� Le temps avait suspendu son cours. La noirceur prenait place dans mon champ de vision alors que l'�cho de mes cris r�sonnait dans le manoir, impr�gnant ses murs de mon chant d�sarm�. Il faisait un froid glacial. Mon corps tremblait devant le sol jonch� de d�bris de verres. Mon c�ur battait � une allure saccad�e dans ma poitrine, provocant une douleur profonde qui entravait mon �me. Mes yeux imbib�s de larmes ne vacillaient pas. Ils restaient grands ouverts, immobiles, vides. Je ne sentais qu'� peine les doigts d'Harry venir entourer mon bras fermement alors que mon �tat m'importait tellement peu. Je me sentis d�sarticul�e tandis que la brume �paisse, enlevait � mes yeux son visage p�le qui n'avait pas d�tach� son regard du mien. Je laissais l'homme pour qui je donnerais ma vie s'�vaporer dans un bien sombre d�cor. Mon c�ur se d�chirait alors que l'amour que je lui portais s'effondrait dans nos diff�rences. Inconditionnellement, j'avais su l'aimer, le regarder � d�faut de ce qu'il pouvait laisser voir. J'avais transperc� le masque, m'�tais abandonn�e � la douce gravit� des sentiments, plonger dans un monde qui ne m'avait jamais �t� donn� de conna�tre en m'impr�gnant de sa pr�sence. Il avait �t� Serpentard, fier, l�che, pr�nant sa sup�riorit�, j'avais d�couvert un homme tortur�, d�chir� par son �ducation, s'effondrant sur un monde qui n'avait jamais su voir en lui. J'aimais un homme qui n'avait jamais eu le choix. �