce que tu m'as fait ce soir ? Pourquoi aurai-je confiance en toi ?
-Parce que je t'aime et que je tiens à toi. Depuis que tu es arrivée je ne suis plus le même. Tu es une personne importante à mes yeux et à partir d'aujourd'hui, ton bonheur fera le mien.
"Oh god ! Il t'aime !" hurla une voix dans ma tête.
-Mais non il ne m'aime pas ! hurlai-je sans me soucier que je venais de le dire à voix haute.
-Euh, Esmé tout va bien ? demanda Kendji.
-Oui pardon excuse moi je suis fatiguée.
Il se redressa et prit mes mains.
-Oh mais tu es gelée enfin ! cria-t-il au contact de ma peau.
Et sous mon étonnement il enleva son débardeur laissant apparaître son torse nu.
"Nooooon, trop de beauté en vue ! Fermes les yeux Esmé ! " cria une nouvelle fois la petite voix.
Il carressa d'une main son torse. Et il me tendit son débardeur pour recouvrir mes mains glacées.
Je n'ai pas refusé. Il s'est alors allongé dans l'herbe. Et pendant qu'il avait les yeux fermés, j'ai porté le tissu à mon nez pour m'imprégner de sa douce odeur. Dieu qu'il sent bon.
Pendant un court instant, il ouvrit ses yeux. On pouvait y voir toutes les étoiles du ciel s'y refléter. Il avait les yeux qui brillaient, c'était magnifique.
Et délicatement, j'ai posé ma tête sur son ventre nu et je me suis endormie sous les étoiles.
Chapitre 12
Je ne peux pas rêver mieux. Voilà plus d'un mois que le médecin nous a mit en garde et Mama est toujours parmi nous.
Je ne peux que féliciter Kendji qui s'occupe d'elle comme sa propre mère.
...
Depuis peu, je me suis inscrite à une école de danse qui se trouve en ville. Aujourd'hui, j'entame mon 4ème cours.
Ce matin, sous le soleil qui traverse ma fenêtre, j'ai préparé mon sac. J'y ai mis un haut arrivant au dessus du nombril et un mini short pour être plus à l'aise dans mes mouvements. Juste avant de partir, j'ai embrassé Mama et Kendji pour leur dire "au revoir".
-Mais Esmé, où vas-tu comme ça ? Tu ne voulais pas qu'on sorte un peu aujourd'hui ? me demanda Kendji un peu déçu.
-Eh bien, j'ai repris la danse depuis quelques jours et j'ai mon cours dans 30mins. Une autre fois peut-être.
-Non je vais t'accompagner. Dès que j'en ai terminé avec Mama je te rejoins là bas.
-Oui, si tu y tiens tant.
Je quitte le camps.
En arrivant dans la salle, je pars directement me changer puis je rejoins mon groupe. Nous sommes en tout sept filles âgées de 13 à 18ans.
Mon professeur, Alvaro, part sur sa 22ème année.
D'après lui, je suis la meilleure de mon groupe. Il espère un jour "m'emmener loin", comme il me le dit si souvent depuis ces 4 séances avec lui et les autres.
-Bon les filles aujourd'hui j'aimerai que l'on reste concentré s'il vous plaît, cria Alvaro à travers le gymnase. Nous allons débuter l'échauffement alors formez des binômes.
Toutes les filles se connaissaient déjà avant mon arrivée. Alors forcément les groupes se forment très vite et je me retrouve seule comme à chaque fois. Le fait que mes origines soient gitanes/catalanes ne m'arrange pas non plus et cette différence parfois me pèse lourd au cœur.
-Allez les filles bougez-vous et débutez l'entraînement habituel, cria de vive voix notre jeune professeur.
Il s'avança vers moi avec un sourire en coin.
-Alors ? Encore seule Esméralda ? Cela ne fait que quelques jours que tu es là et la seule personne avec qui tu as réussi à danser, c'est moi. Oh je ne dit pas que cela me dérange, bien au contraire ! Mais il va falloir que tu arrives à t'intégrer au groupe même si ce n'est pas facile, tu comprends ? me dit-il avec son beau sourire.
-Oui je comprend, répondis-je timidement.
-Allez viens par là, dit-en prenant ma main.
Il fit tourner la musique à fond dans la salle et chaque binôme débuta l'entraînement sur un rythme espagnol très typique.
Comme j'avais l'habitude de danser avec Alvaro au début de chaque cours, j'arrivais à être à l'aise avec lui. Il arrivait à me guider merveilleusement bien dans chacuns de ses moments.
Pendant notre danse, la porte du gymnase s'ouvrit laissant entrer Kendji, Bryan et deux de ses amis. Au départ il fut tout souriant en me voyant et quand il vit Alvaro, il s'endurci immédiatement.
"Aïe, il semble jaloux ton Gitano, Esmé..."chuchota la petite voix en moi.
-Très bien merci les filles on s'arrête là et on débute le cours, dit Alvaro en se détachant de moi. Allez toutes vous assoir et Esméralda montres-nous ta chorégraphie s'il te plaît.
-Je..., oui bien sur, entendu.
Mon manque de confiance re-surgit. Mais je ne peux pas me défiler. Pas maintenant en tout cas. Kendji me regarde avec attention et Alvaro compte sur moi. Je veux aussi montrer à toutes les filles de mon groupe que je ne suis pas qu'une gitane voleuse de poules, mais une danseuse qui a du potentielle.
La musique démarre enfin. Je jette un œil autour de moi. Kendji a l'air de sourire. Les filles de mon groupe rigolent. Alvaro me fait des signes d'encouragement.
Je souffle et je démarre ma choré sur la musique "Heroes" de Mans Zelmerlow.
C'est une musique au refrain entêtant et entraînant. Je bouge et ondule mon corps comme il le faut. Je suis transportée par les pas et la musique. J'en oublie même que Kendji me regarde bouche ouverte.
Quand la musique s'arrête, je suis essoufflée.
En relevant la tête, tout le monde me regarde en applaudissant.
Je souris. Toutes les filles se jettent sur moi.
-Waouh tu es super douée depuis quand tu danses ? demanda une fille.
-Tu es superbe ! cria une autre.
-Qui est le beau garçon qui te fixe depuis tout à l'heure ? C'est ton petit copain ? questionnna une dernière.
En parlant du loup, Kendji arriva vers moi en courant. Il me prit dans ses bras musclés et il nous fit tourner sur place.
Quand il me reposa au sol, il prit mon visage dans ses deux mains. Il semblait ému.
-Esmé je perd mes mots là. Tu as étais tellement belle, tellement magnifique. Je ne savais pas que tu avais autant de talent. Tu m'as impressionné ! dit Kendji en m'embrassant sur les deux joues.
-Merci, répondis-je simplement avec le sourire.
Alvaro arriva à son tour.
-Esméralda tu m'éblouis de jours en jours. C'est incroyable ma belle, dit-il en embrassant à son tour ma joue.
Sur la route en quittant le gymnase, Kendji me demanda :
-C'est qui ce mec ?
-Alvaro ? C'est mon professeur de danse.
-Quel âge a-t-il ?
-Presque 22ans.
-Il est célibataire ?
-Oui il me semble.
-D'accord et il te plaît.
-Oui énor..... euh attend, non mais c'est bientôt fini cet interrogatoire ? cria-je.
-C'est bon détend toi. Je dit juste que ça crève les yeux que tu l'aimes.
-Ne dis pas de bêtises.
-Si je disais des bêtises tu m'aurais dit "non je ne l'aime pas".
Kendji avait gagné un point sur le coup.
Le retour se termina dans le calme quand mon téléphone se mit à sonner. C'était Alvaro.
Je m'éloigna de Kendji et ses cousins pour être seule.
Pendant que j'étais au téléphone Kendji me fixait comme si il essayait de lire sur mes lèvres.
En raccrochant il s'empressa de dire :
-C'était qui ?
-C'était Alvaro...
-Il voulait quoi encore ?
-Rien du tout.
-Esméralda arrêtes de me mentir et dis moi ce qu'il voulait.
-Il voulait qu'on sorte ensemble lui et moi ce soir.
-Tu as dit "non" j'espère ?
-Euh je suis désolée mais je lui ai dit "oui", dis-je honteuse.
Les problèmes reviennent.
Chapitre 13
En rentrant au camps, Je m'installe dans ma chambre pour me préparer pour ce soir.
Kendji m'attend sur le canapé. Il a insisté pour me conduire à mon rendez-vous.
Depuis que je lui ai annoncé, il est différent et distant. Il a la tête dans les nuages et semble triste....
Je n'arrive pas à me l'avouer mais j'ai peur qu'il soit jaloux.
En sortant de ma chambre, je montre à Mama ma tenue pour ce soir. C'est une magnifique robe noire au tissu fin et léger ainsi qu'un très beau collier. J'ai évité de trop me maquiller. Je me suis contenté d'un coup de crayon noir.
Quand Mama me voit elle a le sourire jusqu'au oreilles.
-Ma chérie tu es magnifique ! J'en ai presque envie de pleurer. Ton premier rendez-vous avec un garçon, tu te rends compte ? Ça va être magique !
-Il y a eu moi avant, mais c'est pas grave, dit Kendji.
En me retournant, il était toujours sur le canapé la tête baissée et le regard triste.
-Dois-je te rappeler comment s'est fini cette soirée Kendji ? dis-je au bord de l'énervement.
- Cette soirée nous l'avons terminée l'un contre l'autre dans le champs d'à côté sous les étoiles. Je vois pas ce que tu voulais de plus, termina-t-il.
Il avait raison. Certe nous avions passé une mauvaise soirée à la discothèque, mais je dois reconnaître qu'avoir dormi près de lui sous les étoiles était inoubliable.
Seulement, je dois penser à des choses plus importantes comme par exemple mon rendez-vous de ce soir.
Quand le moment arrive enfin, je sautille de joie et d'exitement jusqu'à la voiture de Kendji.
Ce dernier traîne un peu des pieds.
Dans la voiture, personne ne parle. J'ai les yeux rivés sur mon téléphone. Je t'extote avec Alvaro. Quand Kendji se gare devant mon lieu de rendez-vous, Alvaro n'est pas présent.
-Mince il n'est pas encore là. Bon excuses moi Kendji je l'appelle pour lui demander.
Pendant que je lui téléphone, Kendji colle sa tête contre la fenêtre. Il mordille ses doigts et cligne des yeux. Il se force de ne pas laisser échapper les larmes qui envahissent petit à petit des beaux yeux verts. Sa lèvre inférieur tremble, comme les bébés qui sont à deux doigts de fondre en larmes.
En recrochant, je lui explique que Alvaro est juste en face, près d'un grand restaurant. Kendji ne répond pas et hoche simplement la tête. Étant trop excitée de rejoindre mon partenaire de la soirée, je ne remarque même pas le mal-être de Kendji et je quitte la voiture précipitamment.
Quand j'arrive à la hauteur de Alvaro, ce dernier me complimente sur ma tenue et embrasse ma joue fraîche.
C'est la goutte de trop malheureusement pour Kendji.
En voyant ça, il cogne violamment sa tête contre le guidon de sa voiture et laisse toutes ses larmes, refoulées jusqu'à maintenant, s'échapper de ses yeux. Il pleur en donnant des coups partout. Il mord ses doigts jusqu'à en saigner. Il tente de se reprendre mais la jalousie est beaucoup trop forte. Son t-shirt est trempé de larmes tout comme son visage. Il essaye de s'essuyer mais il pleur abondamment et n'arrive pas à s'arrêter. Il fini par démarrer sa voiture en reniflant comme un enfant. Il allume la radio pour mettre de la musique et se changer les idées. Il change de chaîne à chaque fois, ne trouvant aucune musique à son goût. Et puis il finit par s'arrêter sur une vieille chaîne de radio diffusant la chanson "Ça pleure aussi un homme" de Sébastien El Chato. Cela ne fait qu'empirer son état. Il pleur de plus bel tout en écoutant les tristes paroles de cette chanson.
Quand il revient au camp, ses larmes n'ont pas cessées, bien au contraire.
En le voyant dans cette état, ses cousins inquiets, se jettent sur lui pour tenter de l'aider ou de comprendre la situation.
Kendji reste muet.
Il rejoins la caravane de sa sœur en passant devant elle et se jette dans son lit.
Les larmes coulent sans cesse. Il mord sa couette avec ses dents.
Flores alertée, le rejoins et s'assoit à côté de son petit frère en pleurs. Elle lui caresse le dos sous son t-shirt pour le calmer.
Par miracle, il arrive doucement à se calmer mais il continue à renifler.
-Mon chaton. Que ce passe-t-il ? lui demande sa sœur inquiète.
-Rien, laisse moi. Pitié laisse moi seul.
-C'est Esméralda c'est ça ?
-Laisse moi je te dit !
Flores, ayant compris la situation, se contente d'embrasser le front de son frère et repart dans la pièce principale.
De mon côté, tout n'est que contes de fées. Nous sommes allés dans un magnifique restaurant italien puis nous avons terminé la soirée dans un bar.
-Hé ! Si ce n'est pas de la chance ça, intervint Alvaro.
-De quoi, dis-je tout en rigolant.
-On rentre dans un bar et BIM le thème de la soirée c'est Salsa/Flamenco avec une piste de danse c'est génial !
-Oh non, tu ne veux quand même pas que...
-Oh que si, aller ramène-toi !
Il tire ma main pour me forcer à le joindre sur la piste de danse qui était déjà enflammée par trois couple dansant le Flamenco à merveille.
Il me chuchota à l'oreille :
-À notre tour désormais de montrer qui sont les danseurs professionnels ici !
Et là ce fut parti, on improvisa une super chorégraphie de Flamenco mélangé à de la Salsa. De quoi rendre jaloux les autres danseurs.
Nous étions tous deux transportés, surtout Alvaro qui dansait à merveille, ce qui avait tendance à être déstabilisant pour quelqu'un comme moi qui n'est pas professionnel.
À la fin de notre impro, tout le monde applaudissait. C'était magique, tout comme mon partenaire d'ailleurs.
Vers 1 heure du matin il me proposa de me raccompagner au camps vu qu'il faisait noir et sombre. Naturellement j'ai accepté.
Quand nous sommes arrivés devant ma caravane, il prit mes deux mains dans les siennes et me regarda droit dans les yeux.
-Merci pour cette soirée inoubliable Esméralda. Je ne pensais pas qu'en te voyant arriver il y a quatre jours, nous serions ici aujourd'hui même.
Saches que tu es devenu une personne très importante pour moi, bien plus que tu ne le crois.
Il s'avança et contre toute attente, il m'embrassa.
C'était un *** volé mais c'était déjà mieux que rien.
Ce que je savais à ce moment là c'est que j'étais la plus heureuse. Mais ce que je ne savais pas c'est que Kendji de sa fenêtre avait assisté, sous le choque, à toute la scène.
Chapitre 13
En rentrant au camps, Je m'installe dans ma chambre pour me préparer pour ce soir.
Kendji m'attend sur le canapé. Il a insisté pour me conduire à mon rendez-vous.
Depuis que je lui ai annoncé, il est différent et distant. Il a la tête dans les nuages et semble triste....
Je n'arrive pas à me l'avouer mais j'ai peur qu'il soit jaloux.
En sortant de ma chambre, je montre à Mama ma tenue pour ce soir. C'est une magnifique robe noire au tissu fin et léger ainsi qu'un très beau collier. J'ai évité de trop me maquiller. Je me suis contenté d'un coup de crayon noir.
Quand Mama me voit elle a le sourire jusqu'au oreilles.
-Ma chérie tu es magnifique ! J'en ai presque envie de pleurer. Ton premier rendez-vous avec un garçon, tu te rends compte ? Ça va être magique !
-Il y a eu moi avant, mais c'est pas grave, dit Kendji.
En me retournant, il était toujours sur le canapé la tête baissée et le regard triste.
-Dois-je te rappeler comment s'est fini cette soirée Kendji ? dis-je au bord de l'énervement.
- Cette soirée nous l'avons terminée l'un contre l'autre dans le champs d'à côté sous les étoiles. Je vois pas ce que tu voulais de plus, termina-t-il.
Il avait raison. Certe nous avions passé une mauvaise soirée à la discothèque, mais je dois reconnaître qu'avoir dormi près de lui sous les étoiles était inoubliable.
Seulement, je dois penser à des choses plus importantes comme par exemple mon rendez-vous de ce soir.
Quand le moment arrive enfin, je sautille de joie et d'exitement jusqu'à la voiture de Kendji.
Ce dernier traîne un peu des pieds.
Dans la voiture, personne ne parle. J'ai les yeux rivés sur mon téléphone. Je t'extote avec Alvaro. Quand Kendji se gare devant mon lieu de rendez-vous, Alvaro n'est pas présent.
-Mince il n'est pas encore là. Bon excuses moi Kendji je l'appelle pour lui demander.
Pendant que je lui téléphone, Kendji colle sa tête contre la fenêtre. Il mordille ses doigts et cligne des yeux. Il se force de ne pas laisser échapper les larmes qui envahissent petit à petit des beaux yeux verts. Sa lèvre inférieur tremble, comme les bébés qui sont à deux doigts de fondre en larmes.
En recrochant, je lui explique que Alvaro est juste en face, près d'un grand restaurant. Kendji ne répond pas et hoche simplement la tête. Étant trop excitée de rejoindre mon partenaire de la soirée, je ne remarque même pas le mal-être de Kendji et je quitte la voiture précipitamment.
Quand j'arrive à la hauteur de Alvaro, ce dernier me complimente sur ma tenue et embrasse ma joue fraîche.
C'est la goutte de trop malheureusement pour Kendji.
En voyant ça, il cogne violamment sa tête contre le guidon de sa voiture et laisse toutes ses larmes, refoulées jusqu'à maintenant, s'échapper de ses yeux. Il pleur en donnant des coups partout. Il mord ses doigts jusqu'à en saigner. Il tente de se reprendre mais la jalousie est beaucoup trop forte. Son t-shirt est trempé de larmes tout comme son visage. Il essaye de s'essuyer mais il pleur abondamment et n'arrive pas à s'arrêter. Il fini par démarrer sa voiture en reniflant comme un enfant. Il allume la radio pour mettre de la musique et se changer les idées. Il change de chaîne à chaque fois, ne trouvant aucune musique à son goût. Et puis il finit par s'arrêter sur une vieille chaîne de radio diffusant la chanson "Ça pleure aussi un homme" de Sébastien El Chato. Cela ne fait qu'empirer son état. Il pleur de plus bel tout en écoutant les tristes paroles de cette chanson.
Quand il revient au camp, ses larmes n'ont pas cessées, bien au contraire.
En le voyant dans cette état, ses cousins inquiets, se jettent sur lui pour tenter de l'aider ou de comprendre la situation.
Kendji reste muet.
Il rejoins la caravane de sa sœur en passant devant elle et se jette dans son lit.
Les larmes coulent sans cesse. Il mord sa couette avec ses dents.
Flores alertée, le rejoins et s'assoit à côté de son petit frère en pleurs. Elle lui caresse le dos sous son t-shirt pour le calmer.
Par miracle, il arrive doucement à se calmer mais il continue à renifler.
-Mon chaton. Que ce passe-t-il ? lui demande sa sœur inquiète.
-Rien, laisse moi. Pitié laisse moi seul.
-C'est Esméralda c'est ça ?
-Laisse moi je te dit !
Flores, ayant compris la situation, se contente d'embrasser le front de son frère et repart dans la pièce principale.
De mon côté, tout n'est que contes de fées. Nous sommes allés dans un magnifique restaurant italien puis nous avons terminé la soirée dans un bar.
-Hé ! Si ce n'est pas de la chance ça, intervint Alvaro.
-De quoi, dis-je tout en rigolant.
-On rentre dans un bar et BIM le thème de la soirée c'est Salsa/Flamenco avec une piste de danse c'est génial !
-Oh non, tu ne veux quand même pas que...
-Oh que si, aller ramène-toi !
Il tire ma main pour me forcer à le joindre sur la piste de danse qui était déjà enflammée par trois couple dansant le Flamenco à merveille.
Il me chuchota à l'oreille :
-À notre tour désormais de montrer qui sont les danseurs professionnels ici !
Et là ce fut parti, on improvisa une super chorégraphie de Flamenco mélangé à de la Salsa. De quoi rendre jaloux les autres danseurs.
Nous étions tous deux transportés, surtout Alvaro qui dansait à merveille, ce qui avait tendance à être déstabilisant pour quelqu'un comme moi qui n'est pas professionnel.
À la fin de notre impro, tout le monde applaudissait. C'était magique, tout comme mon partenaire d'ailleurs.
Vers 1 heure du matin il me proposa de me raccompagner au camps vu qu'il faisait noir et sombre. Naturellement j'ai accepté.
Quand nous sommes arrivés devant ma caravane, il prit mes deux mains dans les siennes et me regarda droit dans les yeux.
-Merci pour cette soirée inoubliable Esméralda. Je ne pensais pas qu'en te voyant arriver il y a quatre jours, nous serions ici aujourd'hui même.
Saches que tu es devenu une personne très importante pour moi, bien plus que tu ne le crois.
Il s'avança et contre toute attente, il m'embrassa.
C'était un *** volé mais c'était déjà mieux que rien.
Ce que je savais à ce moment là c'est que j'étais la plus heureuse. Mais ce que je ne savais pas c'est que Kendji de sa fenêtre avait assisté, sous le choque, à toute la scène.
Chapitre 14
Quand nos lèvres se séparent, j'entend l'herbe remuer derrière nous. En me retournant je vois Kendji ne portant que son caleçon de pyjama avec les yeux bouffis. Surprise je m'accroche de lui pour prendre son visage dans mes mains. Mais avant même que le contact se fasse, il se recule violamment pour m'empêcher de le toucher.
-Mais Kendji enfin, qu'as-tu ? demandai-je....
-Me touche pas. J'ai besoin d'être seul.
-Je le vois, tu n'es pas bien Kendji. Raconte moi.
-Rien.
-Kendji mais tu pleures ?
En le voyant pleurer mon cœur se resserre. Je ne peu m'empêcher de le prendre dans mes bras. Il essaye lors des premières secondes de se dégager, puis il s'adouci au fur et à mesure dans mes bras. Il fourre sa tête dans mon cou en pleurant. Je caresse du bout des doigts son cou et son dos. Puis je jette un œil à Alvaro qui semble perplexe et un peu tendu.
Après notre longue et douce étreinte, il se décolle de moi le visage mouillé. Il se dirige vers Alvaro.
-J'te la laisse. Je lui ai promis que son bonheur serai le mien, commença Kendji. Aime-la mais ne la fait pas souffrir sinon c'est moi que tu auras sur le dos. Et si jamais tu doutes de tes sentiments pour elle, dis toi que tu as avec toi la femme la plus belle et plus exceptionnelle du monde.
Sur c'est mots, il nous quitta pour rejoindre la caravane de sa sœur.
-Euh je dois en conclure quoi ? demanda Alvaro.
-Sois pas stupide, il a était clair pourtant.
-Justement je n'arrive pas à comprendre, insista-t-il.
-Il m'aime et il est jaloux, c'est évident, dis-je un peu mélancolique.
Voilà 5 jours que Kendji ne sort plus de sa caravane. D'après Flores son état est pire que lors de sa rupture avec Brenda.
Il ne mange plus, ne chante plus, ne sort plus. Il écoute des musiques tristes toute la journée en mangeant des fraises tagada. Et il refuse de me voir en compagnie d'Alvaro. Ce qui est assez compliqué car lui et moi sommes quasiment inséparable. Tout le monde l'a adopté au camp, même Mama prend plaisir à l'inviter manger le midi.
J'ai tout pour être heureuse. Ma grand-mère va bien malgré sa maladie, j'ai un petit ami qui partage ma passion, j'ai beaucoup d'amis, bref le bonheur même !
Mais quelque chose manque au décor, ou plutôt quelqu'un me manque. Kendji.
Je pense à lui tous les jours et toutes les nuits. Il me fait de la peine et j'ai fort honte de moi.
-"Esméralda tu es déguelasse, dit la petite voix au fond de moi."
-Comment ça ? me demandai-je.
-"Tu sors avec Alvaro juste pour te prouver que tu n'aimes pas Kendji. Tu ne ressens aucun sentiment pour Alvaro c'est évident. Votre relation est basé sur le paraître. Quelle hypocrisie !
Voir Kendji dans un tel état ne te laisse donc pas indifférente. Ce pauvre garçon est raide dingue de toi et il se rend fou tout seul dans son lit. Rend toi à l'évidence, Kendji te mérite mieux que Alvaro."
Ma conscience a bien raison.
Mais voilà, j'ai trop de fierté pour avouer que moi même je suis follement amoureuse de Kendji.
Chapitre 15
C'était inévitable, j'avais de forts sentiments pour Kendji.
Mais j'avais aussi Alvaro et je l'aimais.
...
-"MENTEUSE ! " me gronda ma conscience.
C'était le bon moment pour avoir une petite discussion avec celle qui connaissait Kendji mieux que quiconque, Flores.
C'est de bon matin que je me suis dirigée vers sa caravane. En toquant c'est le petit ami de Flores, qui vit chez elle depuis un bon mois, qui m'ouvra la porte.
Il était très bronzé et avait de très beaux yeux bleus.
-Esméralda c'est ça ? Flores est à l'intérieur, entre. Mais fais attention, la bonne ambiance n'est pas au rendez-vous aujourd'hui, dit-il.
Je fit ce qu'il me dit. Et entrant je pu constater qu'en effet l'ambiance était plutôt torride.
-Tu m'emmerdes Kendji ! hurlait Flores. Sors un peu de ton trou et prend tes couilles en main.
Tu ne vas pas te morfondre parce que Esmé est heureuse !
Flores ressortit de la chambre de Kendji énervée.
-Ah Esméralda tu tombes au bon moment ! Kendji est au bout du rouleau, je n'en peux plus. Fais quelque chose, il n'y a que toi pour le sortir de là.
Je me suis fait violence et j'ai rejoint Kendji dans sa chambre.
En entrant je me força pour ne pas rire.
Kendji était caché en boule sous sa couette. Et comme il reniflait la couette tremblait, c'était extra.
Comme je ne voulais pas que l'ambiance soit trop tendu j'ai sauté de tout mon long sur le lit en l'écrasant. Il ne protesta pas et continua ses reniflements.
J'essaya de le sortir de sa couverture. Une fois découvert je pu voir son triste visage.
-Moh mon pauvre poussin, faut pas te mettre dans des états pareils.
En me voyant, ses yeux s'écarquillèrent tous rond.
-Tu veux qu'on parle un peu de la situation ? demandai-je.
-De quelle situation ? Tu es avec Alvaro et je suis très heureux pour vous ne t'inquiète pas.
-Ne dis pas de bêtises, voyons. Je sais que tu es un peu jaloux.
-Un peu jaloux ? Ah ah tu sais j'ai déjà été jaloux des millions de fois dans ma vie mais jamais autant qu'aujourd'hui. Jamais.
Je le voyais là devant moi, triste, jaloux, perdu. Et moi qui fait mon égoïste en prétendant aimer Alvaro.
J'avais tellement envie de lui dire que je l'aimais et qu'il était devenu une obsession pour moi. Mais cela ne voulait pas sortir. Ma fierté prenait le devant avec puissance.
-"Pauvre Kendji, regarde comme il souffre ! " souffla la petite voix au fond de moi.
Je jetta un dernier coup d'oeil à côté de moi. Kendji avait les mains croisées derrière la tête, il fixait le plafond, perdu dans ses pensées.
-Kendji je... Non rien excuse moi je vais m'en aller.
-Comme tu voudras.
Je quitte sa chambre et reste un moment collée contre la porte. Flores et son copain ne sont plus là. J'entend alors des bruits venant de la chambre de Kendji.
J'entend un zip de fermeture éclair puis Kendji toussote et vient alors le son mélodieux d'une guitare. Je porte ma main à la bouche, je suis envoûtée.
J'avais juré de ne pas tomber amoureuse, mais c'est en l'entendant chanter que j'ai succombé....
Sa voix était douce et mielleuse.
Elle s'accordait parfaitement avec les doux accords de sa guitare.
J'étais tellement transportée que je me suis laissé tomber le long de la porte pour pouvoir m'asseoir et l'écouter.
J'ai fermé les yeux pour mieux entendre.
À la fin de sa chanson, un long silence s'invita.
Je mis mon oreille contre la porte pour essayer de capter un de ses mouvements.
Cette dernière s'ouvrit avec force et je m'écroula aux pieds de Kendji.
-Tu..tu m'as quand même pas écouté chanter quand même ? demanda Kendji comme si il avait honte.
-C'était magnifique Kendji ! dis-je en me relevant.
-Tu n'as pas à m'écouter !
-Mais pourquoi ?!
-Parce que je chante rarement et que c'est personnel ce que je dit.
-Je suis désolée... Kendji je ne veux plus te faire souffrir.
-Comment ça ?
-Je ne sais pas comment te dire ça... Mais je n'en peu plus de faire semblant depuis des semaines.
-Explique toi alors ! demanda-t-il.
Je le regarda dans les yeux. Ses yeux, ses beaux yeux.
Je pris une de ses mains et me lança :
-Kendji, ce que je vais te dire je l'ai toujours su mais j'ai eu du mal à me l'avouer. Je suis désolée si je t'ai fait souffrir, j'ai honte, tellement honte si tu savais ! J'ai été égoïste mais désormais il est temps d'assumer mes sentiments.
-T'es sentiments ? dit-il surpris.
-Kendji je t'aime. Au delà des étoiles que l'on contemplait le soir. Au delà de toutes les frontières.
-Arrête ton cirque... Tu n'es pas sérieuse ?
-Si Kendji je le suis.
Je baissa la tête, un peu honteuse d'avoir dévoilé ce secret que je gardais en moi depuis trop longtemps.
-J'ai du mal à y croire. J'ai tellement attendu ce moment que cela me semble irréel, dit-il au bout d'un long silence.
Je garde la tête baissée, sans rien dire. Puis je vois qu'il approche ses mains de mon visage. Il les poses sur mes joues et me regarde tendrement dans les yeux. Du bout sa langue, il mouille ses lèvres. Instinctivement je mord la mienne.
Je le vois approcher son visage de plus en plus proche du mien.
Va-t-il m'embrasser ?
Malheureusement, je ne saurai jamais la réponse. Car avant même que le contact ne se fasse, quelqu'un toc violamment à la porte de la caravane.
Kendji lâche aussitôt mon visage et se précipite pour ouvrir.
Flores apparaît dans l'entrée, blanche et essoufflée.
-Esméralda il y a un problème avec Mama. Elle est inconsciente ! hurla Flores.
Je me tourne vers Kendji.
-KENDJI FAIS QUELQUE CHOSE ! SAUVE-LA ! PAR PITIÉ ! le suppliais-je en lui sautant au cou.
Kendji n'hésita pas, il prit sa petite trousse de secours et parti en courant jusqu'à ma caravane.
Une fois à l'intérieur, il entra dans la chambre de Mama et s'y enferma pour travailler au calme.
Une longue heure après, Kendji n'était toujours pas sortit. Flores et moi étions assises sur le canapé. J'étais presque en larmes et elle aussi.
Le copain de Flores en a profité pour appeler les urgences, ces derniers ne seront pas là avant deux bonnes heures. C'est pour cela que je compte de tout cœur sur Kendji.
Pour nous rassurer, Je nous prépare des chocolats chauds.
Chacun déguste en douceur, moi je tremblote nerveusement.
On finit tous par somnoler.
Pendant mon sommeil, un bruit de porte me réveille.
Il doit être minuit environ.
Kendji sort enfin de la chambre, je suis soulagée. Mais en lisant les traits de son visage, je devine déjà la situation.
-Kendji non... Ne me dis pas que...
-Je suis désolé Esmé. J'ai fait tout mon possible et j'y ai mis tout mon savoir faire. Mais désormais, Mama s'est endormie pour un sommeil éternel.
Le monde s'écroule alors autour de moi.
Chapitre 16
Celle qui m'a élevée, alors que mes parents n'étaient plus de ce monde, les a rejoins au ciel.
Je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir. En quittant la caravane pour rejoindre Kendji ce matin, elle m'avait dit qu'elle n'était pas bien. Qu'elle voulait être seule. La dernière phrase qu'elle m'a dit est : "Esmé. Mon Esméralda. Va voir Kendji et dis lui que tu l'aimes. Je crois... qu'il t'aime plus que moi je t'ai aimé comme ma propre fille."
Cette parole m'avait marqué. Mais je ne savais pas que ce serai la dernière.
Je suis orpheline. Je n'ai plus aucune famille. J'ai perdu tout ce qui me restait.
Et Kendji. Kendji je lui avais confié la vie de Mama dans ses frêles mains d'adolescent de 19ans. J'aurai dû me douter que ses mains étaient trop fragiles, elles ont laissés tomber Mama et moi avec.
Comment a-t-il fait pour la laisser partir ? J'avais confiance en lui.
Je devrais être en train de pleurer, de hurler, mais rien de tout ça. J'avais un autre sentiment. Mais ce dernier n'était pas adapté à la situation.
J'avais la rage, j'étais folle de colère.
Dans un grand élan, je me jette sur Kendji et l'harcèle de coups violants. Je libère ma rage sur lui. Ne comprenant pas la situation, il attrape mes deux mains pour m'immobiliser. Il me plaque contre le mur et me gifle sous l'oeil choqué de Flores et son homme.
C'était d'une violence tellement extrême que je me suis laissé tomber le long du mur en pleurant. Je ne voulais pas croire ce qui m'arrivait.
Kendji serrait ses points, puis petit à petit, il commençait à se détendre.
Je me mis à pleurer de plus belle.
Kendji se baissa à ma hauteur et mit ses mains sur mes genoux.
Il s'approcha et embrassa doucement ma joue mouillée en chuchotant un "Désolé".
-Kendji je sais que tu as fais tout ton possible, dis-je en pleurant. Mais je suis à bout ! À bout de force, à bout de souffle !
Je mis mes bras autour de mes jambes en pleurant nerveusement.
Je sentais la présence de Flores et son compagnon derrière moi. Eux aussi pleuraient.
-Viens ma princesse, je suis désolé, me dit Kendji
Il me prit dans ses bras et me porta hors de ma caravane.
J'entendis derrière nous les gens se précipiter pour voir ce qu'il se passait. Et puis le son d'une ambulance retentit. Ils étaient enfin là, mais il était déjà trop tard.
Toujours accrochée aux bras de Kendji, ce dernier entra dans sa caravane. Il me déposa sur son lit chaud. Et dans une foulée de larmes, je m'endormis.
Pendant ce temps il parti rejoindre sa sœur et le reste du camps.
-L'affaire est grave ! dit un ancien. La petite n'a plus de famille. Je vous propose dès demain une réunion avec ses amis proches pour savoir comment nous allons nous organiser.
Au lendemain tout le monde est convié autour d'une table.
Sauf moi. Je reste endormie dans le lit de Kendji, ce dernier ayant dormi dans le canapé.
Alvaro rejoint donc cette "réunion" et s'installe à côté de Kendji, tendu tous deux.
Beaucoup de personnes sont présentes pour savoir : Que va devenir Esméralda ?
Le débat commence enfin.
Beaucoup d'inconnus proposent que je rejoigne une famille d'accueil. Mais beaucoup d'autres ne sont pas du même accord.
-Et ses origines dans tout ça ? lança un homme. C'est une gitane, elle doit vivre dans une caravane !
Cette idée fut vite oubliée.
Mais le regard des gens se portait désormais sur Alvaro.
-Je suis son petit ami, dit ce dernier. Elle peut habiter avec moi.
Kendji le fusilla du regard. Il savait que désormais c'était lui que j'aimais.
-Impossible, intervint Kendji.
-Et pourquoi donc ? demanda un homme.
-C'est un gadjo ce mec. On le connaît pas. Et puis qui dit qu'il l'aime vraiment ?
Alvaro manqua de s'étouffer en entendant ça. Mais il ne dit rien.
Flores, étant l'une de mes meilleures amies, réfléchissait à une meilleure solution.
-Je ne vois qu'une seule solution, finit-elle par dire. Elle doit habiter avec moi. Avec "nous", pardon, dit-elle en regardant son frère et son compagnon.
Le visage de Kendji s'illumine. Comme il vivait avec sa sœur, il serait sur de me voir chaque matins.
-Je suis pour ! cria Kendji.
Alvaro semblait perplexe.
-C'est en effet une très bonne idée Flores ! intervint un inconnu.
Mais avec qui va dormir Esméralda ? Tu dors déjà avec ton homme, elle sera donc obligée de dormir avec Kendji. Et à ce que je sache il ne sont ni ensemble, ni mariés.
-Je m'organiserai. Elle dormira avec moi, menti Flores.
Elle se retourna pour faire un clin d'oeil à son frère.
Ce dernier pétillait de joie.
-Dans ce cas je suis pour cette idée, dit l'homme. Quelqu'un peut-il aller chercher la gamine pour lui faire part de notre décision.
Kendji et Alvaro furent volontaires.
En se dirigeant vers la caravane,
chacun essayaient d'aller plus vite que l'autre pour arriver le premier devant moi.
Ils se bousculèrent en entrant dans ma chambre, ce qui me réveilla.
-Kendji ? Alvaro ? Mais que faites vous ici tous les deux ? dis-je à moitié endormie.
-Nous avons enfin prit une décision, commença Alavro.
-Tu devras vivre avec moi et Flores désormais, finit Kendji.
-Tsss, lança Alvaro.
Je viens à peine de perdre ma grand-mère et voilà que je vais devoir vivre avec Kendji.
Pour tenter d'oublier ma peine, j'ai passé l'après-midi à vider ma caravane pour emménager dans celle de Flores.
Les affaires de Mama vont être revendus. À part une photo, je ne possède déjà plus rien d'elle.
C'est déchirant mais je dois rester forte, pour elle.
Comme Flores est en couple, je vais devoir dormir avec Kendji, à son plus grand bonheur. Mais dans notre communauté ce n'est pas accepté, cela devra rester secret.
Étant encore très perturbée par les derniers événements, je met de côté le fait que j'ai annoncé mes sentiments à Kendji. Je n'ai pas la tête à commencer une histoire d'amour maintenant.
Même si Alvaro est encore avec moi...
J'ai peur que le décès de Mama m'éloigne de Kendji.
Chapitre 17
Ce soir, nous mangeons à 5 dans "ma nouvelle caravane".
Il y Alvaro, Kendji, Flores, son compagnon Rocco et moi.
Le dîner se déroule dans le silence devant une paëla fumante. Alvaro mange gaiement à côté de moi....
J'essayais de ne pas paraître trop triste, mais c'était dur.
Tout en remuant nerveusement mon assiette, j'essayais de me concentrer sur la télé qui était allumée à côté de nous.
Kendji mangeait en face de moi. À plusieurs reprises il essayait de soutenir mon regard.
Il m'arrivait parfois de frôler ses yeux. Il me regardait tristement et je pouvais lire en lui un message d'excuse.
Je voulus prononcer une parole mais Alvaro posa sa main sur la mienne, ce qui interrompit mon geste.
-Bon, il se fait tard, dit ce dernier. Je vais y aller. Merci tout le monde de m'avoir invité à manger. C'est très gentil !
Il se leva puis fit la bise à Flores et serra la main de Rocco en esquivant Kendji.
-"Au revoir" ce n'est pas pour les chiens, cracha Kendji.
-Oh excuse-moi je ne t'avais pas vu, répondit Alvaro en lui serrant la main.
En sortant, je pris soin de le raccompagner. Une fois dehors il m'embrassa.
-Je t'aime, passe une bonne nuit, dit-il.
-Merci.
-Un "je t'aime" ne te coûte rien tu sais...
-Oui pardon, excuse moi.
-Je sais que les derniers événements sont déstabilisant, mais cela ne doit pas mettre fin à notre relation. On est bien d'accord ?
-Oui.
-C'est un petit "oui" ça.
-J'ai besoin d'être seule excuse moi, lui dis-je en partant.
Depuis que j'avais avoué mes sentiments à Kendji, je n'arrivai pas à maintenir une relation sereine avec Alvaro.
Et l'envole de Mama n'arrangeait pas les choses.
C'est lavée et en pyjama que quelques heures après j'ai rejoint la chambre de Kendji.
Il était torse nu et allongé comme une étoile de mer tout en lisant un extrait de la Bible.
J'essayais de me trouver une petite place dans le lit. Quand ce fut fait, un long silence me mit mal à l'aise.
-Tu ronfles ? demandais-je pour entamer une conversation.
-Ça dépend des soirs.
-Ah d'accord. Et sinon tu remues beaucoup ? Fin je veux dire : tu bouges beaucoup la nuit ?
-J'avais compris merci. Oui assez. Ça te dérange ?
-Non non, dis-je pour mentir.
Si je dois vivre dans cette caravane, je ne sais pas si j'arriverai à supporter un poulpe échoué sur moi, toutes les nuits.
J'ai beau l'aimer, je préfère garder mes distances le temps que la tristesse tombe.
Pendant quelques minutes, je restais les bras croisés à attendre. Je me sentais crispée.
-Tu ne dors pas ? demanda Kendji au bout d'un moment.
-Non je n'y arrive pas.
-Tu n'as pas de lecture ni rien ?
-Non.
-Tu veux lire la Bible avec moi ?
-Euh oui, je veux bien.
-Viens, approche toi !
Je m'approcha légèrement de lui.
Il prit aussitôt ma tête et la colla contre son épaule chaude.
-Voilà, là tu es proche !
Je lu quelques lignes mais la fatigue fit surface plus vite que prévu. Je m'endormi sur son épaule.
Quand il termina son livre, il posa doucement son livre sur sa commode, s'enfonça dans les couvertures et embrassa mon front avant d'éteindre la lumière.
En pleine nuit je fu réveillée par une drôle de sensation.
En ouvrant les yeux, je pu constater que Kendji était à moitié au dessus de moi, en train de dormir.
-Oh non, c'est une blague, chuchotai-je à moi même.
Je voulus le réveiller mais il remua à nouveau. Sa lourde jambe atterrit de façon miraculeuse sur mon ventre.
Les poils de sa jambe me firent des chatouilles. C'était très délicat. Je n'osais plus bouger et j'avais une folle envie de rire tellement ça me grattait.
Je finalement, je pris mon mal en patience.
Au réveil, j'entendis Flores et Rocco déjeuner devant la télé. Kendji, lui, est tombé à deux reprises de son lit pendant la nuit. Et bien sur c'est moi qui ai dû le tirer de toutes mes forces pour le remettre sur le matelas. Ce gros pépère dormait tellement bien qu'il n'a rien remarqué.
J'avoue avoir très peu dormi. Encore une fois la dur réalité revient quand je me lève. Mama n'est plus là.
Je me lève en poussant Kendji sur le côté. Il dort encore.
Je rejoins le salon en disant bonjour à tout le monde.
-Ah bonjour Esméralda ! me dit Flores. Alvaro est passé ce matin mais tu dormais.
-Que voulait-il ?
-Je ne sais pas. Regarde peut-être si il t'as laissé un sms.
Je prend mon téléphone dans la chambre de Kendji et m'asseois sur le lit. En effet j'ai un message d'Alvaro.
ALVARO :
Coucou chérie ! J'ai une grande nouvelle à t'annoncer aujourd'hui ! J'espérais te voir ce matin mais tu dormais ^^
Alors je te donne rdv ce soir vers 20h. On ira dans un beau resto. Fais toi belle !! J'ai une grande annonce à te faire émoticône smile
Je t'aime émoticône heart
Je ferme mon téléphone sans répondre.
J'ai peur qu'il me fasse une demande en mariage.
Chapitre 18
Cette idée me paraît logique.
Et cela me fait peur car je ne suis pas prête et même si je l'étais, j'ai offert mon cœur à la marmotte qui dort derrière moi.
En parlant de marmotte, Kendji commence à remuer doucement dans les draps....
Il s'étire de tout son long en poussant un hurlement qui me fit perdre l'équilibre que je m'étais trouvé au bord du lit.
Il soupire, se lève et me regarde avec des yeux globuleux.
-Toi, y'a quelque chose qui te tracasse ! dit-il.
-Moi ? Oh non rien, tu te trompes ! dis-je pour mentir.
-Je ne me trompe jamais.
Il se rapproche et s'assoit à mes côtés.
-Cette nuit je n'ai pas été un peu.... ? commença Kendji.
-Un peu lourd ? Collant ? Chiant ? Oui tu l'as été ! criais-je en rigolant.
-Oups.
Je me lève et embrasse son front en passant une main dans ses cheveux. Je lui explique que je vais à la douche.
Une fois que j'ai quitté son champ de vision, mon téléphone, que j'avais oublié, sonne.
Il s'agit d'un sms d'une amie à Flores, prenant de mes nouvelles.
Kendji mordu de curiosité, prend mon téléphone et fouille dedans.
Il regarde le peu de photos que je possède et le nombre incalculable de musiques que j'écoute. Mais quelque chose d'autre l'attire : mes messages.
Il s'y rend et ne se prive pas d'aller dans la conversation tenue avec Alvaro. Il relit les messages depuis le début et en lisant le dernier, il pousse un petit cri. Tout comme moi il vient de deviner ce que Alvaro essayait de traduire dans son message.
-Oh le ***ard..., chuchota Kendji.
Trente minutes après, je sors de ma douche avec une serviette autour de moi. Mes cheveux bruns sont relevés en chignon négligé et ma nuque est trempée.
J'entre dans la chambre où Kendji est toujours assis sur le lit. Il tousse puis me propose :
-Ça te dis si ce soir on sort ensemble ? Pour se retrouver et nous changer les idées ?
Je n'arrive pas à cacher mon mal-être. J'ai rendez-vous avec Alvaro ce soir et je ne peux pas annuler, mais je ne veux pas non plus blesser Kendji.
-Je... je ne peux pas désolée.
-Et pourquoi ? Tu n'as rien de prévu à ce que je sache ?
-Euh non.
-Donc c'est ok ?
-Je...
-"Aller il faut lui dire la vérité désormais !" dit ma conscience.
-J'ai un rendez-vous avec Alvaro ce soir !
-Ah bah tu vois quand tu veux !
-Quand je veux quoi ?
-J'attendais que tu assumes ce rendez-vous. Tu as mis du temps mais tu l'as fait ! Donc j'en déduis que tu comptes l'annuler ?
-Non je ne pense pas, dis-je honteuse.
Il me regarda d'un air choqué.
-Très bien..., je vois que ton choix est fait, dit-il en partant de la chambre.
Et voilà j'ai réussi à rendre jaloux l'homme que j'aime. Et je n'en suis pas fière, loin de là.
Je ne veux pas annuler ce rendez-vous car c'est ce soir que je compte mettre fin à cette relation malsaine.
J'espère que malgré tout, nous resterons sur de bon terme.
Je n'ai pas vu Kendji de la journée. Ou alors très peu. Il me fait la tête pour Alvaro.
Si il savait que c'est lui qui fait battre mon cœur.
Je ne le dis pas assez souvent mais, chaque fois qu'il s'approche de moi, chaque fois qu'il me regarde ou me parle, j'ai toutes sortes de papillons volant dans le ventre. Hier soir quand j'ai dormi avec lui, je lui ai montré un aspect froid de moi. Mais dans le fond, je tremblais de plaisir !
À 20h exactement, me voilà au rendez-vous, habillée d'une belle robe rouge.
Alvaro se tient devant moi. Il porte un beau smoking noir et il tient dans ses mains des fleurs roses. Ce ne sont pas mes préférées mais quand il me les tend je ne les refuse pas et le remercie gentillement.
Il tente de m'embrasser mais je me recule en prétextant une envie tousser.
Il me fait alors rentrer dans un resto chic.
Nous mangeons dans le calme.
Il me dit plusieurs fois à quel point il me trouve belle.
Je le remercie tout en restant froide.
Puis il quitte la table et s'en va jusqu'aux toilettes.
Au bout de 10 longues minutes, il fait son apparition. Mais au lieu de s'assoir il se met à genoux devant mes pieds.
Il sort alors une petite boîte où une bague doit sûrement s'y trouver.
Mon cœur rate un battement et je sent mes mains devenir moites.
Je m'apprête à le stopper mais une voix s'élève de la foule et le fait à ma place.
-Arrête ton cirque Alvaro et remonte ton caleçon ! cria cette voix d'homme.
Pas besoin de me retourner pour découvrir son identité : c'est Kendji.
Il arrive doucement vers notre emplacement tout en sillonnant à travers les tables.
Une fois devant nous, il prend Alvaro par le col pour le remettre sur pied.
-Tu demanderas pas en mariage Esmé. Elle m'appartient, dit Kendji.
-C..c..comment ça ? demanda Alvaro, visiblement choqué.
-Met toi à l'évidence : elle ne t'aime pas.
Alvaro me lança un regard interrogateur. À ce moment là, j'avais honte.
-Ça risque de te faire perdre tes cheveux en apprenant ça mais, c'est moi qu'elle aime, finit Kendji.
Ce dernier me fit un clin d'oeil et me chuchota à l'oreille "Je t'attend près de notre arbre princesse", avant de quitter le restaurant.
Je frissonne et souris timidement.
Alvaro me dévisage longuement.
-Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi ?
Honteuse, je ne répond pas et baisse la tête.
-Je ne suis pas quelqu'un de drôle Esméralda. Tu aurais pu m'en parler au lieu de me faire marcher comme tu l'as fait.
Regarde maintenant...
Je ne sais pas si je t'en veux ou pas. De toute façon tu t'en fou ? Tu as Kendji ?
Bref je te souhaite vraiment d'être heureuse avec lui, tu le mérites tellement. Je suis sincère.
Il prend ma tête et embrasse mon front. Il me regarde droit dans les yeux en souriant, puis à son tour il quitte le restaurant.
Pendant un moment je reste seule. Une fille normale aurait été morte de honte et de remords. Mais pas moi. Je me sent libre et heureuse.
Je n'ai qu'une hâte : rejoindre Kendji.
Je sors du resto en enlevant mes talons et je me met à courir vers le camp, pieds nus.
En courant, j'enlève le beau chignon que je m'étais fait pour laisser ma longue chevelure au vent.
Je traverse le portail en me dirigeant vers notre arbre qui se trouve un peu plus loin dans un champ désert.
Il fait déjà nuit et loin je l'aperçois avec son grand feuillage et ses longues branches. En dessous se trouve des petite lumière et l'ombre d'un homme qui n'est autre que Kendji.
Je m'approche et découvre avec étonnement une belle couverture allongée au sol avec dessus un bol contenant des fraises avec une coupe de chocolat à côté. Tout ça entouré de petites lumières imitant à merveille de vraies bougies.
Le résultat est juste à couper le souffle.
Kendji se tient assis sur la couverture avec un sourire malicieux et dans ses mains un bouquet de roses rouges.
Il se lève et me les donnes en souriant.
-Kendji, des roses rouges ! Ce sont mes préférées, merci ! m'exclamais-je. Ce sont les plus belles.
-Les plus belles, exactement comme toi, me répond-t-il en embrassant ma joue.
Je rougis et le voilà qui m'invite à prendre place à coté de lui.
Nous mangeons des fraises trempées dans du chocolat, enlacés l'un contre l'autre.
Parfois, pour rire, il s'amuse à me mettre du chocolat sur le visage ce qui entraîna un fou rire.
J'étais vraiment heureuse à ce moment là. Mon ventre était envahit de papillons. J'étais dans les bras de l'homme que j'aime.
Nous ne voulions pas que notre "relation" aille trop vite. Et même si nous en mourrons d'envie, on se contenta ce soir là de bisous sur la joue ou sur le front.
Grâce à lui j'allais pouvoir oublier une partie du chagrin que je garde en moi depuis que Mama n'est plus là.
Grâce à cet homme qui, aujourd'hui me tient dans ses bras forts et chauds, j'allais renaître et commencer une nouvelle vie.
Et peut-être même une nouvelle famille.
Chapitre 19
"Les meilleures moments ont toujours une fin", me disait Mama quand j'étais petite. Je n'y est jamais crû, jusqu'à ce jour.
Les derniers mois ont étés très douloureux.
Après notre "soirée romantique" j'ai dû me rendre à l'enterrement de Mama....
C'était déchirant...
Après ça, Kendji a abandonné ses études d'Infirmier.
Puis quelques semaines après, Paul & Carmen, les parents de Kendji et Flores, sont revenus de leur long voyage.
Ce sont des gens très gentils qui m'ont accueillit comme leur propre fille.
Maintenant que Kendji n'a plus de boulot, son père a voulut qu'il reprenne une vie saine et un travail.
-Écoute moi mon grand, dit Paul à son fils. Tu as décidé de ne plus faire infirmier et c'est ton choix.
Mais je voudrais que tu reprennes le travail. C'est pour ça que j'aimerai que tu fasses mon métier d'elagueur.
C'est alors que Kendji a suivit une formation avec son père et d'autres voyageurs pendant plus d'un mois. Il passait ses journée en haut des arbres dans des conditions mortelles.
Chaque soirs il revenait se coucher encore plus bronzé que la veille et encore plus musclé. Un vrai dieux grec. MON dieu grec.
Mais comme je l'ai dit, ce métier est dangereux. Et même si Kendji est quelqu'un de prudent, un accident ne se fait pas attendre.
Rien que d'y penser j'en frissonne.
Ce matin en me levant, il faisait chaud. On m'avait averti qu'un arbre dans le camp gênait les habitants avec son feuillage trop important. C'est Paul qui a donc donné à Kendji la lourde tâche de s'en occuper.
Il s'est réveillé vers 7h, en même temps que moi. Il a enfilé un jean, des baskets, des gants de protection en laissant son torse nu à cause de la chaleur.
Avant de partir, il embrassa mon front une dernière fois.
-Sois prudent ! lui criai-je.
-Comme toujours princesse, réponda-t-il en me faisant un clin d'oeil.
Depuis le retour de ses parents, impossible d'avoir un moment à nous. Impossible de sortir ensemble ni autre. Cela a ralenti notre "relation" même si nous ne nous sommes encore jamais embrassés.
En arrivant sur le lieu de travail, il escalada l'arbre jusqu'au sommet.
Une fois en haut, il prépara son matériel de protection, qui consiste à le maintenir en vie.
Il fit son boulot pendant plus d'une heure.
Le soleil tapait fort et il avait eu la mauvaise idée de laisser ses lunettes et sa casquette dans la chambre.
La chaleur devenait de plus en plus insupportable et sa tête tournait.
Il avait des vertiges mais il ne voulait pas abandonner son travail.
Il prit un peu d'eau ce qui le soulagea quelques secondes.
Mais aussitôt le soleil tapa de plus bel.
Sa tête tournait. Il avait des bouffées de chaleur dû au soleil et à son mal de tête. Ses paupières étaient lourdes, il luttait pour les garder ouvertes.
Mais malgré sa lutte, elles se fermèrent. Et...
...Un cri sourd se fit entendre au moment où je sortais de ma douche. J'entendis des gens crier de partout. Prise de pa*** et de curiosité, j'enfile une longue robe blanche et cours jusque la foule.
Des gens appelaient les pompiers en hurlant. Je ne comprenais rien. Au loin je vis Flores en pleure.
-Flores ! Flores ! Que se passe-t-il je ne comprend pas ? criai-je.
-...
-Répond pitié !
-...
Elle ne s'arrêtait pas de pleurer
dans les bras de Rocco.
J'étais perdue, désorientée et stressée. Mais que s'est-il passé et où se trouve Kendji ?
Je cours vers l'arbre où travail Kendji et là je commence à comprendre.
Une foule s'était créée devant l'arbre et une ambulance était garé juste à côté.
Je lève les yeux et je découvre avec horreur que Kendji n'est plus en haut de l'arbre.
Je traverse la foule en retenant mes larmes. J'arrive au pied de l'arbre où se trouve le corps inanimé de Kendji. Allongé sur le ventre de tout son long.
Voyant l'horreur de la scène je me met à hurler de toute mes forces en tremblant et en pleurant.
Je ne peux pas y croire. Il y a moins de 3h il était allongé avec moi dans le lit, tout sourire. Et maintenant je ne sais même pas si je pourrai lui parler une dernière fois.
Voir l'homme que j'aime dans un état pareil me rend folle.
Je cours jusqu'à son corps en pleurant mais deux ambulanciers m'arrêtent de force et m'oblige à rester calme : chose qui m'est impossible.
Les ambulanciers transportent Kendji jusqu'à leur voiture.
Rocco tient fermement mes mains.
-Écoute moi Esmé je sais que tu es triste. Je comprend ta souffrance et ton inquiétude. Mais il faut que tu sois forte pour lui c'est bien compris ? Je t'interdit de te morfondre sur le sort de Kendji. Kendji est un homme fort et courageux, il s'en sortira je te le jure. Promis Juré.
Au soir même, Flores reçois un appel de l'hôpital.
Immédiatement nous rejoignons la voiture, direction la cli***.
Chacun de nous ne prononce plus la moindre parole. Flores renifle en conduisant et Rocco lui caresse doucement la jambe pour la calmer.
Et assise à l'arrière, je regarde le paysage sombre défiler par la fenêtre. Des larmes clandestines s'échappent de mes yeux. J'ai peur de le perdre. Moi qui rêvais de l'embrasser, lui dire que je l'aime. Aurais-je encore la chance de le faire ?
En arrivant là bas nous retrouvons un médecin charger de s'occuper de l'état de Kendji.
Ce dernier n'a pas l'air inquiet. Il avance tout sourire vers nous et s'exclame :
-Bonsoir mesdames, monsieur. Je suppose que vous êtes là pour monsieur Girac ?
J'ai à vous dire que Kendji est un miraculé ! C'est époustouflant !
À cause de la chaleur il a attrapé une insolation ce qui a provoqué une perte de connaissance.
Mais, il s'en sort avec quelques fractures à la jambe et au bras. Rien de très grave croyez-moi.
En revanche il est plongé dans un coma temporaire. Il devrait se réveiller d'ici demain matin.
Mais comme vous avez dû le deviner, le choque fut terrible et il est fort possible qu'il est quelques séquelles...
-Des séquelles ? demanda Rocco.
-Il risque de perdre la mémoire mais je vous rassure cela arrive à 1 personne sur 10, il ne devrait rien craindre, nous rassura le médecin.
À l'entente de ces paroles je me sent rassuré. Je n'ai plus qu'une envie : rejoindre Kendji.
Quand on nous indique la chambre, nous sommes priez d'y aller un par un, sous l'ordre du médecin.
Flores y va la première et en ressort 20mins après, en pleurant. Pendant que Rocco y va, je me dirige vers le médecin pour lui demander :
-Excusez moi. Je sais que cela ne se fait pas facilement mais j'aimerai rester dormir dans la chambre de Kendji ce soir. Je vous en supplie...
Voyant mes larmes rouler sur mes joues, il hoche la tête en disant :
-Je ne dit pas non, si vous restez au près de lui et que vous lui parlez assez souvent, cela diminuera les risques d'amnésie.
Le médecin se dirige vers l'accueil pour signaler que je ce soir je dors ici.
Cette bonne nouvelle atténue ma tristesse. Mais quand Rocco sort de la chambre je comprend que c'est à mon tour d'y aller.
J'ouvre doucement la porte puis je la referme derrière moi.
Allongé dans un lit blanc avec des tuyaux dans chaques narines et des pansements un peu partout, se trouve Kendji. Endormie, immobile.
Je m'approche de son lit et caresse son visage éraflé par sa chute.
Je lui prend sa douce main et la serre dans mes petits doigts.
Je caresse son torse doucement. Il a un gros pansement. Je n'ose pas y toucher.
Je reste une bonne demi heure à ses côtés à pleurer et le serrer contre moi. Il me manque tellement. Son sourire me manque. Sa bonne humeur et son côté charmeur aussi. Sans parler de son rire. Ce petit rire qu'il fait quand je lui raconte des blagues le soir dans son lit en lui caressant les cheveux. Mon dieu il m'a rendu amoureuse.
Quand Flores et Rocco sont rentrés au camp. Des assistants grouillent dans la chambre de Kendji pour me préparer un lit à côté du sien. Il me fournisse une robe de chambre et des pantoufles. Je passe dans la mini salle de bain puis j'attend calmement mon repas que l'on m'apporte vers 22h.
Avant d'aller dormir j'embrasse Kendji sur le front et je rejoins mon lit.
Une insomnie me gagne.
La machine qui alimente Kendji fait un bruit insupportable.
Un "biiip biiip biiip" qui rentre dans la tête à s'en rendre fou.
Et puis milles questions font la fête dans mon esprit. Me voilà perturbée.
Je me lève et m'allonge sur le lit de Kendji. Il respire lentement.
Je pose ma main sur son cœur.
Je ne veux manquer aucun de ses mouvements. Je veux le sentir vivre sous ma main.
Je fixe son visage et entrouvre ma bouche pour me lancer dans un monologue.
-Kendji tu m'entends ? Non bien sur que non. Tu dors mon ange. Je ne veux pas t'embêter. Et bien dors mon ange mais ne tarde pas à te réveiller. Je veux pouvoir te serrer dans mes bras et te dire "Je t'aime" pour la première fois.
Mon amour si tu m'entends sache que je t'aime. Tu m'as rendu amoureuse. Petit coquin ! Moi qui te détestait tant ! Bon j'avoue je t'aimais quand même un peu. Beaucoup. Passionnément. À la folie.
Mon amour arrête de m'écouter sans réagir. Réveil toi et dit moi que tu m'aimes ou si tu ne m'aimes pas, pars en courant. Mais je t'en pris Kendji ouvre les yeux.
C'est une fille amoureuse qui te le demande. Mon amour.
Je pleure à chaudes larmes sur son torse. Je me sent si faible et si impuissante.
Je n'ai qu'une envie : l'embrasser.
J'essuie mon visage et fixe le sien.
Je caresse ses cheveux, puis sa barbe et j'effleure du bout des doigts ses lèvres.
J'approche mon visage du sien et viens coller tendrement mes lèvres sèches sur les siennes encore chaudes.
Et même si il n'est pas conscient, je ressens cette sensation bizarre dans le ventre. Cette sensation que j'ai quand je suis avec lui.
Quand j'enlève mes lèvres des siennes. Je laisse mes yeux fermés pour savourer le moment. Et quand mes paupières s'ouvrent je découvre que Kendji me regarde les yeux grands ouverts.
-Kendji oh mon amour ! m'exclamai-je au bord des larmes.
-Mon amour ? Mais enlevez vos mains de mon visage. Je ne comprend pas. Qui êtes vous ?
Je ne vous connais pas.
Chapitre 20
J'ai fait un bon du lit et je suis tombée à la renverse.
Alertées par le bruit, des infirmières nous on rejoint.
J'ai leur ai expliqué la situation tout en tremblant....
Cela fait maintenant deux heures que le médecin est enfermé avec Kendji pour faire toutes sortes de tests.
Toute la famille et les amis de Kendji sont là.
Je me repasse sans arrêt la scène qui vient de se dérouler.
Soit il me fait une blague et dans ce cas ce n'est vraiment pas drôle. Ou alors c'est bien vrai et là par contre cela risque d'être délicat.
Autant pour moi que pour son entourage.
Le médecin nous a donc expliqué clairement le traumatisme de Kendji.
-Kendji se souvient de tout le monde. Tout le monde sauf vous mademoiselle, dit-il en me désignant. C'est un trouble rare mais peut-être que dans sa chute ou durant son malaise, il a pensé à vous ce qui est peut-être la cause du trouble.
-Vous vous foutez de ma gueule ? cracha Bryan, le cousin de Kendji. Ça existe pas de pareils bêtises !
-Eh bien visiblement si, renchérit le médecin impatient.
-En gros mon frère est sorti d'affaire mais il ne se souvient plus de la femme dont il est éperdument amoureux ? demanda Flores.
-En quelque sorte, oui.
Après cet entretient, les parents de Kendji, sa sœur et moi sommes entrés pour parler à Kendji.
Il était assis et semblait bouder.
Sa mère et son père l'ont embrassés sur la joue ainsi que Flores.
Le voyant me fixer avec insistance, je n'ose pas lui parler.
Je n'arrive pas à me mettre en tête que l'homme que j'aime ne me connait plus.
-Maman peux-tu m'expliquer ? cria Kendji.
-Tu ne te souviens plus de ta chute mon chéri ? questionna Carmen.
-Vaguement... Mais ce n'est pas le problème.
-Quel est le problème alors Kendji ? intervena Flores.
-C'est elle, dit ce dernier en me montrant du doigt. Elle était sur moi quand je me suis réveillé ! Elle m'embrassait ! C'est qui bordel ?!
Alors c'est donc vrai. Il ne se souviens plus de moi.
Nous sommes revenu au point de départ. Celui où il ne me supportait pas vraiment.
À l'époque où il sortait avec Brenda.
Un sentiment de dégoût traverse mon esprit.
-Tu ne reconnais donc pas Esméralda ? Te souviens-tu de Mama au moins ? demanda Flores.
-Oui Mama je m'en souviens. Mais elle je la connais pas je vous dit.
Flores pria ses parents de quitter la chambre et me demanda de m'asseoir.
-Kendji. Quand Mama est arrivée elle avait une petite fille : Esméralda. Au départ c'était la guerre entre vous et puis ça a laissé place à de l'amitié, de la jalousie, de la rigolade et de l'amour.
-De l'amour ? repeta Kendji.
-Oui, répondit Flores sagement.
-Mais le choc d'hier a fait qu'aujourd'hui tu ne te souviens plus d'elle.
Kendji me regarda tristement.
-Je te jure Flores, j'aimerais m'en souvenir ! Mais pourquoi je n'y arrive pas ?! Comment oublier une femme que j'aime ?! Je ne me souviens pas de son visage... Je suis perdu...
Il termina sa phrase en pleurant.
Il voulait se souvenir de moi mais il n'y arrivait pas.
Quand nous l'avons reconduit au camps, il devait marcher avec des béquilles. Il a dormi pendant 6h puis il s'est réveillé pour aller manger une cuillère de Nutella.
Tout le camps était choqué de voir Kendji dans cet état. Mais d'après le docteur il faut compter un bon mois avant de le revoir gambader.
Seul problème, il ne se souviendra jamais de moi.
Ça m'a anéanti, mais je vais tout faire pour qu'il s'en sorte. Car je l'aime.
Kendji n'a pas voulu manger avec nous ce soir. Désormais il est 20h07 et il faut que j'aille retrouver un peu de sommeil après les événements récents.
En entrant dans la chambre, Kendji est allongé au dessus des couvertures, les yeux ouverts.
Il ne porte qu'un caleçon ce qui laisse voir ses blessures et ses pansements.
Je me met sous les couverture et sors un livre.
Je fait semblant de lire quelques lignes. Puis Kendji rompt le silence :
-J'aimerais vraiment me souvenir de toi tu sais.
-Ah oui ?
-Oui. Quand tu m'as embrassé tout à l'heure, j'avais l'impression que ce *** m'était familier.
Que ta voix aussi et puis tes paroles étaient si douces.
Si j'avais encore un peu de mémoire je t'aurai épousé sur le champ. Mais pourquoi ai-je eu ce putain d'accident !?!?!?
POURQUOI ?!?!
Je te jure que je ferai tout pour me souvenir un peu de toi.
Mais sache une chose : tu es la plus belle fille que j'ai vu jusqu'à maintenant.
Émue, je l'embrasse sur la joue.
J'aimerai tellement qu'il se souvienne de moi.
Il y a encore 2 jours, je m'endormais la tête sur son ventre pendant qu'il me massait la tête.
Aujourd'hui, il peut à peine bouger à cause de ses blessures.
Et comme il n'a plus de mémoire je n'ose plus le toucher.
En me levant le lendemain, Kendji n'était plus là. Il avait rendez-vous chez le médecin de la ville pour vérifier que ses blessures guérissent bien.
Mais en posant mes yeux sur son oreiller, je découvre un papier.
Je le prend et le lis. Le message porte mon nom.
"Esméralda.
Je sui parti chez le medecin tout a lheur.
Quan je me sui réveiller je tes observé lontemp pendant ke tu dormer
Et je te jure ke je retrouverai la mémoire.
Je voi a tes yeux ke tu maime vraiment.
Ou du moin ke tu aimai le Kendji ke jetai autrefoi.
Ses trop tôt pour le dire mais je t'aime beaucoup. Tchoum"
La lettre n'est pas signée. Mais aux fautes d'orthographes, je reconnai bien Kendji.
Ça me fait mal au cœur de lire cette lettre. Même sans mémoire il arrive à me rendre amoureuse.
Dieu je suis folle de cet homme.
Rend lui la mémoire, pitié.
Chapitre 21
Depuis le terrible accident, chaque membre de la famille et chaque ami s'est mobilisé pour aider Kendji à s'en sortir. Il a toujours du mal à marcher, mais ses béquilles sont là pour l'aider. J'essaye à mon tour de faire des efforts en lui montrant de vieilles photos de nous, ou en lui racontant des souvenirs drôles.
Mais rien. Il ne se souviens de rien.
Autrefois, quand j'allais me c...oucher, il me regardait avec des yeux amoureux. Sans jamais me sauter dessus bien entendu. Et aujourd'hui il me regarde comme une amie, une jolie fille ou encore comme une petite sœur à protéger.
L'amour s'est envolé.
J'aurai espéré qu'il retombe amoureux mais ce ne fût pas le cas.
On rigole bien mais ce n'est plus le même Kendji. Il ne rigole plus comme avant. Il ne chante plus. Ne travail plus et parle souvent de trouver l'amour.
Mais cela n'est rien comparé à ce que j'allais entendre dans les minutes qui suivent.
Comme à mon habitude, je squattai les toilettes avec mon téléphone à la main, quand Kendji est entré dans le salon. J'entendais ses béquilles cogner au sol, une par une.
Il prit le temps de s'assoir sur le canapé, juste à côté de Flores.
Puis il lui dit :
-Flo' ? Je crois qu'une fille me plaît.
Flores surprise et inquiète, racla sa gorge et dit sur un ton faussement joyeux :
-Euh... À bon mon chéri ? Hum... C'est une bonne nouvelle ! De qui s'agit-il ?
À cet instant mon cœur se serra très fort ainsi que celui de Flores. Assise sur les toilettes à écouter clandestinement la conversation, j'espérais n'entendre qu'un nom sortir de sa bouche : le mien.
J'étais plutôt confiante, même si ces derniers temps, ce fût compliqué. Je n'oublie pas ce qu'il m'a dit l'autre soir, ni la lettre qu'il m'a écrite. Je crois en lui.
-Lucia, la gitane de 16ans qui est arrivée hier au camps avec son frère, avoua Kendji.
Flores cracha aussitôt la goutte de café qu'elle venait d'avaler.
De mon côté, je sentais des larmes me monter aux yeux.
Je quitte le toilette et sors de la caravane comme si je n'avais rien entendu.
La fille don parle Kendji est arrivée hier.
Elle a bien 16ans et arrive de la Côte d'Azur avec son frère de 27ans.
Je l'ai croisé hier en allant rejoindre Flores près du portail.
C'est une fille de petite taille.
Elle a un air faussement hypocrite et surtout : elle est d'une beauté inégalable.
Sa longue chevelure noire tombe en cascade derrière son dos. Sa peau bronzée reflète le soleil. Et ses grands yeux verts clairs laisse apparaître de longs cils noirs, recoubrés naturellement.
J'en suis jalouse. N'importe quel homme pourrait en tomber amoureux. Et j'ai peur que Kendji soit touché par cupidon.
-AAH ***ARD DE CUPIDON ! criai-je seule à travers le camps. SI JE T'ATTRAPE, JE TE FAIS DESCENDRE DE TON NUAGE ET JE TE FAIS BOUFFER TON ARC À FLÈCHE ! JE LE JURE SUR MA MÈRE DÉFUNTE !
-Quelle vulgarité ! dit une petite voix derrière moi.
Je me retourne et découvre avec stupeur Lucia. Celle qui a volé mon amour.
Elle me regarde de haut en bas.
-C'est toi la sœur de Kendji ? demanda-t-elle.
-Non sa sœur c'est Flores. Moi je suis Esméralda sa petite cop... Euh une amie proche.
-Hum je vois. J'ai appris pour son accident. C'est bien dommage pour toi qu'il ne se souvienne plus de ton visage. Heureusement je suis là pour le soutenir. Il est vraiment beau !
-C'est sur...
-Et sa voix ! Aïe mama elle est envoûtante quand il me chante une chanson d'amour.
Ses dernières paroles se mettent à résonner dans ma tête de façon violente.
-Une chanson d'amour ? répétai-je.
-Oui ! Il essaye toujours de trouver un moment de libre pour venir me voir. Il est adorable !
Je comprend mieux. Quand il disparaît la journée c'est pour aller chanter des sérénades à cette petite peste. Je crois rêver !
Je décroche un petit sourire puis pars en furie.
-" Je vais lui faire bouffer ses béquilles moi à ce zigoto" me dis-je.
Et comme si le hasard y avait mis sa touche personnelle, je croise Kendji en route. Il est en train de galérer à avancer avec ses béquilles.
C'est le moment de mettre les choses au clair.
J'en ai marre de souffrir. Marre de voir tous ces malheurs arriver depuis que je le connais.
D'abord l'histoire avec Brenda son ex, mon histoire avec Alvaro, ma rupture, mon rapprochement avec Kendji, puis l'accident et maintenant cette fille ! Je crois devenir folle.
Je vais quitter ce camps.
Quitter ma vie de gitan. Reprendre la vie que je mène depuis toute petite. Je vais reprendre la danse et me consacrer à moi. Je quitte tout.
Chapitre 22
En rentrant de ma balade, mes lèvres sont sèches. Le froid de Janvier est particulièrement rude cette année.
Je glisse ma main dans ma poche de gauche et en sort un baume à lèvres que j'étale généreusement sur ma bouge.
Je balance mon sac à main sur le porte-manteau....
J'enlève violemment mes chaussures et rejoins la cuisine en enfilant mon tablier.
Alvaro était assis sur le canapé. Après notre aventure, il s'est fait virer. Il n'est désormais plus danseur. Aujourd'hui il en est à jouer de la guitare sur le canapé de notre petit appartement.
Il fredonne souvent la même chanson en gratant les cordes de sa guitare.
-"Eterno, eterno agosto...."
D'après lui, ces paroles résument une histoire d'amour lors d'un mois d'août. Mais je ne suis pas dupe. Je sais très bien qu'il s'agit de notre amour à lui et moi.
Aujourd'hui nous en sommes au stade de "meilleures amis".
L'amour que j'ai eu pour lui hier ne doit pas gâcher notre amitié de demain.
Je suis quelqu'un qui va de l'avant et qui n'hésite pas à tout quitter quand quelqu'un vient perturber ma vie.
Ce que j'ai dû faire à contre-cœur il y a maintenant cinq mois.
Cinq longs mois.
Kendji m'avait fait souffrir. Atrocement. J'ai tout quitté.
Flores et les parents de Kendji on beaucoup pleuré. Mais je devais le faire. Par ailleurs, cela n'a pas perturbé Kendji. Bien au contraire. Et le destin a fait qu'Alvaro s'en allait vivre sur Paris pour lancer sa carrière de chanteur.
Je n'ai pas hésité à l'accompagner.
Voilà donc cinq mois que lui et moi vivons sur Paris.
À l'heure d'aujourd'hui, je ne sais toujours pas si Kendji s'est remit de son traumatisme.
En fait, je ne veux pas m'en soucier.
Si j'ai tout quitté ce n'est pas pour prendre des nouvelles de lui une fois installée.
Après avoir fini de préparer le repas, nous passons à table.
Le repas se passe dans le calme.
Alvaro est distrait par son téléphone. Je le vois envoyer des messages.
-Une copine ? lui demandai-je.
Il lève la tête surpris et éteint son téléphone.
-Euh non pas vraiment..., dit-il.
-Tu sembles heureux et pensif. Je vois bien que la personne à qui tu écris n'est pas n'importe qui.
-Eh bien je ne comptais pas t'en parler maintenant mais...
-Mais ?
-Un producteur m'a contacté. Il me propose d'enregistrer mon propre album ! finit-il par avouer.
-Oh mais c'est génial ! Depuis le temps que tu travails dessus ! Je suis si fière !
-Merci. Je l'enregistre, normalement, pendant les grandes vacances ! Et si tout va bien il sera sorti dès l'année 2015.
-Plus que 1 an dans ce cas !
Ce soir là, nous fêtons la nouvelle devant un bon film et quelques chips. À 00h01 du matin nous allons nous coucher et c'est à 7h que je me lève pour aller bosser.
Je me suis trouvé un petit boulot sur Paris. Mon rêve de devenir danseuse n'est pas pour maintenant. Je n'ai pas assez d'argent pour rejoindre une école de danse. C'est pour ça que je me retrouve vendeuse dans un magasin de bijoux à côté des Champs Élysées.
En arrivant à la boutique, j'enfile ma tenue. Et commence enfin ma journée de travail.
Les journées sont longues et interminables. Les clients sont souvents très froids et désagréables. Mais je dois faire avec si je veux pouvoir nous nourrir, moi et Alvaro.
À la fin de la journée, je rejoins le vestiaire. Mes collègues parlent de télé réalité : un sujet qui ne m'inspire pas.
-J'ai tellement hâte de voir le casting de The Voice cette année ! commença l'une d'entre elles.
-Oui ! Mika sera nouveau et je sais déjà que je vais l'adorer ! poursuit une autre.
-Et toi Esméralda, tu regardes cette année ? me demande la gérante tout juste âgée de 28 ans.
-Non, c'est n'est pas mon genre d'émission. Désolée.
Je remet mes chaussures et quitte la boutique.
Moi regarder de la télé réalité ? Et puis quoi encore ? Elles sont barges.
Avant même de descendre jusqu'au métro, Alvaro m'appelle. Je décroche :
-Allô ? Alvaro ? Mais tu ne travails pas normalement ?
-Si mais là j'ai découvert quelque chose qui m'obligé à me cacher dans les toilettes pour pouvoir te téléphoner.
-De quoi parles-tu ?
-Va sur youtube ! Tout de suite !
-Pourquoi ?
-Je n'en dit pas plus. Tape "Gitan qui chante (Bella version guitare)"
-Je ne comprend pas...
-Je crois que c'est Kendji sur la vidéo.
Je vais sur Youtube et tape ce qu'il m'a demandé.
Pas besoin de voir la vidéo : je reconnais bien Kendji.
Chapitre 23
Choqué. Je crois que c'est le seul mot pouvant décrire l'état d'esprit dans lequel Alvaro et moi sommes.
La première et dernière fois que j'ai entendu Kendji chanter, c'était le jour où Mama nous a quitté. Depuis je l'entendais fredonner de temps en temps mais rien de plus.
Après avoir vu et revu la vidéo plusieurs fois, Alvaro m'a conseillé d'appeler Flores. Ce que j'ai fait....
Elle m'a alors expliqué que Kendji avait un peu disjoncté depuis mon départ et que ça l'avait fortement marqué.
Je n'y ai pas crû car en partant, Kendji ne semblait pas perturbé.
Il a dû retourner plusieurs fois chez le médecin et d'après Flores, le "coup de cœur" qu'il a eu pour Lucia n'était qu'un tour joué par son cerveau. Apparemment, il l'aurait confondu avec moi.
Quand j'ai expliqué ça à Alvaro, il s'est mit à rigoler pendant un bon quart d'heure. Comme moi, il ne voulait pas y croire.
- Il a complètement déraillé ton Kendji, disait-il entre deux fous rires.
-Mhh, en attendant je ne sais pas si je dois y croire ou pas. Flores ne ment pas et le médecin encore moins.
-Ouais mais avoue que cette histoire est tellement loufoque !
-Oui je ne le cache pas. Mais j'ai des doutes.
-De toute façon si tu es venu avec moi à Paris c'est pour l'oublier pas vrai ?
-Oui c'est vrai, excuse moi.
Je l'embrasse sur la joue et prend mon manteau.
Même si il s'agit de mon "ex", nous gardons une relation amicale très saine et forte.
-Bon. Passons aux choses sérieuses, annonçai-je.
-Oulah tu me fais peur. De quoi s'agit-il ?
-Si on allait attaquer une crêpe au chocolat en ville ?!
-Là tout de suite ?
-Oui ! Une crêpe ça n'attend pas !
-Eh bien dans ce cas mademoiselle : I follow you* ! (*Je te suis)
Mon manteau est déjà sur moi. Alvaro prend sa veste et nous rejoignons le centre ville 20 minutes après.
Arrivé dans le café, on commande deux crêpe et deux chocolats chauds. L'hiver n'est pas encore finit !
Alors que j'étais en train d'engloutir une gorgée de chocolat brûlante, Alvaro pose sa main sur la mienne.
-J'ai une bonne nouvelle, commence-t-il.
-Ah bon ? Je t'écoute, dis-je en posant ma tasse sur la table.
-En allant au studio hier... Il y avait une affiche.
-Une affiche ? Waouh super !
-Roh ne sois pas stupide. Il s'agit
d'une affiche qui propose une audition ! Une audition pour intégrer un groupe de danse très célèbre ! Et j'ai posé ta candidature. Je veux que tu reprennes la danse. Tu ne vivais que pour ça autrefois. Et ce n'est pas cet mauviette de Kendji qui va remettre ton rêve en question !
-Alvaro... Ne l'insulte pas je t'en prie.
-Oui je sais c'est vrai tu l'aimes encore au fond de toi, c'est normal. Mais faut avancer dans la vie et c'est pas en restant dans ta petite boutique des Champs Élysées que tu vas réaliser ton rêve. De toute façon le rendez-vous est prit : tu passes demain après-midi.
Alvaro est vraiment quelqu'un de bien. Après tout le mal que je lui ai fait il persiste encore à vouloir réaliser mon rêve. Et c'est pour lui que demain je donnerai le meilleur de moi même.
Le lendemain, Alvaro me réveil à 7h pour me préparer. On fait quelques échauffements dans l'appartement puis après avoir mangé on rejoint la salle d'audition.
Il y a une longue file de jeunes filles de mon âge. Des brunes, des blondes, des rousses. Toutes plus belles les unes que les autres à vouloir coûte que coûte gagner leur place dans l'équipe.
Quand j'arrive au bout de la file, un homme coche mon nom sur un papier et m'invite à rejoindre le vestiaire. Alvaro m'embrasse le front et promet de regarder ma prestation depuis les gradins.
Après m'être changée dans le vestiaire, je longe un loin couloir qui aboutit sur une petite sale d'attente où se trouve une dizaine de filles. Certaines se rongent les ongles à cause du stresse. D'autre, bien au contraire, on le sourire jusqu'aux oreilles.
Quand elles sont toutes passé, un homme m'ouvre la porte : signe que c'est mon tour.
Je respire un bon coup et entre.
Me voilà sur une scène de théâtre.
Grande et belle. Devant moi se trouve un jury de trois personnes. Une dame et deux hommes.
Et un peu plus loin je vois Alvaro dans les gradins qui tape des mains et siffle en mon honneur. Un des membres du jury le fusille du regard. Alvaro s'arrête aussitôt et lâche un "désolé" en rigolant.
-C'est à vous mademoiselle, lance un des hommes.
La musique se met en route.
Il s'agit de "Solamente Tú" de Pablo Alborán.
Durant les premiers pas de danse, je ferme les yeux. Je ne peux m'empêcher de penser à Kendji.
Cette chanson me fait tellement penser à lui. Alors je me laisse emporter par l'émotion. Je laisse la tristesse s'échapper à chacun de mes mouvements.
J'évacue ma douleur par la musique et la danse. Chaque paroles de la chanson vient me caresser mon corps et l'entraîne dans une chorégraphie totalement improvisée.
"Haces que mi cielo
vuelva a tener ese azul,
pintas de colores
mis mañanas solo tú
navego entre las olas de tu voz
y tú, y tú, y tú, y solamente tú
haces que mi alma se despierte con tu luz
y tú, y tú, y tú, y solamente tú
haces que mi alma se despierte con tu luz
y tú, y tú, y tú..."
Quand la musique s'arrête je m'éffondre à terre en pleurant.
J'étais censé penser à mon avenir durant cette danse, pas à Kendji.
Maintenant c'est foutu, jamais je ne serai jamais prise.
Un peu plus haut dans les gradins, j'entend Alvaro courir en criant "Poussez-vous merde !".
Il saute sur la scène et me soulève.
-Hey princesse, que se passe-t-il ?! crie-t-il, inquiet.
Je m'accroche à son t-shirt en pleurant.
-Pourquoi tu te mets dans de pareils états ? me demande-t-il.
Tu es prise Esmé ! Tu m'entends ? ILS T'ONT PRISE ! Tu fais partie de leur troupe !
Je suis prise. Oh mon dieu.
Chapitre 24
Avec Alvaro on a eu du mal à réaliser que j'étais prise dans cette grande école de danse à Paris.
Mais ce qui était plus dur à comprendre pour lui c'était pourquoi j'avais pleuré lors de ma chorégraphie ?
Mais il ne le saura jamais, il ne peut pas comprendre malheureusement....
Dans la semaine qui a suivit, j'ai contacté l'établissement de danse où je pourrai commencer mes études.
Il s'agit d'un internat, ce qui signifie que je rentrerai seulement le week-end.
Cela m'angoisse car je n'aime pas être loin de ma famille et de mes amis. Depuis que j'ai quitté le camps, partout où je vais, je ne me sent plus chez moi.
L'ambiance chaleureuse et le son des guitares me manque.
Dans la semaine qui s'est écoulée, j'ai reçu 3 appels anonymes et d'après Flores, il s'agit de Kendji.
Maintenant que sa mémoire revient peu à peu, il essaye de me recontacter par tout les moyens.
Mais si j'ai tout quitté se n'est pas pour succomber à nouveau...
Aujourd'hui, le réveil sonne, il est 6h00.
Je m'habille et me dirige vers le salon où ma valise se trouve sur le canapé.
Une tasse de chocolat chaud fumant m'attend sur la petite table de la cuisine.
Alvaro se trouve devant la télé à regarder des séries.
Je déguste mon chocolat et attrape mon manteau d'hiver.
J'enroule mon écharpe autour de mon cou et prend ma valise.
Alvaro m'ouvre la porte et nous descendons les 5 étages avec l'ascenseur.
Arrivé en bas du bâtiment, on monte dans la voiture, dans le silence le plus complet.
Durant le trajet mes mains se mettent à trembler légèrement.
Je remonte mon écharpe sur ma bouche et ferme les yeux.
La voix d'Alvaro me réveil 10 minutes après :
-Nous sommes arrivés. Prête à devenir une grande danseuse ?
Je le regarde d'un air ennuyé et je sors de la voiture. Le froid vient fouetter mon visage.
Je lève la tête et découvre l'établissement qui m'accueillera durant ma carrière.
Alvaro et moi nous dirigeons vers l'accueil. Une dame nous conduit à ma chambre. C'est une chambre de quatre personnes avec deux lit superposés.
La dame vient déposer dans mes bras, des draps tout propres.
-Vous aurez la couchette du haut, m'annonce cette dernière.
Vos colocatrices seront là dans moins de 30 minutes.
Sur ce, elle quitte la pièce.
Alvaro et moi nous regardons dans les yeux puis nous commençons à installer mon lit ainsi que mes affaires personnelles.
Et moins de 30 minutes après, 3 filles en uniformes débarques dans la chambre.
-Oh mais tu es la nouvelle ! s'exclame l'une d'entre elles.
Moi c'est Scarlett et voici Juliette et Calypso. Tu dois être Esméralda pas vrai ?
J'acquiesce d'un signe de tête.
Ces trois filles sont magnifiques.
Scarlett a de courts cheveux, d'une couleur brune, relevés en chignon. Derrière le dos de Juliette se trouve une longue chevelure blonde d'au moins 80 centimètres alors que Calypso s'est fait une tresse rousse qui passe devant son épaule.
Toutes les 3 m'accordent un grand sourire que je leur rend.
Mais l'heure tourne et il est déjà temps pour Alvaro de me quitter il embrasse mon front et me fait jurer de l'appeler tous les jours. Quand il quitte la pièce, un vide se créer en moi. Heureusement la bonne humeur de mes nouvelles amies me réconforte.
J'espère que mes études se passeront bien.
Voici désormais 3 jours que je suis ici et je ne peux pas me plaindre. Les cours sont géniaux même si c'est très physique. Je donne le meilleur de moi même avec Scarlett, Juliette et Calypso.
Le soir en retournant au dortoir, je m'écroule sur mon lit.
-Anw ce soir j'ai réussi à récupérer ma tablette on va pouvoir regarder The Voice les girls ! cria Calypso.
-Nan jure ? Trop bien ! J'ai vraiment hâte ! acquiesça Juliette en remontant ses cheveux en queue de cheval.
-Tu veux regarder avec nous Esméralda ? demanda Scarlett en sortant de la salle de bain.
-Oh non sans façon merci. Je suis fatiguée, je vous laisse regarder à trois les filles !
Après m'être lavée, je rejoint mon lit et tente de m'endormir.
Les filles crient quand elles voient un beaux garçons où rigolent quand Mika fait son petit sourire.
Elles font un bruit pas possible mais j'essaye de le dissimuler sous mon oreiller.
Leurs paroles passent par une oreille et ressortent de l'autre.
Cela devient un peu insupportable.
Mais c'est au moment où je m'y attendais le moins que j'entend une voix familière dire à la télé :
"J'm'appelle Kendji, j'ai 17 ans. J'habite du côté de Bergerac"
Chapitre 25
À la fin de mon cours de danse je file m'enfermer dans une cabine de toilette.
Je compose le numéro de Flores et attend. Elle finit par décrocher.
...
-Alors comme ça tu as vu mon frère à la télé ? Tu sais, au camps nous sommes tous fous de joie de voir qu'il fait parti de l'aventure grâce à son coach Mika.
D'ailleurs je ne t'ai pas dit mais...
-Mais... ? Oulalah tu me fais peur. Raconte moi tout de suite !
-Kendji souhaite te revoir...
-Non désolée, ça ne m'intéresse pas, lui lançai-je d'un ton sec et méchant.
-Pourtant, c'est déjà trop tard.
-C..comment ça ?
-Dans deux semaines c'est les battles et nous avions pensé avec mes parents que ça lui ferai plaisir de te voir parmi le public. Du coup nous t'avons réservé une place...
Je passe ma main dans ma chevelure brune et mord ma lèvre de plus en plus fort. Des sanglots s'échappent de moi.
-Désolée de me mettre dans des états pareils Flo, lui dis-je.
Mais je ne m'étais pas faite à l'idée de revoir Kendji. Pour moi c'est une vieille histoire. J'avais pour but de l'oublier.
-Oh, Esmé. Je suis terriblement perplexe et confuse. Je pensais faire le bien.. Je comptais aussi te revoir. Celà fait tellement longtemps !
J'essuie mes larmes. En effet Flores pensais bien faire et il est vrai que je rêve de la revoir. Si cette occasion se présente à moi, ce n'est sûrement pas par hasard. Je dois prendre sur moi et faire un effort pour elle.
-J'accepte, lui annonçai-je.
-Pardon ? Tu es sérieuse ?
-Oui, je fais ça pour te revoir d'accord ? Et rien de plus.
Elle commença à hurler de joie. Dans un sens j'étais heureuse de la revoir. Dans un autre mon cœur tremblait à l'idée de revoir Kendji après tous ces mois de séparation.
Heureusement, les battles se dérouleront pendant les vacances et je ne serais pas à l'internat. Le plus dur a été de l'annoncer à Alvaro. En l'apprenant il n'était pas pour. Mais avec le temps il a finit par céder.
C'est finalement le 9 mars que j'ai bouclé m'a petite valise. J'ai dit au revoir à mes amies et je me suis rendue à la gare : direction le studio The Voice !
Le trajet en T.E.R n'a duré que 10mins à peine. En sortant, je tire ma valise jusqu'à l'hôtel que Flores a réservé avec sa famille pour toute la saison de l'émission.
On m'installe dans la chambre 236. J'y dépose mes bagages et me fait belle pour ce soir.
En sortant de ma chambre j'aperçois Flores au loin avec ses parents. Quand elle me voit, elle lâche son téléphone et vient me rejoindre. Elle me serre dans ses bras et me dit à quel point je lui ai manqué.
Elle me prend par les épaules et nous allons rejoindre ses parents, Paul et Carmen. Il viennent m'embrasser chacun leur tour.
Un sentiment de nostalgie vient me poignarder le cœur. Ces gens m'ont terriblement manqué.
Sur la route du studio nous parlons de tout et de rien. Cela nous fait un bien fou. Flores me raconte que Kendji n'est plus pareil depuis mon départ.
-Il a un air dépressif qui ne nous réjoui pas du tout, confirme Carmen en cherchant un mouchoir dans son sac.
-Ne dites pas de bêtises.., rétorquai-je. Kendji est un grand garçon, il sait se reprendre en main.
-"Morte de riiiiire ! cria cette petite voix au fond de moi, que je n'avais pas entendu depuis longtemps. Tu sais bien que Kendji est un grand bébé qui ne fait que pleurer et tu sais aussi que ton départ l'affecte beaucoup !"
Ma conscience n'avait pas tort.
Mais plus les heures passent, plus la peur et le stresse de le revoir monte.
En arrivant au studio, nous prenons place dans le public.
Comme nous sommes de la famille, nous avons des places privilégier devant la scène. Cette dernière ressemble à un ring comme on peut le voir dans les combat de boxe.
Après un moment d'attente et une fois que tout le public est installé, Nikos annonce le début de l'émission.
Les candidats défilent les uns après les autres, tous aussi talentueux que leurs adversaires.
Puis, Nikos finit par prononcer le nom de Kendji.
Mon cœur s'emballe. Il bat très fort, si fort que tout le monde peut l'entendre.
Quand Kendji arrive sur scène face à son adversaire, le public l'acclame. J'en suis presque jalouse. Mais le fait de revoir son visage m'apaise, me calme et me détend. Moi qui pensais l'avoir totalement oublié me voilà encore une fois sous son emprise.
Ses cheveux bruns recouverts de gel, sa barbe bien taillée, sa tenue tirée à quatre épingles...
Je m'en mord la lèvre.
La chanson commence, le public s'enflamme et la musique bat son plein. Quand il prononce les première notes de son texte, je porte ma main au visage. D'horribles frissons viennent s'emparer de moi. Je repense à ces jours heureux où nous étions allongé l'un contre l'autre sous un arbre. Il avait sa guitare et il chantait des chanson douces. Ou alors les soirs de fêtes près du feu. Tous ces moments qui me manquent tant.
Quand je sors de mes pensées, je me rend compte que la chanson est terminée et que le public hurle de joie. Je regarde Flores et lui demande ce qu'il se passe.
-KENDJI A REMPORTÉ LA BATTLE ! me crie-t-elle hystérique !
Heureuse je me lève et l'applaudi. Je dois l'avouer, il le mérite.
Quelques minutes après, Flores rejoins Kendji dans les coulisses. Elle l'embrasse et le félicite.
Puis, elle lui chuchote quelque chose à son oreille. L'expression sur son visage change aussitôt. Il redresse la tête et cherche quelqu'un du regard.
Quand ses beaux yeux verts se plantent dans les miens il porte ses mains vers sa bouche.
De mon côté, mon cœur loupe un battement. Il lâche violement sa sœur et se met à courir vers moi. Contre toute attente, je limite aussi. En courant nous avons les larmes aux yeux. Arrivée à sa hauteur je me jette à son cou en pleurant. Je peux sentir son étreinte se refermer autour de ma taille. Il vient me serrer fort contre lui en me faisant tourner dans l'espace.
Je viens placer mon visage dans son cou chaud. Enfin j'arrive à ressentir son parfum qui m'avait tant manqué.
Tout en me serrant fort, il me murmure ces mots que j'aurai tant aimé entendre il y a quelques mois :
-Mon amour, mon amour, tu m'as tant manqué. Depuis tout ce temps, tout ce temps où je t'attend. J'en devenais malade. Je t'aime fort fort fort...
Je me détache de lui et vient prendre sa petite tête entre mes mains fraîches. Son visage est remplit de larmes, je les essuye en riant. Je viens poser mes lèvres sur son front, son petit nez et ses joues. Il fait son petit rire qui me faisait tant craquer.
Flores s'approche de nous doucement :
-Bon je ne veux pas briser l'ambiance mais nous on va rejoindre l'hôtel.
Toujours mes mains autour du cou de Kendji, je lui demande :
-Dans quelle chambre es-tu ?
-La même que toi ! Non je rigole princesse, je suis dans la chambre 236.
-Haha très drôle...
-Mais c'est vrai !
-Kendji, le 236 c'est ma chambre.
-C'est impossible, il s'agit de la mienne.
-Mais.. On ne peut pas avoir la même cham...
Je m'arrête de parler et me tourne vers Flores. Cette dernière cache son visage derrière l'écharpe de sa mère.
-Je suis désolée, dit-elle. Je voulais vous mettre à deux pour que vous puissiez parler er profiter un peu...
J'échange un regard complice avec Kendji. Il me sourit et je devine qu'il a compris ce que je voulais lui transmettre. Et dans le même élans, nous sautons dans les bras de Flores pour la remercier.
En arrivant à l'hôtel, Kendji dit bonne nuit à sa famille et aux autres candidats. Puis nous courons jusqu'à la chambre. J'arrive la première par chance. Je glisse dans la serrure la clé et me précipite sur le lit. Je m'y étale en criant de peur car j'entend Kendji courir au loin. Quand il rentre, il balance son sac et saute sur le lit. Il s'étale de tout son long sur moi en criant.
Il s'amuse à essayer de m'étouffer avec un coussin quand quelqu'un vient crier devant notre porte.
Il s'agit d'un homme en robe de chambre. En voyant Kendji, il crie :
-Sale gitan que je ne t'entende plus gueuler sinon je te ferai la misère tsss.
Kendji bondit du lit près à le cogner. Je l'en empêche tout en tirant son bras.
L'homme s'en va et Kendji se calme.
Aussitôt, il prend ma main et tente de m'embrasser. Je détourne la tête et m'éloigne.
-Non non.. Toi et moi il faut qu'on parle. Je crois qu'on a beaucoup de choses à se dire.
Il n'insiste pas plus et enlève ses chaussures pour se mettre sur le lit.
Pendant plus d'une heure nous mettons les choses au clair. Tout se passe pour le mieux. On arrive à remettre en place les pièces du puzzle.
Dans la fin de soirée, nous sommes en pyjama. Pendant qu'il fait le fou sur le lit, je me brosse les dents.
Je fixe mon reflet dans la glace. J'avais juré de ne pas tomber amoureuse, mais c'est en l'entendant chanter, tout à l'heure sur scène, que j'ai succombé.
Moi qui devait l'oublier pour toujours, voilà que je vais me reposer à ses côtés cette nuit.
Je passe de l'eau sur mon visage et le rejoins sur le lit. En me voyant arriver, il sourit comme un enfant voyant son cadeau de noël.
Je m'allonge sous la couette et d'une main, je prend dans la commode un petit vernis rouge.
Je met un mouchoir sur le lit pour ne pas salir. Quand je dévisse le capuchon, Kendji s'empare du vernis et prend ma main. Il plisse les yeux et sort sa langue pour mieux se concentrer et étaler le liquide rouge sans déborder. Il reste concentré.
Le temps que mes ongles sèches nous restons un petit moment à parler, à se raconter des blagues.
Puis il prend ma main sous la couette et vient planter son regard dans le mien.
-Tu sais quand j'ai eu cet accident, tout a changé dans ma vie. J'en suis encore tout bouleversé. J'avais enfin réussi à être heureux avec toi et voilà que j'ai tout gâché. Mais maintenant c'est un nouveau départ qui s'annonce et je compte faire de toi une femme comblée. Je sais que tu as beaucoup souffert à cause de moi. Mais désormais je veux que tu sois heureuse et épanouie grâce à moi.
Car oui Esméralda tu as changé le court de ma vie depuis ce jours d'été où tu dansais devant ta caravane. Sache que je suis comblé de voir la femme que tu es devenue aujourd'hui. Malgré la souffrance tu as réussi à t'en sortir et à poursuivre tes rêves.
Mais comme je te l'ai dit tout à l'heure, mon amour, je t'aime.
Aujourd'hui et depuis toujours, je suis amoureux de toi. Et je ne veux plus jamais te perdre.
Car une vie sans toi c'est comme un ciel sans étoiles. Tu es mon étoile dans ce monde et je t'aime de tout mon cœur.
Sur ces mots, il ferme les yeux et pose ses lèvres sur les miennes.
Chapitre 26
Je suis réveillée par des coups violents dans mon bras.
J'entend une musique forte et des gens qui crient. Mes yeux s'ouvrent doucement. J'ai une grosse migraine. Je vois d'abord flou puis ma vue s'éclaircie et me voilà dans un public avec une scène devant moi, 4 coaches, 2 chanteurs et Flores qui me secoue.
...
-Mais enfin ! me crie-t-elle. Comment peux-tu t'endormir alors que Kendji est en train de chanter ?!
Kendji en train de chanter ? Je ne comprend pas bien. Je suis déroutée. Il n'y a même pas 5 minutes j'étais dans les bras de Kendji à l'embrasser et voilà que...
Mes yeux s'écarquillent. Je viens d'avoir une révélation. Je balaye la salle du regard. Ce que je suis en train de vivre est impressionnant : tout ce qui s'est passé dans la chambre d'hôtel n'était qu'un tour de mon imagination, un rêve.
Je me met tête dans les mains et repense à ce rêve. J'étais tellement sûre que c'était réel.
Ses mots, ses caresses, nos pleures, nos bisous. Tout n'était que mirage.
J'essaye de revenir à la réalité mais c'est très dur. En regardant devant moi. Nikos lève le bras victorieux de Kendji, annonçant sa victoire sous l'oeil dépité de son adversaire.
-Il faut que je parte..., je murmure.
-Pardon ? me demande Flores.
-Rien..euh, excuse moi je dois partir.
-Quoi ?!
Sur ces mots je me lève et boucule tout le monde pour tenter de m'en aller. J'essaye de rejoindre le long couloir qui mène à la sortie, mais avant de partir, je jette un oeil vers la scène. Kendji s'apprête à partir quand par miracle il se retourne une dernière fois vers son public pour le saluer. C'est alors que nos regards se croisent.
Son expression change.
Il avance un pied comme si il voulait traverser le plateaux, sauter dans le public et me rejoindre, mais avant même qu'il n'eut fait ça, je pars en courant.
En sortant du studio, je rejoins mon hôtel. Je rentre dans ma chambre et refait mes valises.
Je regarde un instant mon lit. Car dans mon rêve c'est là où je me suis endormi avec Kendji.
Une larme s'échappe aussitôt de mes yeux et je m'empresse de l'essuyer par fierté.
Car même si je ne me l'avoue pas, j'aurai voulu que ce rêve soit réel. Kendji m'a beaucoup fait souffrir mais je me rend compte que l'absence et la séparation n'ont fait que confirmer mes sentiments.
C'est donc pour ça que je veux partir. Car qui dit Kendji, dit sentiments. Et qui dit sentiments, dit souffrance.
Quand mes bagages sont faits je ferme à clés la chambre et me rend près d'un arrêt où se trouve plusieurs taxi. Je prend celui allant vers la gare. Je m'installe sur la banquette arrière et le chauffeur démarre.
En pleine route, mon téléphone sonne. C'est Flores. Par fierté je ne décroche pas. Elle essaye alors de me rapeller encore une dizaines de fois quand finalement je reçois un sms :
FLORES :
(06 58 ** ** **)
"Repond stp c important ! Pk tes parti ?! Kendji ta vu dans le publik et il est parti te chercher et je c pas ou il est !! Repond stttpp !!! "
Kendji à ma recherche ? Je commence à stresser. Et si jamais c'était une erreur de partir ? Et si Kendji m'aimait ? Toutes sortes de questions envahissent mon esprit, me voilà perdue. J'ai peur qu'il me retrouve car avec le rêve que j'ai fait et tous ces mois de séparations je ne pourrai jamais le regarder dans les yeux comme autrefois.
Alors que mes mains tremblent de peur, le taxi s'engouffre dans un parking près de la gare. La voiture s'arrête et je descend.
Je récupère mes bagages et paye le conducteur.
En arrivant dans la gare je regarde les horaires. Le prochain train est dans une heure. Je regarde mon téléphone et vois un nouveau sms d'un inconnu :
Inconnu :
(06 10 ** ** **)
"Esme attend moi jarrive ne par pas je ten pris attend ! Jai pris une voiture je vai te chercher a la gare ! Stp jessaye de faire vite mais sois patiente, je taime"
Il ne me faut 10 ans pour reconnaître de qui vient ce sms.
Il s'agit de Kendji. Et voilà que la peur me regagne à nouveau. Avant de me diriger vers le guichet, je fait le tour de la gare en tirant ma valise, pour m'assurer que Kendji n'est pas encore arrivé.
Dieu merci, non.
Je retourne dans la gare, achète mon billets et m'assois tremblante sur le quai.
Les secondes semblent êtres des heures. Et les minutes des années entières. Le temps est très long et toujours pas de Kendji dans les alentours.
Une heure après, mon train arrive enfin. Il se stationne devant nous prêt à être embarqué. Les gens se pressent à l'intérieur mais moi je suis prise par autre chose. En effet je cherche des yeux Kendji mais je ne le vois pas. Je regarde une dernière fois mon téléphone mais je n'ai rien de nouveau mis à part une notification sur Facebook. Quand tout les passagers sont à l'intérieur je me décide à entrer.
De son côté, Kendji est toujours sur la route. Ses mains tiennent férocement le volant de la voiture de sa sœur. Il ne fait que cracher des insultes aux voitures allant trop lentement. Parfois il regarde l'heure et se mord la lèvre, se demandant si il arrivera à temps à la gare. Mais quand il arrive enfin devant celles-ci, le bruit d'un train près à partir l'alerte.
-Merde...putain de merde ! crie-t-il en courant.
Il passe par le centre de la gare et se dirige vers le quai quand un contrôleur demande à voir son billet. Kendji ne perd pas de temps, il pousse l'homme à terre et cours de toutes ses forces vers le train. Quand il est devant ce dernier le train démarre. Le cœur de Kendji bat alors de plus en plus fort. Il court en sautillant partout pour regarder aux fenêtres en hurlant : "ESMÉ !! ESMÉRALDA !! "
Mais en vain. Il commence à pleurer devant les voyageurs perplexes. Il ne reste qu'une chose à faire : m'envoyer un sms.
Le train démarre enfin et je suis confortablement assise dans un fauteuil. Je prend mon téléphone pour écouter de la musique tout en jettant un dernier coup d'oeil par la vitre. Mais personne. Il faut que je me fasse à l'idée que Kendji ne sera pas là à temps. Cela me fend le cœur...
Pour tenter d'oublier, je met mes écouteurs et lance la musique.
Le train n'a pas encore quitté la gare, il avance très lentement.
Mais alors que je commençais à somnoler, mon téléphone vibre.
Inconnu :
(06 10 ** ** **)
"Princess je suis sur le quai ton train demarre tu est ou ?? Je ten supplie par pas sans moi jai meme pas pu te prendre dans mes bras émoticône cry"
En lisant ce message je balance mon sac à l'autre bout du train. Je saute de mon siège et me met à courir en collant mon visage sur chaques fenêtres dans l'espoir de l'apercevoir. Le train roule de plus en plus vite quand je le vois de dos en train de courir.
-KENDJI ! KENDJI ! je hurle.
Il m'a entendu et il finit par me repérer. Il court vers la fenêtre mais le train est trop rapide. Kendji est trempé de sueur et de larme. Et moi je le regarde courir, impuissante et honteuse.
Il court à s'en laisser crever de fatigue sur le quai.
- ESMÉ J'T'EN PRIS PARS PAS SANS MOI ! ATTEND ! JE M'EXCUSE POUR TOUT ! JE M'EXCUSE POUR TOUR ! JE SUIS DÉSOLÉ REVIENS PITIÉ ME LAISSE PAS SEUL ! ME LAISSE PAS SANS TOI ! hurle-t-il.
Mais voilà que mon train vient de quitter la gare. De loin j'aperçois Kendji s'effondrer à terre en pleurant.
À ce moment là j'aurai aimé mourir de chagrin, sauf que ce n'est pas moi qui suis allongé sur le quai d'une gare en train d'hurler à la mort parce que la personne que j'aime, par un acte égoïste, a décidé de me laisser seul.
J'ai de la peine pour Kendji et je m'en veux à mort de l'avoir quitté juste parce que j'ai trop de fierté.
Mon train accélère et s'enfonce sous le ciel noir de Paris.
Chapitre27
Faire des erreurs, ça oui, j'en ai faites.
Mais celle d'abandonner l'homme que j'aime sur un quai de gare est la plus douloureuse.
Je l'ai eu au téléphone par la suite. À cause de ses pleurs j'avoue ne pas avoir compris tout ce qu'il disait. Mais la douleure, le reproche et le manque étaient bien présents. On s'est promis de nous revoir mais depuis, le succès nous a éloigné. Kendji a ...sortit son single "Color Gitano", un titre mettant en valeur notre si belle communauté.
Le succès ne se fit pas attendre. Kendji devient petit à petit une vraie star. Son fan club grandit de jours en jours.
Le connaissant bien, je sais qu'il est très fier de lui. Mais il doit aussi avoir un peu peur de cette montée au classement si importante.
Néanmoins, j'ai confiance en lui. Il a toujours les pieds sur terre et sa famille est là pour l'aider. Il s'en sortira, c'est certain.
En retrouvant mes amies à l'internat, je fus surprise de constater que toutes trois m'attendaient sagement au milieu de la chambre. Scarlett cachait quelque chose derrière son dos.
- Scar', que caches-tu ? Et pourquoi me regardez-vous comme ça ? leur demandai-je.
-Tu ne nous avais pas dit pour Kendji, commença Juliette sur un ton malicieux.
-Eh bien ? Quel est le problème ? Je l'ai seulement vu sur scène à The Voice ce week-end, c'est tout.
-Et n'y aurait-il pas autre chose de plus intime entre vous ? questionna Calypso en prenant un paquet cadeau qui se trouvait caché derrière Scarlett.
-Il n'y a rien. Mais c'est un cadeau ?
-Nous n'en sommes pas si certaines, finit par dire Scarlett.
Tu n'as qu'a ouvrir ce paquet et lire le mot qui est au dessus, reprit-elle.
J'ai alors arraché de ses mains le paquet. Et en effet, accroché avec du scotch, un petit mot lisible aux yeux de tous, se balançait.
Je lu :
"Je ne t'offre pas de fleurs car celles-ci seraient fanées de constater que leur éclat et leur parfum ne sont pas égaux à toi. C'est donc avec toute d'admiration et l'amour du monde que je t'offre ce cadeau banale mais qui représente l'un des plus beau moment de ma vie. Et peut-être de la tienne ?
En espérant un jour pouvoir te serrer à nouveau dans mes bras.
Te quiero.
Kendji."
Mon cœur loupa un battement en découvrant que le cadeau venait bien de Kendji. Il ne m'avait donc pas oublié !
Dans ce cadeau se trouvait emballée et pliée, une chemise.
En la sortant j'ai alors immédiatement reconnu la chemise de Kendji. Celle qu'il avait quand nous étions allongés près d'un arbre en pleine nuit sous un ciel étoilé. Voyant que j'avais froid, il avait enlevé cette chemise pour réchauffer mes mains. C'était le soir où j'avais rompu de façon "violente" avec Alvaro.
Ainsi nous nous étions endormit l'un contre l'autre. C'était inoubliable.
J'ai pris le tissu dans mes mains et je l'ai apporté jusqu'à mon visage. À cette instant, toutes mes émotions furent multipliées par 1000 ou plus encore.
Elle avait l'odeur de Kendji. La même que celle de ce soir au clair de lune. J'en étais nostalgique.
J'en étais complètement amoureuse.
Toute cette cascade d'amour ne devait pas ralentir mon travail. Dès la rentrée les cours de danse ont repris. Nous étions toutes excitées car beaucoup de projets sont prévu pour cette rentrée.
Quand notre professeur arriva accompagnée de trois hommes, nous savions qu'une grande nouvelle serait annoncée.
-Mes demoiselles un peu de calme, cria notre enseignante. Comme il l'a été annoncé avant les vacances, beaucoup de projet et de concours sont en préparation.
Les meilleures d'entre vous seront immédiatement poussées sous la lumière des projecteur et connaîtront le succès assuré.
Mais pour cela, voici le programme : les trois monsieurs à mes côtés vont vous évaluer et dire si oui ou non vous êtes capables d'affronter leurs projets.
Le premier projet étant de servire de danseuse pour une très grande comédie musicale à Paris. Le deuxième, de tourner un clip et de suivre une grande star tout au long de ses passages à la télé.
Et finalement le dernier sera de partir, direction les States, pour danser avec les plus grands de ce monde et peut-être faire une carrière au États-Unis ?
Voilà tout pour le moment jeunes filles. À présent vous avez jusque demain pour nous interpréter une chorégraphie qui devra vous amener au succès ! Bonne chance à toutes !
Tout le monde se mit à applaudir puis notre professeur et les trois hommes s'en allèrent.
-UNE VIRÉE AU ÉTATS-UNIS LES FILLES ! Hurlai-je dans le gymnase.
-Il faut qu'on gagne ! C'est la chance de notre vie l'Amérique ! s'illumina Juliette.
La lutte risque d'être compliquée, j'ai beau être l'une des meilleures de mon groupe, je sais qu'il y a encore mieux que moi et j'ai peur. C'est maintenant que mon avenir se joue.
Et Mama si tu m'entends de là haut : Cette victoire sera pour toi !
Chapitre28
Avec les filles ont a passé la nuit entière dans le gymnase à s'entraîner. Nous devions être les meilleures pour gagner le cœur du jury et partir en Amérique.
Après avoir dormit 4/5 heures environ, nous étions toutes rassemblées à nouveau dans le gymnase avec notre professeur et le jury.
...
-À partir de maintenant, commença l'un des hommes. Vous passerez chacune 2mins pour nous convaincre. Les résultats seront annoncés dès ce soir. Calypso Cassey ? Vous serez la première à passer. Bonne chance.
Calypso resta au milieu du gymnase pendant que toutes les candidates et moi rejoignons les gradins. Et pendant 2mins elle dansa sur un court extrait de "Chandelier" de Sia.
C'était bluffant !
En ce qui me concernait, j'étais assez confiante. J'avais fait un bon choix de musique mais il y avait une figure dans ma chorégraphie que j'avais encore du mal à maîtriser.
Il fallait pourtant que je reste calme et concentrée.
-Esméralda... ? demanda le jury après le passage de Calypso.
-Présente !
Il fallait y arriver je n'avais pas le choix.
La musique "Holidays" de Madonna se mit en route et ne tarda pas à prendre possession de mon corps.
Tout se déroulait bien, malgré le stresse. Chacun de mes mouvements allaient en accord avec le tempo.
Puis vint le moment de prendre de l'élan pour faire ma figure. Je pris du recul et traversa la pièce en courant pour me lancer mais arrivé à l'autre bout de la pièce, je me bloque. Je m'arrête net, comme incapable de faire ma figure.
Le jury et mes amies ont deviné que quelque chose de louche se passait.
Prise de pa*** et de dépourvu, j'improvise un mouvement assez précipité et pas très fluide.
Ainsi se termina mon calvaire.
Le jury ne laissa paraître aucune émotion. Tous étaient plongés dans leurs copies.
Cette fois c'était certain : "Bye bye les États-Unis !"
J'étais dépitée et en colère contre moi même.
En rejoignant mes amies dans les gradins, elles n'ont pas cessé de me complimenter.
Une fois que toutes les candidates furent passées, j'ai rejoins le réfectoire seule.
Une fois assise et bien installé avec mon plateau devant moi, j'ai regardé mon téléphone pour la centième fois dans l'espoir d'avoir un sms de Kendji.
Mon cœur s'emballa quand je vis apparaître sur l'écran : "1 nouveau message non lu"
Mais en cliquant dessus, je fus rempli de haine en lisant : "SFR bonjour..."
Je n'avais toujours pas de ses nouvelles.
Il disait m'aimer mais jamais il ne m'envoie de message.
Tout a commencé avant qu'il ne gagne The Voice.
Car "oui" Kendji a gagné ce concours il y a moins d'un mois. Après l'avoir vu aux battles, il a enchaîné très rapidement sur les directs, puis la demi-finale et ensuite la finale qu'il a emporté haut la main.
Ce jour là je l'avais appelé pour lui souhaiter bonne chance. Je me rappelle encore quand il tremblait au téléphone. Il avait peur de perdre et de me décevoir.
Et finalement le public lui a prouvé son amour.
C'est à partir de là que je n'ai plus eu de nouvelles. Le succès c'est nouveau pour lui.
Mais aujourd'hui c'est différent, j'ai besoin de lui, besoin de son soutien plus que tout au monde.
Arriva enfin le moment de découvrir les résultats. Il y avait trois tableaux et toutes les filles se pressaient autour pour voir si elles avaient été prises dans l'un des projets.
Moi, instinctivement, je suis allée vers le tableau annonçant les élus pour aller au USA.
J'ai laissé mes yeux balayer la feuille à la recherche de mon nom. Mais aucune Esméralda ne fut énoncé pour partir vivre le rêve américain.
Si seulement j'avais plus bossé ma chorégraphie !
Je fus jalouse de constater que Calypso et Scarlett avaient été prises.
Pour me remonter le morale, Juliette me proposa de regarder si j'avais été prise dans d'autres projets sachant que elle ferait parti du projet "Comédie Musicale".
J'ai cédé à sa proposition...
Mais aucunes fiches avaient mon nom, sauf...
-Juliette..., soufflai-je.
-Oui ? me demanda celle-ci.
-J'AI ÉTÉ PRISE POUR TOURNER DANS UN CLIP !
Elle sauta de joie dans mes bras. Malgré mes erreurs, mes effort furent récompensés. J'étais si heureuse !
Un des membres du jury arriva pour me féliciter :
-Bravo mademoiselle, bienvenu dans mon équipe. Vous, ainsi que d'autres candidates, avez été choisi pour tourner dans un clip avec une célébrité. Il faudra passer d'autres tests pour savoir qui aura la chance d'être la danseuse principale du clip. Voici un formulaire à remplir. Soyez demain à l'adresse indiquée. Vous danserez en présence du chanteur Kendji Girac pour son nouveau clip.
جيل | جنس | مدينة | دول |
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