A jamais et pour l'éternité son soldat je demeurerai...

A l'est prospérait un royaume...

Dès que l'astre tombait, effaçant le jour, les yeux jaunes brillaient sur les plates es, les rugissements tombaient le long des troncs avant de se répercuter sur le sol, vingt mètres en dessous d'eux... Tout le clan s'éveillait, d'immenses silhouettes de poils et de muscles faisaient leurs tours de garde, éveillaient leurs semblables et grognaient, échangeant entre frères... Certains restaient, assis sur les avancées, fixant de leurs pupilles mordorées les alentours, la faune qui les entourait dépourvue de brêches, portes de sortie sur le monde, aussi immense soit il... Alors, à tout instant jugé oportun, un rugissement plus intense que les autres et un peu plus rauque raisonnait et, les uns après les autres, les mi-bêtes mi-hommes descendaient le long des troncs, le signal de la chasse, donné par le dominant, signal qui enchantait les plus jeunes comme les derniers des anciens ne manquerait pas de se faire entendre... Ouvrant les yeux, Néen caressa encore un peu son épouse, étalée à ses cotés sur les planches de leur intérieur avant de se hisser sur ses pattes, à regret, comme à son habitude, Néen effleura la tête de son fils et, tenté par la chasse, il alla s'asseoir sur le bord de sa plate  e, à l'écoute du rugissement du maitre... L'air frais qui montait, indéniablement, s'insinuant dans sa crinière provoqua en lui le plaisir salé et envahissant du désir de la chasse, moment de détente des plus privilégiés, courir, voir, sentir et écouter le gibier qui court, lutant pour son existance...

Tout début implique une fin...