Je vais reprendre "les petites histoires du professeur",

Pour cette dernière semaine avant les vacances scolaires,

J'annonce : vendredi je suis en sortie scolaire.

Lundi 15 décembre

Le lundi je ne travaille pas, mais je regarde Pronote plusieurs fois dans la journée, 

Finalement c'est une mauvaise habitude : je ne coupe jamais,

Donc, voici ma première résolution de l'année : couper Pronote les jours où je ne suis pas au bahut. 

Mercredi 17 janvier

Il est temps de célébrer ma première exclusion de l’année (année scolaire) !

Avec mes premières.

Depuis des mois, je laisse des observations sur Pronote allant dans ce sens : soit l’élève dort en classe, soit il bavarde.

Pour la faire courte, mercredi, j’ai décidé de le changer de place. Il a refusé. Je lui ai alors expliqué que l’étape suivante serait la sortie de cours. Il a continué à protester : dehors.

Je pense qu’il ne me croyait pas « capable » de le virer (s’il savait).

Vingt minutes plus tard, je reçois sur Pronote un message de son père, qui ne comprend pas le motif de cette exclusion. Vraiment, les parents qui pensent que leur marmot est un petit ange innocent et que les professeurs ont des griefs contre lui : vous êtes la source du problème.

Ce gamin a été exclu par plusieurs collègues, tout le monde dit qu’il est pénible, et il a même été collé pour consommation de puff dans l’établissement.

Et le père s’étonne qu’il se fasse exclure de cours par moi, alors que je laisse des observations depuis des mois. 

Jeudi 18 décembre

Journée terminée à 13h20 : un délice. 

Je me suis fait remonter les bretelles en message sur Pronote par la mère d'un de mes terminales à cause d'une de mes observations : la semaine des parents insupportables finalement. 

Je l'ai remise à sa place bien comme il faut. 

J’ai deux élèves (que j’avais l’année dernière) qui sont devenues très fayotes avec moi. Elles me disent des phrases comme « comme vous voulez, monsieur », presque en minaudant, ou me sourient constamment (ce ne sont là que deux exemples, les plus criants). Et je sais très bien de quoi il s’agit : j’ai aussi une élève de première qui devient comme ça.
Cela me met tellement mal à l’aise. Je passe au-dessus — le métier de professeur comporte une part de « comédie » — mais, au fond de moi, c’est plutôt : « les filles, vraiment, ARRÊTEZ ».