C A R O L I N E  H O U S T O N 

" C'est venu tout doucement, sans que je m'en rende compte. Comme si j'étais en plein rêve, comme si je m'étais endormie sur mes sentiments jusqu'au jour où je me suis réveillée, où j'ai ouvert les yeux, et que je me suis rendue compte que mon seul bonheur était devant moi, ou plutôt, à l'intérieur de moi, mon bonheur était dans cet amour que je lui portais."

C'est dur d'obtenir quelque chose ou quelqu'un qui nous semble inaccessible, hors de portée. On pense qu'avec le temps on saura conquérir le coeur de certaines personnes, que ce n'est qu'une question de temps. Alors on regarde notre vie passer au lieu de la vivre. Comme tout change, nos désirs changent aussi, et lorsque ce ne sont pas eux qui changent, alors c'est notre but lui-même. On devrait toujours essayer de s'accrocher et persister au lieu de rester là, à attendre les bras croisés... ou alors, il faudrait accepter de voir ce qu'on voulait le plus au monde s'envoler vers quelqu'un d'autre.

J'ai lu quelque part qu'on commençait à vivre seulement quand on arrêtait de se soucier du regard des gens qui nous entourent. J'ai également entendu qu'à partir du moment où l'on s'aimait soi-même, alors les gens pourraient enfin nous aimer. Moi je ne m'aime pas, à vrai dire, j'ai l'impression de n'aimer personne. C'est comme si tout ce qui m'entourait, mes parents, mes "amis", ma "famille" n'étaient que des piliers transparents auxquels j'ai cru pendant un temps m'accrocher et qui au final, ne m'ont menée nulle part, m'ont laissé au sommet de cette montagne immense, aussi seule que mal dans ma peau. J'ai pourtant promis que j'allais faire des efforts, mais c'est pas gagné. C'est facile de changer le regard qu'on a sûr soi, mais pas l'amour qu'on se porte.

J'ai peur de ne pas avoir assez de temps, pas assez de temps pour comprendre les gens, savoir ce qu'ils sont vraiment, et qu'ils me comprennent aussi. J'ai peur des jugements hâtifs, de ces erreurs que tout le monde commet. Il faut du temps pour les réparer. J'ai peur de ne voir que des images éparpillées et pas le film en entier.

On aura beau dire que le monde est bien égoïste, que partout les pires misères existent. On aura beau dire que notre monde souffre et qu'il est près du gouffre. Mais prenez un instant juste quelques minutes et regardez. Regardez autour de vous tous ces gens. Regardez souriez, tendez leur la main. Regardez comme ils sont heureux, regardez le bonheur s'échapper d'eux. Ouvrez grands vos yeux regardez plus loin regardez chaque chose, chaque moment comme vous venez de le faire. Et maintenant dites moi si le bonheur ne se trouve pas partout.

Parfois il me semble qu'à l'intérieur de moi quelque chose fait défaut, un fil inversé, une pièce défectueuse, un erreur de fabrication ; non pas quelque chose en plus, comme on pourrait le croire, mais quelque chose qui manque.