On raconte qu'il y a de cela très longtemps, dans un pays lointain, une jeune fille vint se laisser mourir dans les tréfonds d'une forêt enneigée, par un sombre soir d'hiver. Personne ne sut jamais qui elle était, ni d'où elle venait. Deux hommes répandirent la rumeur qu'ils avaient aperçu, à l'occasion d'une chasse à courre, le corps sans vie d'une fragile jeune fille, à la peau marmoréenne et aux yeux de diamant, gisant au pied d'un hêtre. Qu'une fois qu'ils eurent approché du petit corps, celui-ci s'évapora, ne laissant derrière lui qu'une myriade de diamants dispersés sur le tapis blanc et cotonneux de la neige.

Aujourd'hui encore, parmi les personnes qui s'offrent de vous conter cette histoire, la légende diffère d'un narrateur à l'autre. Certains voient en cette petite fille l'héritière d'une famille princière déchue, qui aurait été se laisser mourir pour ne pas avoir à essuyer le déshonneur, et qui aurait voulu emporter dans la mort le faste et le raffinement de sa condition. D'autre y voient une incarnation de la Pureté, susceptible d'apparaître au plus fort des hivers rigoureux.

Qu'elle soit un mythe ou une princesse déshéritée, cette apparition inspire encore nombre de jeune filles qui rêvent de grâce, de pureté et de douceur, et se rendent au fin fond de ces bois dans l'espoir d'être choisie par l'âme rôdeuse.

Je suis l'une d'entre elles. Je suis Selphyne . Un soir d'hiver enneigé a changé ma vie.

Peut-être faut-il que je vous précise pourquoi j'arbore une telle tenue, et pourquoi mon salon peut sembler si monochrome, si glacial. Vous verrez que ce n'est pas tout à fait sans rapport avec mon histoire.

Comme beaucoup de danseuses, j'ai rêvé d'incarner le rôle titre du Lac des Cygnes. Natalie Portman a dédoublé sa personnalité et a poussé sa folie jusque dans ses derniers retranchements pour rendre à la perfection la pureté du Cygne Blanc, et l'impériale noirceur du Cygne Noir. Et moi, en désespoir de cause, j'ai été chercher une source d'inspiration dans une vieille légende.

Je ne suis pas d'un naturel superstitieux. Je danse. Et je crois que dans la vie, rien ne s'obtient sans efforts et sans travail. Alors j'ai travaillé dur. J'ai dansé, à en avoir les jambes meutries. J'ai enveloppé mille fois mes pieds sanguinolents dans de longues bandes blanches, avant de chausser mes pointes.

La danse est un éternel défi, une éternelle lutte. Vous regardez avec terreur et envie le talent de votre concurrente, incapable même d'apprécier la beauté de ses pas. Vous savez qu'il vous faudra convaincre, et donc qu'il vous faudra faire mieux.

Mais la nature est injuste. Elle donne à certaines des aptitudes qu'elle refuse à d'autres. La grâce insolente d'une camarade, la force de caractère d'une autre, la fatigue, puis le découragement... Autant de choses qui m'ont poussée à me tourner vers une dernière piste : une sombre légende que l'on raconte dans le pays de ma grand-mère. 

J'ai alors pensé que je n'avais pas grand-chose à perdre. Je me suis rendue à l'endroit que la légende désigne comme le berceau des apparitions de la Pureté (c'est ainsi que les gens du pays l'appellent, la Pureté). Je me suis rendue seule, au coeur de cette forêt, par un soir d'hiver.

Il avait beaucoup neigé les deux jours pécédents. J'ai attendu un instant, ne sachant trop ce que je devais faire, ou chercher. Et je me suis soudain sentie ridicule. Que faisais-je ici, dans le froid, par une telle saison, à une telle heure ? Et à attendre qui ? Un fantôme ! J'enrageais d'en être arrivée à une telle extrêmité. De fureur, j'ai lancé un cri, que j'ai eu le temps de regretter depuis. Je me suis entendue invectiver la résidente des lieux, en lui hurlant que je me moquais bien qu'elle me prenne mon âme, pourvu que je danse enfin comme toute danseuse rêve de danser, avec grâce, souplesse, beauté, et une tech*** parfaite. Au point où j'en étais...

Puis j'ai levé mes yeux baignés de pleurs de rage. Le temps d'une seconde, j'ai aperçu un corps gris, lumineux, recroquevillé dans la neige. Un son inaudible est sorti de sa poitrine décharnée. La lumière a brusquement pâli, le son s'est éteint.

Je ne saurais vous dire pourquoi ni comment, mais à cet instant précis, j'ai réalisé deux choses : la première, c'était que cette lumière que j'avais entrevu, c'était désormais en moi qu'elle demeurait. La seconde, c'était que j'avais damné mon âme pour la danse.

Depuis, je danse seule la complainte du Cygne Blanc qui m'habite, dans ce sinistre décor qui sied au Cygne Noir. Je suis le plus talentueux Cygne Blanc que vous verrez jamais. Et à son image, je suis condamné, désespérée, et seule dans l'obscurité laissée par le Cygne Noir.

Bienvenue dans l'antre de la Pureté réincarnée, de la Pureté à jamais maudite.

Derrière ma poupée...

...Se cache une jeune fille qui aime beaucoup écrire, et qui a commencé à jouer à OMD juste après le décès de sa grand-mère. Quel rapport me direz-vous ? J'aimais très fort ma grand-mère, c'est elle qui m'a élevée. Elle était étalagiste. C'est un métier qui a aujourd'hui presque complètement disparu. Les magasins consacrent de moins en moins d'espace à leurs vitrimes, ils se contentent d'exposer leurs produits de façon très sobre, trop à mon goût. Ma grand-mère était une étalagiste talentueuse qui confectionnait de très jolies vitrines, et qui était très douée comme décoratrice d'intérieur. Je veux lui rendre hommage...

Tant qu'à parler de famille, sachez que mes chères petites soeurs jumelles ont aussi leurs poupées. Ce serait gentil à vous d'aller les encourager, même si elles n'en sont qu'à l'élaboration de leur doll.

Voici leurs poupées :

Merci Kaamiille ! Je l'adore mon mini-moi !!

*^* Résultats aux défilés *^*

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