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discord : BLB#2639

Skyline

TOI

Ta main, ma main. Je grave tes empreintes dans ma mémoire. L'univers se réduit à l'espace qui sépare nos corps. Les mots sont inutiles. Nos peaux murmurent leur langage secret. Nos corps disent oui. Encore et encore, comme un souffle.

C'est bien plus que de l'amour. Mais, ça, c'était avant. Quand tu rayonnais encore.Quand tu étais encore là.

Nous avons créé un soleil.

ICI

Nous voulions créer un monde entièrement neuf qui se limiterait à l'instant présent, à nous deux, un minuscule îlot dans l'espace-temps, où nos histoires disparaîtraient. 

Mais j'ai parfois l'impression que nous n'étions rien d'autre que des souvenirs douloureux, des secrets, de la peur, de la honte. Nous disions toujours que nous voulions vivre l'instant présent, mais ce n'est peut-être qu'une excuse pour être dans le déni de tout le reste.

J'en ai assez des secrets. Assez de me contenter de bribes de toi. 

Mais, à présent, tu as disparu. A présent, je suis envahi par une terreur entièrement nouvelle.

LA-BAS

Il y avait des moments magiques. Souviens-toi. 

Quand nous oubliions d'avoir peur. Quand nous étions si confiants que nous cessions d'être des corps, quand nous étions si libres que nous n'étions plus que lumière, quand noous nous confondions avec l'air, la terre et l'eau, quand nous grandissions pour ne faire plus qu'un avec l'univers.

L'eau nous soutenait et nous donnait du courage. Je t'avais choisie, je voulais tout te montrer : mes cicatrices, celles que je cachais toujours, le témoignage du départ de ma mère et de la mort de David, la manifestation physique d'une douleur tellement immense qu'elle ne pouvait pas rester confinée à l'intérieur. 

Mais l'atmosphère a changé. Comme toujours.

J'entrevoyais ta vraie nature et tout était illuminé.

Je chérissais ces rares moments fugitifs où tu me regardais dans les yeux et où je savais que tu étais avec moi, que ton esprit ne vagabondait pas, que tu ne te perdrais pas dans le passé, un avenir ou un ailleurs où tu aurais voulu être.

Je savais que je devrais m'habituer à attendre et me satisfaire de ces instants où je sentais ta peau et ton souffle, de ces fragments enivrant de présent.