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Ludwig
Le Roi Lune
Ludwig, jeune souverain du royaume d'Unreifboden, fils de Waldemar et de Vilhelmine, maître et seigneur de sa demeure, Rosenkasteel.
Pour en savoir un peu plus : A la lueur des candélabres. (Site en construction)
Ma très chère Ydril,
Pardonnez mon écriture tremblante mais je me fais l'annonceur de bien tristes nouvelles. Un pli beaucoup plus officiel a dû être remis à votre frère, le Roi Hadrian. Je préfère vous l'écrire sans détour : Père nous a quitté avant l'aube. Ma cousine, me prendrez-vous pour un être insensible si je vous dis que je n'ai encore pleuré ? Je crois ne pas réaliser tout à fait. Je me souviens à peine avoir été réveillé par une servante affolée envoyée par Mère. Quand je suis arrivé dans la chambre de Père, il était déjà presque trop tard. Je ne sais combien de temps je suis resté à lui tenir la main quand il a exhalé son dernier soupir. Quand je me suis relevé, Mère, les larmes aux yeux, très droite et très digne, a quitté son siège et elle est tombée à genoux devant moi. Tout m'a paru alors si flou et si lointain, comme un rêve aux détails étranges, mais cela m'a profondément marqué. Elle a murmuré que le Roi était mort et que le Roi vivait. Je n'ai pas tout de suite compris qu'il s'agissait de moi. Le fidèle valet de Père s'est incliné à son tour, puis le médecin. J'ai quitté la pièce d'un pas raide et tout tournait autour de moi. Tous ceux que j'ai croisés, les quelques rares présents à cette heure, tous ont ployé la tête devant moi. Je suis Roi, ma cousine adorée. Et je ne parviens toujours pas à y croire... Un Roi, c'est un homme comme mon cousin, fort et juste. Père admirait tant Hadrian. C'était un fils comme lui qu'il lui aurait fallu, un héritier à sa hauteur. Moi, si faible et si chétif, qui suis-je ? Roi ? Cela ne se peut. Je suis né trop tard, je suis né trop loin. Je ne me suis jamais senti les épaules pour gouverner. Tout le monde semble désormais s'appuyer sur moi et je ne sais pas si je pourrais le supporter davantage. Le vertige me saisit rien qu'à cette pensée.
Ydril, ma douce et tendre amie, pourriez-vous trouver le temps de venir voir votre cousin ? Votre présence lumineuse serait un apaisement dans ce deuil immense.
Votre éternel et dévoué,
Ludwig
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