Je déposais sur la table basse du salon la cinquième bouteille que j’avais vidée avant d’y saisir le paquet d’allumettes. J’en sortis une que je frottai à la partie rugueuse de la boite afin qu’elle s’allume. Et sous le regard de ma meilleure amie, je la laissai me filer entre les doigts. Au contact de la flaque d’alcool sur le sol, le planché s’enflamme automatiquement. 

-Dylan ! Hurlai-je de toute mes forces comme si ça allait le sauver des flammes, stupide.

Je luttais contre les agents de polices qui voulaient m’empêcher de rentrer dans la maison embrassée. Je me laissai tomber à genou devant ce spectacle. Mon frère. J’avais tué mon frère. Ma main se plaça devant ma bouche alors que des larmes tombèrent en afflux sur mes joues. Je  l’avais tué. La seule personne qui me restait de ma famille. Il était mort. Non. Je ne voulais pas. Ca ne se pouvait pas. C’était une blague. Il ne pouvait pas être… Dieu, qu’ai-je fais… Dylan, pardonne moi je t’en supplie.

De l’air, il me faut de l’air, je me levai doucement, les lèvres tremblantes, pour me diriger lentement vers la route. Il faut que je respire. Inspirer. Expirer. Se calmer. Réfléchir.

J’étais maintenant loin de ma maison, loin de Dylan. Je marchais au milieu d’une route, les yeux rivés vers le sol je les relevai lentement vers un homme qui  venait d’apparaitre devant moi. Il m’attrapa doucement la main, ses yeux dans les miens yeux. Je ne voulais pas partir, tout m’étais égal à ce moment. Il caressa mes joues humides afin de sécher mes larmes.

-Ecoute moi, tu vas faire taire tes émotions, je veux que tu ne ressentes plus rien, c’est la seule solution pour que tu te sentes mieux, d’accord ?

Puis je répétai frénétiquement :

-Je ne ressentirai plus rien. C’est la seule solution.

-Bien.