La fête se finissait et notre soirée commençait. Nos corps fatigués ancrés sur nos tabourés ne faisaient plus de mouvement. Pourtant nous étions à l'affut de chaque signe, chaque esquisse de geste que l'autre pourrait faire. Nous nous regardions dans un silence bruyant. Il voulait parler, je voulais me taire. Soudain, il se leva. Les bras croisés il s'appuya sur le plan de travail. Il amorça la discussion, mais s'arrêta bien rapidement. Le grincement de la porte nous fit comprendre que nous n'étions pas seul. Avant même que le battant ne s'ouvre, il la referma d'un coup sec. Il ne voulait pas être dérangé. Moi non plus. Mais la porte s'ouvrit tout de même sur un imprévu invité. Cet intru s'installa sur le siège vide face à moi et bu un verre d'eau posé devant lui. Il m'informa de quelques chose que je n'écoutais pas. Je n'en avais pas envie. Qu'il s'en aille. Qu'il me laisse contempler le bonheur que je ne pensais pas atteindre. Mes prières furent entendues, il se leva, posa une main glacial sur ma tête avant de traverser l'encadrement et de m'abandonner à mon désir. Mon regard se releva sur lui. Il riait de sa farce, puis s'adoucit et continua son discours. Mon sang tapait contre mes tempes, mon coeur battait aux rythmes de ses mots. Je dû me lever pour occuper mon corps, occuper mon esprit. Il dégageait une étourdissante flame, un feu attirant qui m'était difficile d'oublier. Je lui demandais de partir, de laisser tomber. Nous passons à côté de quelque chose. Mais ce n'était pas raisonable. Il s'approcha de moi, ma respiration s'accélera. Je reculais lentement pendant qu'il réduisait cette malheureuse distance entre nous. J'arrivai au mur et levai la tête pour le regarder dans les yeux. Je déglutis laborieusement lorsqu'il s'appuya sur un bras au dessus de moi. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, mes mains devenues moites tremblaient d'envie, ma poitrine se soulevait pour effleurer son buste. Je me retrouvais prisonnière entre lui, le mur, la table et le plan de travail. Prisonnière de ce que je voulais vraiment, de ce feu qui brûlait tout mon être, qui me poussait à vivre, à ressentir, à avoir envie. J'étais face à ce que je désirais réelleement, et ça me terrifait. Tu vas te détourner ? Pas cette fois. Plus jamais.