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Chapitre 1 : L'absence de Danis

 

L'année de première. Qu'on se l'avoue, ça lui faisait peur, à Alex. Jeune fille de seize ans plutôt jolie, elle n'aimait pas le lycée et l'idée de reprendre sa scolarité après son année de seconde désastreuse ne l'enchantait guère. ll était actuellement sept heures, l'heure à laquelle Alex se levait pour aller en cours. Ses longs cheveux bruns étaient tout emmêlés et les quelques rayons de soleil se reflêtaient sur sa peau pâle. Ses paupières s'ouvrirent difficilement et laissèrent place à des yeux marrons. Depuis qu'elle était petite, Alex n'avait jamais été sociable. Elle parlait peu et n'aimait pas les gens. Oui, c'était un peu bizarre à dire, mais elle n'aimait vraiment pas les gens. Alors passer la journée dans un endroit plein à craquer de personnes qu'elle n'aime pas, merci mais non merci. Bien sûr, elle ne voulait pas sécher le jour de la rentrée, mais l'idée lui avait bien traversée l'esprit. La seule chose qui la poussait à se lever le matin était Danis, son ami d'enfance. Depuis la maternelle, c'était la seule personne qui s'était vraiment intéressée à elle. Au début, elle ne l'aimait pas ; mais n'ayant pas d'amis non plus, Danis est tout de même resté avec elle. S'habituant à sa présence, Alex avait même fini par l'apprécier. Depuis, ils ne s'étaient plus jamais quittés. Malheureusement, l'année dernière, en seconde, ce fut la première année où Danis et Alex ne furent pas dans la même classe. Avec leurs horaires différents, les deux amis ne pouvaient se voir que le week-end. C'était difficile même le midi. Et, cet été, Danis avait travaillé sur un projet qui lui avait pris tout son temps. En effet, Danis était un élève très intelligent et scientifique sur les bords. C'était aussi un peu pour ça qu'Alex l'aimait bien : il était différent des autres. Il ne se bourrait pas la gueule et ne jouait pas à Fifa avec ses potes en buvant de la bière. Et ça, c'était un très gros point positif.


 

- Enfin je te trouve. Dit soudainement une petite voix masculine.


 

Surprise, Alex se retourna et vis un garçon de taille moyenne, les cheveux bruns peu coiffés. Il portait un jean un peu trop grand pour lui, un t-shirt blanc et une veste kakie. Les écouteurs Apple dont la musique s'échappait -du Avenged Sevenfold d'ailleurs- complétaient le tout. Pas de doute possible : c'était bien Danis qui se trouvait en face d'Alex.

 

 

- On est dans la même classe cette année. Dit-il avec un léger sourire.

 

 

Alex le savait déjà. Danis, petit scientifique en herbe, voulait absolument passer en première S. Alex, ne sachant pas ce qu'elle voulait faire plus tard et ayant de bons résultats sans vraiment travailler, avait décidé de passer elle aussi en première S pour avoir une chance d'être dans la même classe que son ami. Heureusement pour elle, son petit plan avait marché. La journée ne commençant pas trop mal, elle suivit son ami jusque dans l'enceinte du lycée, où leur professeur principal les récupéra. Ils ne connaissaient quasiment personne dans leur classe, mais ça ne les intéressait pas beaucoup, ils ne resteraient que tous les deux de toute façon. Après quatre heures passées assis, la journée d'intégration en première fut terminée. Demain, la véritable année scolaire commencerait. Alex ne s'en réjouissait absolument pas, contrairement à Danis. Pour oublier la rentrée, Alex proposa à son ami de venir manger un bout avec elle. Ce dernier accepta, et les deux compères partirent en direction d'une friterie. Une fois arrivés et la commande passée, les deux amis s'assirent autour d'une petite table ronde, au milieu d'une place. Ce fut Alex qui engagea la conversation :

 

 

- Pourquoi t'as pas cherché à me voir cet été ? D'habitude on va toujours au cinéma ensemble, ou on se fait des journées jeux vidéo, enfin on reste pas chacun de notre côté quoi...

 

 

Cette question sembla mettre Danis mal à l'aise.

 

 

- J'étais concentré sur un projet, quelque chose de très important. Si je bosse bien cette nuit, ce sera opérationnel demain.

 

- Je pourrai voir ça ?

 

 

Danis parut surpris.

 

 

- T'es sûre ? Tu touves souvent que c'est assez foireux ce que je fais. Tu me le dis jamais mais je le sais. Et là... je sais pas, j'ai le pressentiment que tu vas trouver ça débile.

 

 

Alex ne répondit pas. Il est vrai qu'elle avait toujours trouvé les e.xpériences de son ami assez farfelues, voire foireuses comme il avait dit, mais si c'était important pour lui, alors c'était important pour elle. Demain, après les cours, elle irait voir le projet de Danis.

Après avoir fini de manger, Danis et Alex passèrent l'après-midi ensemble, à se raconter leurs vacances -pas très intéressantes, mais bon-. Finalement, ils rentrèrent chacun de leur côté. Alex ne mit pas longtemps à s'endormir ; elle pensait au projet de Danis. Qu'est-ce qui avait bien pu le retenir tout l'été ?

 

 

 

Le lendemain matin, Alex se réveilla à sept heures, comme la veille. Elle se leva, mangea, s'habilla, se brossa les dents et partit. Arrivée au lycée, elle attendit Danis à la grille, mais ce dernier n'arriva jamais. C'était bizarre, car il n'arrivait jamais en retard. Puis, s'il avait été malade, il aurait prévenu son amie. De plus, la rentrée était l'un des moments de l'année qu'il préférait. Cela faisait trois raisons pour que Danis est eu un soucis d'ordre personnel, ce qui inquiétait Alex. Cette dernière, à huit heures, entra dans le lycée et alla en cours. Elle fit ses quatre heures du matin et sortit le midi, préte.xtant l'achat d'un sandwich. Mais Alex avait un plan en tête : elle allait se rendre chez Danis pour y voir son ami. Il avait du travailler toute la nuit et s'était endormi. Fatigué, il n'avait pas du entendre son réveil et, actuellement, il devait dormir sur son bureau. Heureusement pour elle, la maison de Danis n'était pas loin -à environ quinze minutes de marche du lycée-. Avec sa musique dans les oreilles, le trajet parut plus court pour Alex. Arrivée chez son ami, elle entra par la fenêtre de sa chambre, toujours ouverte à son intention. Elle rentra sans même regarder la chambre de son ami et cria, sachant pertinament que ses parents étaient absents :

 

 

- Allez Danis, t'as loupé ton deuxième jour de première S ! Te connaissant tu vas t'en vouloir, mais la journée est pas finie, tu peux te rattraper !

 

 

Mais personne ne lui répondit. Elle ouvrit un oeil, puis deux, et se rendit compte que la chambre était vide. Le doute l'envahit. Elle avait crié fort, s'il était quelque part dans la maison, il l'aurait entendue. Elle cria une nouvelle fois, appelant son ami, mais le silence prospera. Elle prit son téléphone et composa le numéro de Danis. Elle entendit la sonnerie, signe que le portable de son ami était dans sa chambre. Danis ne sortait jamais sans son téléphone. Cette fois, ce n'était plus le doute, mais la peur qui envahit Alex. Elle avait un très mauvais pressentiment. Danis ne pouvait pas faire de fugue, ce n'était vraiment pas son genre. Il était arrivé quelque chose à son ami, elle en était sûre. La jeune fille voulu appeler la police, mais son instinct lui disait de faire autre chose. Dans n'importe quelle situation, Alex se fiait à son instinct. Il ne l'avait jamais trompée, aussi, si ce dernier lui disait de ne pas appeler la police, c'est que les gendarmes ne serviraient à rien. C'était étrange, elle ne savait pas ce qui était arrivé à son ami et, pourtant, elle savait qu'il était toujours là, elle le sentait. Il était tout proche, presque avec elle, mais il était bel et bien absent. Le coeur de l'adolescente se mit à battre la chamade ; elle décida d'inspecter la chambre de Danis. Elle commença par son bureau, qui était étrangement rangé -contrairement à son habitude-, elle n'y trouva rien. Elle remarqua que toute sa chambre était bizarrement rangée. Bizarrement, parce que la pièce à vivre de Danis, sa chambre donc, était toujours... en bördel, oui, c'était le mot qui convenait. Elle n'était quasiment jamais époussetée et des choses de toutes sortes traînaient toujours çà et là. Ne sachant plus quoi faire, Alex s'apprêta à sortir de la chambre quand quelque chose l'interpela. Le projet de Danis. Il avait passé tout l'été sur quelque chose d'inconnu, mais où était donc ce quelque chose ? Il regarda une dernière fois autour d'elle, puis regarda sous le lit. Bingo. Une grosse boîte en carton où était noté "Ne pas ouvrir !" était cachée là. Ignorant le message inscit, elle ouvrit la boîte et découvrit un étrange objet en métal. Y'avait pas à dire, Danis construisait des trucs vraiment bizarres. La machine avait un espèce de gros tuyau qui dépassait et, juste à côté, un gros bouton bleu qui pouvait se tourner vers la droite. Un fin manuel écrit à la main était collé avec un bout de scotch. Alex le retira et le lu.

 

"Ceci est ma plus grande réussite -pour l'instant, mais sûrement de toute ma vie-. Il me fallait un cobaye pour tester ma machine, mais je ne pouvais pas faire courir un tel risque à la seule personne qui aurait accepté cette mission, une personne aussi folle -ou idiote- que moi, Alex. Aussi, je pars moi-même e.xplorer un nouvel univers. Je déconseille à quiconque de me rejoindre ou d'essayer de me retrouver, car je ne sais pas de quoi l'autre monde sera fait et, s'il est pire que le notre, je ne souhaite à personne de le découvrir. Je pars sans savoir si je vais revenir, et ceci est une lettre d'adieu -ou j'espère, d'au revoir- à la personne qui la lira. Bien à toi, Danis."

 

Alex en resta bouche bée. Mais de quoi l'adolescent parlait-il ? Un nouvel univers ? Un autre monde ? Et pourquoi Danis parlait-il d'Alex dans sa lettre ? Savait-il qu'elle chercherait à le retrouver ? Son ami était-il devenu fou ? Des centaines de questions tournaient en boucle de la tête de la jeune fille. Ses mains se mirent à trembler. Elle regarda la machine en se demandant le lien qu'elle avait avec la lettre, mais surtout avec Danis. Que c'était-il passé ? Le mauvais pressentiment d'Alex s'amplifia. Sans savoir pourquoi, dans un élan de détresse, elle tourna le bouton bleu à fond. La machine se mit à vibrer encore plus violamment que ses mains et le tuyau se mit à faire un vacarme sans nom. Finalement, la machine émit une grande lumière qui aveugla Alex. Que la flash disparut, il ne restait qu'une chambre vide avec une étrange machine en son centre.

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