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misty-cate
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{#montr}Bienvenue chez moi!!{#mdr}


    

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les +2 sont tous rendus si vous me le dites en commentaires

ma fée : fee-misty-cate

je fais des relooking sur relooking-misty-cate ,n'hésite pas à la voire !

 

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Mes règles : 

  • Pas de +& sauf pour égaliser mes votes
  • Pas de demande d'amitiée
  • Pas de pub

merci de les respecter...

 

 

 

Fait le c drolee <33


Janvier : j'ai dormi avec... 

Février : j'ai tué... 

Mars : j'ai griffé... 

Avril : j'ai courru après... 

Mai :j'ai chanté avec... 

Juin : J'ai volé... 

Juillet : J'ai giflé... 

Août : j'ai manger... 

Septembre :j'ai crié apres... 

Octobre : Je me suis habillé comme... 

Novembre :j'ai brulé... 

Décembre : j'ai embété...

Ensuite trouve le jour de ton anniversaire: 


1 : britney spears... 

2 : une hawaiienne... 

3 : un asiatique... 

4 : ma meilleure amie... 

5 : mon meilleur ami... 

6 : un singe... 

7 : un petit gros... 

8 : une chaise... 

9 : une vache... 

10 : un porte clé... 

11 : une truite... 

12 : une patate... 

13 : ma mère... 

14 : moi même... 

15 : une bougie...

16 : un manequin magique... 

17 : rihanna

18 : une chèvre... 

19 : une banane... 

20 : une baleine... 

21 : un chat... 

22 : Bob l'éponge... 

23 : un bisounours... 

24: un moniteur de camp pour enfant... 

25 : un legume... 

26: le pape... 

27 : Jenifer lopez... 

28 : Mr Bean... 

29 : un dinosaure... 

30 : une poule... 

31: un chien...


Et enfin la première lettre de ton prénom: 


A : pour faire plaisir à mon prof...

B : pour un biscuit. 

C : et j'aime ça. 

D : pour la popularité. 

E : pour sentir bon. 

F : et je me trouve belle. 

G : car je n'aime pas ça. 

H : et c'est nul. 

I : et je trouve ça drôle. 

J : pour être la reine du monde! 

K : pour aucune raison. 

L : et je me suis acheté des bonbons!

M : pour etre super intelligent(e). 

N : pour sauver le monde. 

O : car j'aime la vie. 

P : pour me laver. 

Q : et c'est cool. 

R : car j'aime les haricots. 

S : pour sauvez une fourmi. 

T : et mon dentiste m'a mordu.

U : car je suis fou ou folle. 

V : et je me suis fais tapé par un petit de 4 ans. 

W : car je n'ai pas d'amis.

X :pour me marier... 

Y : pour l'argent. 

Z : pour me brosser les dents.

   

j'ai tué une baleine et je me suis acheté des bonbons !!


 

 

 

CHAPITRE I

Ma trans ation eu lieu le jour de mes seize ans. Pour fêter mon anniversaire, je devais me rendre au cinéma avec ma meilleure amie Clara. Cette jeune fille, aux cheveux blonds et aux magnifiques yeux gris est d’une bonté sans pareil. Elle préférait par-dessus tout sa famille et ses amis. Elle avait le cœur sur la main. Elle avait le don de toujours voir les choses du bon côté, chose dont je n’étais pas toujours capable.

De mon côté, j’avais de la chance de l’avoir pour meilleure amie. Cette fille était u*** !

Une fois assises sur les confortables fauteuils en velours rouge, je m’absentai quelques minutes au distributeur de boissons. Je passai par les toilettes pour refaire mon chignon.

Je regardai longuement mes cheveux bruns détachés. Des reflets plus clairs apparaissaient naturellement. J’avais des yeux noisette, verts au soleil. Mes joues étaient légèrement roses et rebondies.

J’étais timide, réservée mais confiante. Cependant, si quelqu’un me tapait sur les nerfs, je n’hésitai pas à ouvrir la bouche.

Je ne sais pas combien de temps j’avais passé à me contemplé, mais à mon retour sur terre, je remarquai une étrange femme. Vêtue d’un jean noir et d’une tu*** de la même couleur, elle me fixait étrangement. Durant tout le temps que je me recoiffais, elle s’approchait lentement et discrètement vers moi. Mon pouls s’accélérait et la peur montait en moi. Ses yeux étaient tout sauf humains. Ils n'avaient rien à voir à ceux de n’importe qui ; ils étaient rouges. J’avais les jambes en coton, m’immobilisant sur place et m’empêchant de m’échapper.  Mon cœur battait la chamade, mes mains étaient moites.

Soudain, malgré la peur qui me glaçait les veines, je parvins à déplacer une jambe, puis deux. Je courus regagner la porte, mais l’effrayante femme me rattrapa très rapidement, non sans prendre soin de me tordre le poignet.

Je réfrénai une envie forte d’hurler de douleur, lorsque soudain je la regardais à nouveau : elle avait les yeux plus effrayants que jamais, des veines étaient apparues sous ces derniers écarquillés, montrant davantage sa férocité. Soudain elle ouvrit la bouche me laissant voir de longs crocs aiguisés comme des couteaux. Elle me regarda brièvement de ses yeux électrifiés et planta ses dents pointues dans mon cou. La douleur traversa mon corps tout entier.

Soudain, tout devint trouble. Elle riait hystériquement avant que je sois plongée dans un sommeil noir, bruyant et douloureux.

 


 

CHAPITRE II

 

Quand je me réveillai, j’entendais une voix féminine parler avec un homme. Si je ne parvins pas à comprendre leur discussion, je devinai qu’il s’agissait de la femme qui m’avait fait tellement peur au cinéma. Soudain, une douleur surgit dans mes gencives au-dessus de mes canines, et me fit crier de douleur. Les deux inconnus accourent. La jeune femme était nettement plus rapide que l’homme. Je ne connaissais nu le lieu, ni le beau jeune homme. Il paraissait avoir vingt ans. L’homme était vêtu d’un T-shirt noir sans écritures et d’un jean accidentellement troué au niveau du genou. 

 Je me situais dans un sous-sol, où ne trônait qu’un canapé en similicuir et une table basse en verre :

«  Je suis Chad, désolé si Kayna, cette folle t’a blessée, avoua-t-il avec un air gêné.

-           Hey ! J’ai fait le travail que tu m’as demandé ! Rétorqua-t-elle, indignée.

-           Quoi ? De quoi parlez-vous ? Je ne vous connais même pas !

-           Tu es Roxane Carter, la fille de John Carter, fils de Silvy Carter. Tu es issue d’une lignée vampirique depuis plus d’un millénaire. Tu es donc l’élue.

-           On nage en pleine science-fiction. Je ne vous croie pas ! criai-je

-           C’est pourtant la vérité. Tu es un demi-vampire.

-           Pourquoi « demi » ?

-           Parce qu’il faut que tu achèves la transmission en buvant du sang humain pour devenir un vampire.

-           Je ne deviendrai pas un vampire. Je ne crois pas en ces créatures et c’est à peine si je ne rêve pas.

-           Tu as vingt-quatre heures pour te nourrir la première fois. Sinon tu mourras.

-           Plutôt crever !

-          Si tu es ici, ce n’est pas pour rien. Tu es issue d’une famille où une malédiction frappe à ta porte. Tu es la descendante de Kayna. Si tu te laisses mourir, tout le monde mourra. »

Si ce que racontait Chad était vrai, il était hors de question que ma famille meurt. Mais pourquoi MOI ? Je ne voulais pas devenir un vampire. Il y avait sûrement une autre alternative... J’étais si peu renseignée...

Ma gorge me brûla soudain et je tremblais. Ma vue se troubla un instant qui parut éternel. Je hurlai. Je remarquai faiblement Chad osciller en direction de Kayna qui revint trois secondes plus tard avec quelque chose dans la main. Cela ressemblait à une poche comme dans les hôpitaux. Le liquide contenu était de couleur rouge et je compris ce qu’il me restait à faire.

Seulement, je ne voulais pas. J’avais appris petite, que les vampires avaient énormément de mal à s’arrêter une fois qu’ils avaient commencé à se nourrir. Ils tuaient tout et n’importe quoi dans leur passage dans le seul but de se nourrir. Et je ne voulais pas finir comme ça. Pour deux raisons : Je ne croyais pas aux vampires, et si cette hypothèse se révélait fausse, je ne voulais pas tuer.

Kayna me tendit mon « repas », et je fis non de la tête. Elle me regarda inquiète. Et Chad s’enquit :

« Laisse-lui un peu de temps pour accepter la nouvelle. Elle est encore sous le choc. »

Elle déboucha alors la poche de sang, et but d’un trait  le liquide qu’elle contenait. Ses yeux se mêlèrent à un rouge foncé, identique à celui que j’avais vu lorsque j’étais au cinéma...

 Le cinéma... Mon anniversaire... et... Clara.

Elle devait énormément s’inquiéter de ma disparition ! Je l’avais laissée sans nouvelles. J’étais partie nous chercher des boissons et du pop-corn. Je m’imaginai déjà dans la une des journaux : « DISPARUE LE JOUR DE SON ANNIVERSAIRE DURANT UNE SEANCE DE CINEMA. »

Si je voulais la revoir un jour, il fallait que je me nourrisse. Mais je n’en avais pas envie. Je préférais mourir que devenir cette étrange créature sanglante.

Soudain, suite à l’énervement, une sorte d’adrénaline surgit au plus profond de moi. Je me levai et rejoignit la porte en fer blindée –verrouillée évidemment- d’une vitesse surprenante. Jamais je n’avais couru aussi vite de toute ma vie. Mais à peine avais-je eu le temps de constater cet avantage, tout mon côté gauche exposé au soleil me brûla intensément. Je hurlai de douleur. J’ignorai pourquoi le soleil me faisait un tel effet. Je remarquai apeurée, qu’une multitude de plaques rouges de brûlures étaient apparues sur mes bras et mes jambes. Kayna, dont la vitesse devançait la mienne vint à mon secours et me reposa sur le canapé.

            Elle revint peu de temps après avec des glaçons et avoua :

«  Les vampires craignent la lumière du soleil s’ils ne sont pas protégés par un collier ou une chevalière en verveine. Pour toi, nous avons choisi un collier. Tiens. »

J’observai longuement le pendentif qu’elle m’avait donné. Il était en relief, sûrement en argent. Sa e ovale semblait remplit de quelque chose à l’intérieur. Je doutai qu’il s’agissait de verveine comme l’avait indiqué Kayna. Un diamant mauve était incrusté dans le bijou aux magnifiques ornements. Je me décidai enfin à l’attacher et Kayna reprit la parole :

«  Les vampire craignent aussi la verveine. Evite d’enlever ce bijou, c’est très précieux. Il est fabriqué par un sorcier. »

 


 

 

CHAPITRE III

 

Plus tard, Kayna revint à mes côtés avec une nouvelle poche de sang. Mon estomac se tordait dans tous les sens imaginables à cause de ma faim monstrueuse. Elle me la lança et je la rattrapai au vol. Je regardai négligemment la boisson et me demandai combien de temps il me restait à vivre. Si la mort était le seul moyen de m’en sortir, je n’hésiterai pas à me laisser mourir :

« Tu es décidée d’en finir ? Me demanda très sérieusement Kayna.

- D’en finir avec quoi ? Tonna une voix familière.

- Papa ?! Qu’est-ce que tu fais là ? »

Je me levai en vitesse et lui sautai dans les bras.

            - Je suis venu assister à la trans ation de ma fille !

            - Non. Il n’y aura rien à voir. Je ne veux pas devenir un vampire. Je me laisserai mourir pour ne causer de mal à personne.

            - Roxane ! Non tu ne peux pas ! Ta mort serait plus blessante que si tu tuais des dizaines  de personnes. Je ne veux pas te perdre.

            - Papa... Je ne veux pas te perdre non plus. Mais mon destin est en jeu. Et je sais causerai plus de mal que de bien, alors je refuse de transmuter. »

Une larme traversa sa joue. Ses yeux bleus se noyèrent dans ses larmes. Il ne voulait pas me perdre. Et il me l’avait clairement fait comprendre. Moi non plus, je n’avais aucune envie de le quitter, mais je refusais officiellement devenir une ***use de sang. Je le pris dans mes bras. Les larmes me montèrent aux yeux et je balbutiai :

«Comment... Comment as-tu su que j’étais ici ? Et que je devais me trans er en vampire ?

- Tu es vouée au vampirisme Roxane. Nous savions pertinemment avant même ta naissance que tu deviendrais cette créature. C’est ici, dans ce sous-sol que toute notre lignée a été trans ée en vampire. Tous les deux cents ans naît une élue qui reprend le flambeau de la bataille. »

Je n’étais pas sûre de comprendre. D’après lui, tous les deux cents ans naît une élue... Mais pourquoi ne m’en parler que maintenant s’il savait avant même que je naisse ce que j’allais devenir ?

            « Pourquoi ne m’en as-tu jamais parlé ?

            - Parce que cela doit rester un secret tant que la personne concernée n’est pas trans ée.

      - Je ne comprends pas... Es-tu un vampire aussi ?

      - Oui. Les élues ne se nourrissent que de sang. Les autres vampires peuvent se nourrir d’aliments « humains » ainsi de sang qui est leur nourriture principale.

- Et... maman ? Est-elle un vampire aussi ?

- Non. Ta mère ne fait pas partie de notre lignée. Cependant, c’est un loup-garou ! dit-il avec un faible sourire aux lèvres.

- Un loup-garou... ? Ça aussi c’est un secret ?

- Qu’est-ce que tu veux dire ?

- Vous ne m’en avez jamais parlé. C’est aussi un secret ? Même envers moi ?

- Roxane. On savait que tu allais devenir un vampire, tu l’aurais découvert tôt ou tard par toi-même. »

Je leur en voulais de ne m’avoir rien enseigné. De ne pas m’avoir mise au courant. Je me retrouvai seule dans mon cas, sans que personne ne me comprenne vraiment. Je ne savais pas si je devais accepter ma trans ation. Une partie de moi me l’interdisait, tandis que l’autre partie m’y conseillait vivement.

Soudain, ma vue se brouilla. Le paysage se dé ait. Le brouhaha des personnes présentes s’amplifia, et je ne compris plus ce qu’ils disaient. Ma gorge me brûlait fortement, comme si quelqu’un m’y enfonçai un fer chauffé à blanc. Je me sentis mourante. Il était peut-être trop tard pour boire du sang, et mon destin avait pris le devant. Mes jambes ne me soutenant plus, je tombais en arrière et ma tête heurta violemment le coin de la table. Je sentis un craquement sur mon crâne et une douleur fulgurante me traversa tout le corps. J’avais envie de hurler, mais aucun son ne sortit de ma bouche.  D’un seul coup, tout devint noir et je n’entendis plus rien à part ce bruit incessant... Pareil au son des vagues dans un coquillage.

 


 

 

CHAPITRE IV

 

J’ignorais combien de temps j’étais restée inconsciente, mais à mon réveil, ma mère était présente. Elle était assise à mes côtés dans un large lit que je n’avais pas vu auparavant. Plusieurs sentiments prenaient place dans mon esprit : la confusion, la joie, la tristesse, la peur, la colère...

Pourquoi ressentais-je toutes ces émotions en même temps ? Jusqu’à ce moment, j’aurai juré que c’était impossible. Mais j’étais peut-être l’exception qui confirmait la règle...

Au bout de quelques secondes d’adaptation, je parvins à articuler malgré la sècheresse de ma gorge et de ma bouche :

 « Maman ?

-          Oui Roxy je suis là, dit-elle avec affection et soulagement. Comment te sens-tu ?

-          Je ne sais pas... Je vais déjà mieux qu’il y a... »

  Cette phrase me coupa net. Je ne savais toujours pas combien de temps j’avais sombré dans le coma. Alors je lui posai la question :

« Huit heures, me répondit-elle.

-          Huit heures ?! Répétai-je lentement comme si je n’avais pas bien compris.

-          Oui. Ton choc a été rude d’après eux. Il était prévu que tu t’évanouisses car cela fait partie de la transition. Mais comme tu t’es blessée, il y a eu des complications. Tu t’es brisé le crâne. Tu perdais beaucoup trop de sang et ils ont hésité à te conduire aux urgences.

-          Pourquoi «hésité » ?

-          Parce qu’un vampire guérit extrêmement vite. Mais comme tu n’en n’es pas encore un, ils avaient peur que tu trépasse. Nous avons tous eut très peur pour toi... Pourquoi ne t’es-tu pas encore nourrie ? Demanda ma mère pour changer de sujet.

-          C’est... compliqué.

-          Qu’y-a-t-il de plus compliqué que de te perdre ? dit-elle les larmes aux yeux.

-          Je ne veux pas devenir un vampire. Combien de personnes devrais-je tuer pour réussir à survivre ? Je ne veux pas devenir une meurtrière. »

Chad s’enquit :

« Roxane... Tu ne deviendras pas une meurtrière. Nous t’aiderons à te contrôler. Nous ne te laisserons pas devenir une tueuse en série. Compte sur moi.

-          Je ne sais plus quoi faire...

-          Achève ta trans ation Roxane, dit patiemment mon père. »

Deux heures étaient passées depuis mon réveil. Je me sentais fiévreuse. Je ne supportais plus les grésillements incessants de l’ampoule fixée au plafond, ou de la lampe de chevet posée sur une table de nuit en bois, près du lit.

Soudain, je me levai et écrasai l’ampoule entre ma main droite. Celle-ci se brisa dans un bruit encore plus énervant. Je n’avais ressenti qu’une faible douleur en la cassant. Je me demandai si je reprenais peu à peu des forces...

J’avais très mal à la tête. Aux gencives aussi au niveau de mes canines. Mes yeux me brûlaient et je voyais des tâches jaunâtres partout où mon regard se posait. Comme si j’avais fixé une source lumineuse trop longtemps.

Une bouffée de chaleur m’envahit. Je me rallongeai. J’avais l’impression d’être propulsée d’avant en arrière. J’étais prise de vertiges.

Ma situation était pourtant très simple à comprendre. J’étais en train de mourir...

J’allais perdre tous mes proches, mes amis, ma vie. Ou plutôt non, c’est eux qui allaient me perdre.

J’étais dans un état de transe. Entre la vie et la mort. Soudain, le néant m’attira et je fermai les yeux, dans une longue expiration.

 

Cinq heures s’étaient écoulées. Mes parents, Chad et Kayna étaient à côtés de moi. Ma mère m’humidifiait le front avec un gant de toilette, mon père me tenait la main, Kayna tenait toujours une poche dans sa main et Chad semblait réciter une incantation en latin :

« Animam meam vitae meae. Sanguis sanguinem meum. Mens animusque Dicere non ad mortem. »

Le son me provenait de loin. Pourtant, tous étaient à moins d’un mètre de moi. J’entendis vaguement ma mère pa***r :

« Roxane ! Tu m’entends ? »

Je la fixais sans la voir.

Je ne pouvais pas parler. J’avais la bouche trop sèche ainsi que ma gorge. Au bout de quelques secondes, je parvins tout de même à balbutier :

« Mm... Oui... 

- Ça va elle nous entend, se rassura ma mère. »

Soudain, une odeur forte jaillit dans mes narines. Une odeur de ferraille. Une odeur de sang. Cette odeur succulente, appétissante dont je ne voulais pas m’abreuver. Kayna et mon père aussi semblaient la sentir. Ils tournèrent subitement la tête vers la fenêtre avec des yeux affamés. Chad arrêta soudain de réciter ses incantations. Il regarda mes parents qui acquiescèrent.

Un homme situé à l’extérieur sentait abondamment le sang. D’un coup, une adrénaline monta en moi. J’étais en pleine e. Dotée d’une très grande force. Je me dirigeai droit sur la porte, mais elle était verrouillée,

 -évidemment-.  Je regardai alors la petite fenêtre qui se trouvait à gauche de la porte blindée et, d’une force qui ne me ressemblait pas, et qui m’étonnait plus que tout, j’arrachai les barreaux en fer qui la bloquaient.

 


 

CHAPITRE V

 

            Dehors, l’air était frais, apaisant. Je remarquai d’abord une silhouette se détachant de l’ombre. L’homme était gravement blessé. Il tentait d’éponger la quantité énorme de sang qui lui coulait du cou.

Quelque chose en moi changea soudain. Une décharge électrique traversa mon corps tout entier. Je ressentis une douleur fulgurante dans ma bouche. Je touchai aussitôt mes canines. Elles avaient pris au moins trois centimètres.

Je sentis un fourmillement sous mes yeux. Et, dans une flaque d’eau, je vis mon reflet.

 J’étais monstrueuse. Surnaturelle. Terrifiante.

Je remarquai des veines saillantes sous mes yeux, à l’endroit où j’avais ressenti ce fourmillement quelque peu désagréable.

Ma décision était prise. J’allais devenir un vampire.

Je me dirigeai droit sur le blessé qui agonisait et plantai mes crocs aiguisés à l’endroit de son alléchante blessure. Le délicieux goût du sang envahi ma bouche jusqu’ici assoiffée.  J’avalai une première gorgée.

Je me contraignis d’arrêter là, mais je n’y parvins pas. Mon estomac en voulait davantage.

J’avalai alors une seconde gorgée. Une troisième. Une quatrième. J’avais bu une grande quantité de sang -je ne saurai dire combien-, mais je remarquai que le blessé perdait peu à peu ses couleurs. Ses yeux me fixaient sans me voir vraiment.

Sans relever la tête, je sentis deux personnes s’approcher. Chad et mon père.

« Arrête Roxy, tu vas le tuer. »

Pour toute réponse, un grognement surgit du fond de ma gorge. Je regardai mon géniteur acerbement, en lui montrant les crocs, non sans négliger un râle lourd. J’enfouis une nouvelle fois ma tête dans le cou de ma proie et bus encore et encore...

« Roxane, dit-il calmement, ce n’est pas toi qui ne voulais pas devenir un vampire de peur de devenir une tueuse ? Regarde ce pauvre homme, il est sur le point de mourir. »

Les paroles de mon père m’interpellèrent.

Je lâchai soudain mon repas. J’avais presque tué un homme. Ces faibles battements du cœur m’indiquaient qu’il agonisait. Je tremblai. J’étais triste. Qui étais-je pour me comporter ainsi ? Ne m’étais-je pas juré de ne pas tuer d’individu ?

 Les larmes me montèrent aux yeux. Chad encore sous le choc de mon changement d’avis si soudain balbutia, comme s’il était désolé :

« Roxy... Je comprends ta déception, ton découragement. Je sais que tu n’as pas voulu lui faire de mal intentionnellement, et si tu veux qu’il ne meure pas tu peux faire quelque chose.

- Que puis-je... faire ? Demandai-je tremblante.

- Si tu lui donnes un peu de ton sang, il guérira. C’est un des avantages d’être un vampire. Tu n’as qu’à mordre ton poignet pour que ton sang prenne surface, et ensuite, colle-le sur sa bouche pour qu’il s’abreuve.

Je les regardai, tous les trois, tour à tour. J’étais plus qu’intriguée, mais heureuse de pouvoir rendre la vie à ce jeune homme qui ne semblait pas avoir plus d’une trentaine d’année. Je mordis assez fort dans mon poignet, assez pour me faire grimacer et apparaître du sang, puis, sur une once d’hésitation, je le plaçai sur la bouche béante du blessé. Je sentis ses battements reprendre de la vitesse, et son visage reprit des couleurs. Il ouvrit subitement les yeux, me fixant. Il avait peur. Il était sur le point de crier, mais je compris qu’il n’y parvint pas. Il tremblait comme une feuille. Mon père intervint :

 « Bravo ! Maintenant qu’il est en vie, efface-lui la mémoire pour qu’il ne se souvienne de rien.

- Comment ?

- Tu peux lui effacer la mémoire soit en lui mordant le cou et en pensant très fort à ce que tu souhaiterais qu’il oublie, ou en le fixant dans les yeux et uler ta phrase à voix haute en y pensant sincèrement. »

Je trouvais cela de plus en plus intriguant. Déjà, je pouvais rendre la vie à quelqu’un de presque mort, et en plus, je pouvais effacer la mémoire autant que je le souhaitais. Je commençais à être heureuse de ma nouvelle vie.

En fixant l’homme droit dans ses yeux noisette, je prononçais :

« Oublie ce qu’il s’est passé. Tu n’as pas été blessé de la soirée, tu ne sais même pas pourquoi tu es venu ici. Oublie aussi mon visage ainsi que celui des personnes présentes derrière moi.

- J’oublie ce qu’il s’est passé. Je n’ai pas été blessé. Je ne sais pas pourquoi je me suis aventuré ici. Je ne vous reconnais pas. Ni vous, ni les personnes présentes, affirma-t-il d’une voix morne. »

Bien. J’avais réussi. Sans aucune difficulté, mais avec une petite appréhension tout de même. Mon père et Chad ne purent s’empêcher de me féliciter.

J’appréciai le clair de Lune... Lune ? Oh ! A ma plus grande surprise, la Lune était pleine. Maman, pensai-je très fort. J’entendis un long grognement provenant du sous-sol où je me trouvais peu de temps avant. Je me dirigeai d’un pas rapide et gracieux vers la fenêtre d’où j’étais sortie. Mon père et Chad, dont leurs visages décrivaient l’affolement rentrèrent pas la porte. La trouvant verrouillée, Chad prononça :

« Patefacio vobis »

Et la porte s’ouvrit.

~~

Une bête qui me semblait être un loup-garou d’après son odeur et sa e animale, occupait le fond de la pièce, les lèvres retroussées, les crocs en évidence et les yeux d’un jaune effrayant. Maman, pensai-je une nouvelle fois.  C’était un loup-garou, j’en avais maintenant la preuve. Elle tentait de se calmer, en vain. Son poil était magnifique.  Roux-brun, avec le museau et les pattes avant blanches. Malgré son côté repoussant et effrayant, elle semblait anxieuse et désolée. J’allais m’approcher d’elle quand soudain, Kayna me fit comprendre d’un geste, qu’il fallait m’abstenir. Même si c’était ma mère, il se pouvait qu’elle ne contrôle pas ses pulsions et qu’elle m’attaque. Ses crocs mesurant plus de dix centimètres, pouvaient me déchiqueter sans problème. Je n’étais qu’un vampire amateur et je n’avais pas encore l’expérience du combat. Surtout contre une créature différente de ma nature. Elle me fixa longuement, comme pour me dire de faire attention à moi, puis s’enfuit de la salle avec un hurlement typique du loup-garou. Je voulus m’enfuir à sa poursuite, mais mon père m’en empêcha, m’expliquant qu’il était dangereux pour moi.

Il n’était plus possible que j’obéisse à ses ordres, ni à ceux de n’importe qui. Je ne dépendais plus d’eux. J’articulais alors avec haine :

«  Ecoutez-moi. J’ai été kidnappée, tuée, ressuscitée, évanouie, réveillée, évanouie une nouvelle fois, réveillée à nouveau, j’ai été contrainte de ne pas tuer mon repas, de l’hypnotiser, et depuis je dois vous obéir ! Ça ne va plus fonctionner comme ça. A partir de maintenant, je vais faire ce que je veux, peut-être même m’enfuir, ou tuer une nouvelle fois, ou hypnotiser. Mais laissez-moi faire ce que je veux !  »

Je lâchai ce flot de paroles, sans même les comprendre moi-même. Que m’arrivait-il ? Pourquoi leur avais-je parlé comme ça ? Ils ne m’avaient rien objecté, juste des conseils pour ne pas culpabiliser.

Ils me regardèrent bouche bée et mon père s’enquit :

« Tu es prise d’une hystérie, c’est normal. Pendant quelques temps, tes émotions vont être plus fortes. Plus intenses. Parfois blessantes. Tu as l’éternité pour t’enfuir, vivre ta vie, ne plus te soucier de rien.

Je tentai de me contrôler pour ne pas lui sauter à la figure, mais un autre torrent de mots s’enfuit de ma bouche :

- Qui sait ?! Peut-être pas ! Peut-être que dans quelques secondes seulement une meute de loups-garous viendra de déchiqueter en morceaux ! Ou alors, un vampire fou de rage viendra me planter un pieu en plein cœur ! Nous ne sommes pas médiums, ni moi, ni vous ! Vous ne pouvez-pas savoir ce qu’il va nous arriver, ni dans quinze secondes, ni dans une heure, ou même dans quelques années.

J’étais hors de moi, connaissant mon fort caractère en tant qu’humaine, plus rien ne pouvais m’arrêter. Sans prendre la peine de me répondre, Chad s’éloigna à l’extérieur en compagnie de Kayna et mon père. Je ne les entendis que très vaguement parler à mon sujet, bien que je m’efforce de les écouter. Mais un bruit déchirant me fit hurler. Je sentais que j’allais exploser et un mal de tête horrible m’envahit, me tordant de douleur. J’entendis faiblement Kayna dire que le sort avait fonctionné. Quel sort ? Que m’avait-on infligé ? Et pourquoi ? Que voulaient-ils de moi ? Etaient-ils réellement de mon côté ou étaient-ils mes ennemis ? Je ne savais rien de tout ça, ce qui me perturbait étrangement. J’ignorais même pourquoi j’étais un vampire. Lorsque Chad rentra à nouveau dans la pièce, la douleur s’amplifia. Mon père rentra à une vitesse folle. Je n’eus même pas le temps de comprendre la situation, quand soudain, je sentis une douleur forte dans mon dos. Comme une aiguille qui dégageait un liquide. Un liquide brûlant. Je sentis un déchirement.

J’avais la respiration coupée, tout mon corps était pris de douleur. J’avais atrocement mal.

La brûlure me monta jusque dans la tête, m’empêchant de réfléchir, de déguerpir, ou même de crier.

Les paroles incessantes de mon entourage devinrent rapidement un insoutenable brouhaha.

Et peu à peu, ma vue se brouilla, me laissant périr au fond d’un sombre sommeil.

 


  

 

CHAPITRE VI

« La vie ne vaut pas la peine d’être vécue... Tu vois bien que ça ne t’attire que des problèmes. Tu as de la peine pour les gens... En ont-ils pour toi ? Sont-ils avec toi lorsque tu as besoin d’aide ? »  

Cette voix ne cessait de résonner dans ma tête durant mon sommeil. Elle m’effrayait. Je commençais à y croire... Il fallait que j’en finisse le plus vite possible, mais mon cœur m’en interdisait...           

 

Mon réveil fut douloureux, et je me trouvais dans ma chambre... Sur le moment, je crus que tout ce qui s’était passé depuis mon anniversaire n’était qu’un maudit cauchemar, mais je me rendis compte rapidement que j’avais vraiment vécu tout ça.

Rassemblant toutes mes forces, je titubais en direction de ma coiffeuse, bien que l’insolente voix fût vaguement présente. Je pris garde de ne pas me lever trop vite, de peur d’avoir le tournis. Je me regardai dans le miroir, malgré ma petite mine, je découvris un changement dans la couleur de mes yeux. Ils n’étaient plus verts ou noisette comme avant, ils viraient légèrement au rouge. Je vis dans le reflet de la glace mon père qui se tenait à l’encadrement de la porte. Il portait encore sa chemise à carreaux et son jean délavé. Ses cheveux étaient soigneusement coiffés. Un sourire apparût sur ses lèvres, il semblait heureux de me voir, mais désolé aussi. Peut-être pour ce qu’il m’avait fait. Mais je n’étais pas en mesure d’en parler, j’étais trop fatiguée comme si ma force décroissait, et que ma vie s’inclinait vers l’au-delà. Comme si quelqu’un m’appelait en mon for intérieur et me disait de...

Pour chasser cette idée, j’ouvris un des tiroirs de ma commode. Mon s’approcha gentiment vers moi, cachant quelque chose derrière son dos. Je souris à mon tour pour ne pas lui montrer ma fatigue et il me tendit une poche de sang :

«  Ça te fera le plus grand bien ! »

Je ne lui répondis pas.

Pour la première fois, j’allais me nourrir à l’aide d’une poche de sang... J’ôtai rapidement le bouchon, et portai le goulot à la bouche. Je souhaitais me nourrir en paix, sans que personne ne me perturbe.

            J’avalai une première gorgée. Qu’est-ce que ça faisait du bien de se nourrir ! Bien que le sang frais fût meilleur, celui-ci me régalait. Une fois ma poche de sang entièrement finie, je baissai mes yeux rouges, n’osant pas les exposer devant mon père. Pourtant, lui aussi était un vampire. Il devait avoir les mêmes symptômes lorsqu’il chassait... Mais au fait... Où chassait-il ? Et quand ? Avec qui ? Ma mère lors des soirs de pleine lune ? Plein de questions me vinrent à l’esprit. Mais quelle importance, si j’allais me suicider dès qu’il serait sorti de ma chambre ?

Il me tira soudain de mes sombres pensées :

« Tu n’as pas l’air bien, tu es sûre que ça va ? »

Devais-je lui en parler ? Peut-être pas... Après tout, c’était lui qui m’avait enfoncé une aiguille dans le dos. Je ne pouvais faire confiance qu’à moi-même. Ce que me disait la « voix » était réel. J’avais de la peine pour les gens. En avaient-ils pour moi ?

J’avais l’habitude de tout dire à mon père. En passant par mes soucis pour les devoirs à mes soucis de lycéenne...

« Je ne sais pas. Quelque chose me dit que je dois... »

Non je ne pouvais pas lui dire... Il me prendrait pour une folle. Pourtant, il insista :

« Dis-le-moi Roxy, je suis prêt à t’entendre.

- Je ne peux pas,  je suis désolée. Je ne peux faire confiance qu’à moi-même. Tu m’as fait du mal ces derniers jours... En me cachant ma vraie nature, la fille que je suis aujourd’hui, en me cachant la tienne et celle de maman, et en me cachant les secrets du monde où je vis.

- Si je t’ai caché tant de choses, ce n’était que pour te protéger. Nous faisons partie d’une confrérie. Aucun secret ne doit être divulgué avant que l’élu ne soit trans é. Sinon...

- Sinon quoi ? M’impatientai-je.

- Sinon, les personnes concernées sont exécutées. »

            Je ne répondis pas... Peut-être avait-il voulu me protéger...

Finalement, je décidai de me confier à lui :

« Euh... Quelque chose a changé depuis que TU m’as enfoncé une seringue dans le dos... Une voix...

- Une voix quoi ?

- Une voie me... Non rien, laisse tomber. 

- Je crois que tu es encore sous l’emprise de tes fortes émotions depuis ton anniversaire... Repose-toi. Je vais travailler. »

            Il m’embrassa sur le front puis s’éclipsa.

            Dès que la porte se referma, la mystérieuse voix reprit surface dans ma tête. Elle m’obligeait à ôter mon collier de verveine, tirer les épais rideaux en velours rouge de ma chambre, et attendre que le feu me consume.

Quelle idée ! Mais pourtant, je souhaitais fortement mettre fin à ma vie...

 

Je repensai à toutes les personnes que je laisserai tomber ; mon père, ma mère, ma meilleure amie, mon infime part d’humanité, mon immense part de vampirisme.

Je me dirigeai lentement vers la fenêtre, ma gorge se nouait au fur et à mesure que j’avançai.

J’observai une dernière fois ma chambre. Mon lit défait placé en face de la fenêtre, au-dessus duquel étaient affichées des photos de mes amis et ma famille. Un tableau me représentant, que mon père avait peint pour mes dix ans. La porte était recouverte de posters de ma série préférée, tout comme le pan de mur à sa droite. Mon bureau en chêne blanc se situait à côté de ma coiffeuse. Je n’avais pas touché à mon ordinateur depuis mon triste retour à la maison. Il était ouvert et poussiéreux.

Mon regard se posa sur le ruban qui tenait les lourds rideaux fermés. Mes yeux s’emplirent de larmes.

Mais il était trop tard pour reculer.

Mes mains étaient moites et mon cœur battait la chamade. Une larme coula lentement sur ma joue gauche.

J’arrachai brusquement la chaîne en argent de mon collier, et le laissait tomber au sol. Ma main s’avança comme au ralenti vers les rubans bleus et les tira lentement.

Les rideaux s’ouvrirent.

Le soleil apparut soudainement et chauffait de plus en plus sur ma peau ivoire. Mon corps crépitait à cause de la chaleur. Un hurlement déchira ma gorge.

J’étais en train de mourir !

Mes bras nus devenaient rouge feu et des centaines de cloques prirent rapidement place. La douleur était insoutenable. J’ignorais comment je faisais pour tenir si longtemps sans baisser les bras. Peut-être ma volonté de mourir...

Je ne parvenais plus à respirer, je criai plus encore.

D’un coup, j’entendis des meubles basculer dans le couloir et mon père arriver. Je compris qu’il avait capté la situation. Il entra bruyamment dans la chambre et d’une vitesse dont je n’avais pas l’habitude de voir en lui.

Soudain, tout se passa si vite que je pris du temps à analyser.

Mon père m’attrapa par la taille, me jeta sur mon lit et tira les rideaux de façon à ce qu’aucun rayon de soleil ne traverse la fenêtre.

Il me contempla de plusieurs émotions en même temps. Il était horrifié, soulagé, angoissé et triste.

« Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu as perdu la tête ?! S’emporta-t-il. »

Je ne répondis pas pour une simple raison. Je ne parvenais pas à parler, j’étais encore sous le choc.

Les plaques rouges ayant pris place sur toute la surface de ma peau, commençaient à disparaître. Je les observais, moitié endormie, moitié réveillée. J’avais mal partout et je ne pouvais pas bouger. Du moins, je ne souhaitais pas bouger.

Mon père me toucha la joue et retira brusquement sa main. Pourquoi ? Etais-je brulante ?

Il me regarda et compris sans aucun doute ce que je lui demandais, bien que je ne parlais pas. Il acquiesça et disparut.

Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps.

J’étais minable. J’avais failli tout quitter pour écouter une stupide voix me murmurer... A propos, où était-elle ? Peut-être avait-elle brûlé à ma place. Tant mieux !

            Mon père arriva chargé de deux poches de sang. Il m’en présenta une et garda l’autre pour lui. Je le gratifiais d’un sourire et nous trinquâmes.

Mes forces reprenaient au fur et à mesure que je buvais. Mon père sembla se détendre lorsqu’il avala une gorgée de sang. Je ne l’avais encore jamais vu se nourrir. Des veines apparurent sous ses yeux habituellement bleus. Il décolla sa bouche du goulot et sourit. Il dévoila ses longs crocs ivoire.

Je parus gênée, je ne sais pas pourquoi.

Soudain, la clochette de la porte d’entrée tinta.

Mon père descendis en une seconde, sans même que je le remarque sur le moment. Je l’entendis discuter avec une voix féminine... Clara !

Oh non ! Ce n’était pas le meilleur moment pour qu’elle vienne. Je n’avais pas assez confiance en moi pour m’assurer que je ne lui sauterai pas à la gorge.

En fait, je n’avais pas du tout confiance en moi. J’avais peur de lui faire du mal... Ce qui était compréhensible, vu mon récent changement.

L’odeur du brûlé embaumait ma chambre. J’espère qu’elle ne le sentirait pas.

Le bruit des pas augmenta ; ils montaient les escaliers.

J’entendis mon père raconter que je n’allais pas très bien et que j’avais besoin de réconfort.

Soudain, la porte s’ouvrit sur Clara et mon géniteur. Ma meilleure amie était vêtue d’un débardeur blanc, un gilet beige et décoré, ainsi qu’un short en jean taille haute. Ses cheveux étaient attachés en chignon, décorés d’un serre-tête à nœud.

Quand elle me découvrit, elle sauta de joie. Presque émue, elle se rua sur moi pour me faire un câlin. Avant qu’elle ait pu m’atteindre, mon père la rattrapa par le bras :

« Elle est faible et malade. Attends quelques jours avant de pouvoir l’approcher, lui indiqua-t-il aimablement. Veux-tu une boisson ? »

Elle acquiesça.

Ils redescendirent tous deux dans la cuisine. En quittant la pièce, mon père m’avait adressé un clin d’œil, et je compris de suite le sens implicite de son geste.

 


 

CHAPITRE VII

 

            Je me levais rapidement, et me dirigeai vers mon armoire à vêtements. Celle-ci était en acajou, encastrée dans le mur. Sur la première étagère se trouvaient tous mes t-shirts et mes pulls, sur la seconde étaient pliés mes jeans et mes bas de survêts, et sur la troisième, j’y rangeais mes sous-vêtements. Je saisis un débardeur rouge sang, devenue ma couleur préférée, et un short noir.

Je me ruai vers la douche. Cela faisait trois jours que je ne m’étais pas lavée !

Une fois propre et habillée, je dévalai les escaliers quatre à quatre avec une vitesse inégale à celle des humains. Mais je me ressaisis rapidement : Je n’avais pas le droit de révéler ma nature à n’importe quel mortel. Sinon, je subirais de graves conséquences.

Je jetai un rapide coup d’œil aux fenêtres : je n’avais pas mis mon collier. Pour être précise, je ne savais pas où il était depuis que je l’avais arraché. Peut-être la chaîne était-elle brisée ? Je n’en savais rien.

Je n’eus pas le temps de faire trois pas que ma meilleure amie se jeta dans mes bras, se fichant complètement de la prévention de mon père. J’étais en pleine pa***. J’avais le souffle coupé, la gorge sèche. Je ne réussis même pas à l’enlacer à mon tour, tant l’odeur alléchante de son sang stagnait dans mes narines. Pourtant, elle n’avait pas peur. Je nichais ma tête dans son cou pour ne pas lui montrer que mes crocs saillants étaient sortis.

Dans un grognement, je plantai mes canines dans ses veines.

 Mais qu’est-ce que mon père attendait pour m’arracher à elle ? Peut-être que la scène s’était déroulée trop vite et qu’il n’avait pas encore compris que...

« ROXAAAANE ! hurla-t-il. »

Je ne relevais la tête que pour lui jeter un regard froid et grogner de plus belle. Il arriva en un clin d’œil derrière moi et me retira brusquement de Clara.

Je ne comprenais pas la situation. Que m’était-il passé par la tête pour me jeter ainsi sur ma meilleure amie ? Sur une des personnes qui comptaient le plus au monde ?

Je n’arrêtais pas de balbutier des excuses et de pleurer lorsque mon père, serein comme si rien ne s’était passé lui donna de son sang et lui intima :

« Oublie que tu es venu ici, et ce que Roxane t’a fait. Elle n’y est pour rien. Rentre chez toi à présent et repose-toi. Elle te rendra visite lorsqu’elle aura guérit.»

Sur ces mots, elle quitta la maison sans un regard, ni une parole.

Tout redevint calme.

J’éclatais soudain en sanglots.

« Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ?

- Tu n’y es pour rien. Viens-là. »

Il me prit dans ses bras, comme une enfant. Pourtant, je ne cherchais rien d’autre que du réconfort. Au bout de plusieurs longues minutes je séchais enfin mes larmes.

Je ne voulais plus penser au mal que j’avais fait à toutes ces personnes ces deux derniers jours. C’était égoïste, mais c’était la seule façon de faire disparaître une partie de la douleur.

Je retournais dans ma chambre et décidai d’appeler Matt.

Matt était mon petit-ami. Ses cheveux blond foncé et ses yeux bleus faisaient tout le charme de sa beauté. Mais cet homme n’était pas seulement beau. Il était drôle, altruiste, compréhensif et intelligent. Je l’aimais depuis la classe de cinquième, bien que nous sortions ensemble que depuis la quatrième. Autrefois, j’étais quelqu’un de réservé, et je n’osais pas montrer mes sentiments.

Il décrocha à la troisième sonnerie :

« Allô ? demanda-t-il de l’autre côté du combiné.

- Matt ! Est-ce que tu vas bien ?

- Roxane ? C’est toi ?! Oh mon Dieu j’ai cru ne jamais te revoir ! Qu’est-ce que tu m’as fait peur ! Oui je vais bien maintenant que j’ai de tes nouvelles. J’ai passé la fin de la semaine à m’inquiéter pour toi ! Où étais-tu passée ? 

Ça, je m’y attendais. Qu’allais-je lui répondre ? « J’ai été kidnappée par mon ancêtre et enfermée dans un sous-sol à vampires pendant quatre jours et j’ai failli tuer quelqu’un. » Non ça n’allait pas. Je n’avais de toute façon pas le droit de lui dire quoi que ce soit au sujet des vampires.

« Je ne me sentais pas bien au cinéma et je voulus prendre l’air. Par manque de chance, j’avais égaré mon téléphone et décidai donc de rentrer à la maison. Mais une coupure d’électricité m’a empêchée de me ***cter à Internet pour te prévenir et j’étais clouée au lit, mentis-je. »

J’avais réellement perdu mon téléphone. Je ne l’avais pas revu depuis mon premier réveil au sous-sol des vampires.

- J’espère juste que tu vas mieux et que je te reverrais bientôt.

- Je ne sais pas encore quand est-ce que je retourne au lycée. Mon père dit que je ne suis pas assez guérie pour reprendre le cours normal de ma petite vie, mystifiai-je une seconde fois.

- Oh... Tu me fais vraiment de la peine Roxy... Je vais devoir te laisser bien que j’aimerais rester avec toi des heures encore.

- Moi aussi j’aimerai papoter avec toi pendant des heures. A bientôt Matt.

- Je t’aime. Repose-toi bien, me conseilla-t-il gentiment. »

Je raccrochai.

 


 

 

CHAPITRE VIII

            Je descendis les marches de l’escalier, et me dirigeai vers la cuisine, sans trop savoir pourquoi.

Mon père, qui ne m’avait pas adressé la parole de l’après-midi pour « préserver » un silence vital, s’enquit :

« Roxane, puis-je te parler une minute ?

- Oui bien sûr.

- A partir de lundi, tu retourneras au lycée. »

Cette phrase me cloua sur place. Moi ? Retourner au lycée lundi ?

Mais que voulait-il à la fin ? Que je tue tout le monde ?

« Non mais ça va pas ?! Je ne retournerais pas au lycée tant que je ne saurais pas me contrôler parfaitement bien !

- Tu as un week-end entier pour commencer à t’entraîner.

- Un week-end entier ?! Rappelle-moi, de combien de temps as-tu eu besoin pour parvenir à te contrôler ? M’emportai-je.

- J’ai eu besoin de plusieurs années car j’ai pris un moment avant de m’y mettre sérieusement. Je laissais traîner les choses avant. Mais toi, tu es une élue, tu es plus facile à dompter.

- Plus facile à dompter ? Répétai-je énervée. Je ne suis pas un animal de compagnie ni de cirque ! Je ne suis donc pas à « dompter » comme tu dis ! »

Soudain, je sentis une odeur de fauve se rapprocher pas à pas de la maison. Qui pouvait bien être la personne qui se cachait derrière cet effluve ?

Mais bien sûr ! Il s’agissait de ma mère. Pourquoi ne revenait-elle seulement maintenant ? Voilà plus de vingt-quatre heures qu’elle nous avait quittés...

« Ecoute Roxy, reprit-il. Je sais que c’est dur, imposant et accablant mais si tu ne reprends pas le cours de ta vie au plus vite, tu risques de la voir se gâcher de plus en plus chaque jour.

- Ma vie est gâchée depuis que j’ai planté mes crocs dans le cou si chaud et ensanglanté de ce pauvre homme sans défense !

- Tu as du mal à t’adapter et c’est tout à fait normal. Il faut que tu sois forte et courageuse. Il faut que tu surmontes cette épreuve. Tu vas devoir retourner au lycée.

- Non ! Je n’y retournerai pas tant que je ne saurai pas me contrôler. Combien de personnes vais-je tuer ? Une ? Dix ? Cent ? Tout le lycée ? »

La porte s’ouvrit et je découvris ma mère. Ses vêtements étaient crasseux, déchirés et ensanglantés. Elle semblait épuisée et attristée.

Je me jetai dans ses bras, les larmes aux yeux. Elle prit mon visage entre ses mains pour mieux m’observer et affirma :

« Tu es magnifique.

- Magnifique, moi ? Non je ne crois pas.

- Oui et ne le nie pas. »

OupsJ’avais pensé à voix haute.

Je changeai brusquement de sujet :

« Pourquoi n’es-tu là que maintenant ?

- Quand voulais-tu que j’arrive ? Nous étions partis loin avec la meute, et avons rencontré la horde adverse. Un affrontement violent eut lieu, et ils perdirent beaucoup d’entre eux. Leah, ma meilleure amie s’est gravement blessée durant une bagarre avec un loup adversaire. Elle avait perdu énormément de sang et son ventre comportait de graves blessures profondes jusqu’à la chair. Malheureusement, elle est morte. Même la vitesse de guérison d’un loup-garou n’aurait rien pu faire contre cela. »

Ses yeux étaient humides ; elle était prête à pleurer. Je m’excusai et la serrai à nouveau dans mes bras.

Soudain, comme si sa tristesse avait disparu, elle me demanda :

« Pourquoi vous disputiez-vous avant mon arrivée ? »

Je jetai un regard noir à mon père, puis j’avouai :

«  Papa veut que je retourne au lycée la semaine prochaine. S’il souhaite que je fasse de ce lieu un bain de sang... Je n’y vois pas d’inconvénient, râlai-je.

- Tu sais te contrôler en présence d’un humain ! Répliqua-t-il.

- Ah oui ? Alors explique-moi pourquoi je me suis jetée sur Clara !

- Tu as mordu Clara ?! S’étonna ma mère.

- Oui. »

Et je lui expliquai mon après-midi. Seulement, ni moi ni mon père ne lui avouâmes que j’ai tenté de me suicider. Elle déclina, ne paraissant plus surprise du tout par mon attitude :

- Elle a raison John. C’est un très jeune vampire et c’est un miracle qu’elle n’ait pas tué Clara.

- Si je ne l’ai pas tuée, c’était grâce à papa. S’il ne m’avait pas empêchée de boire tout son sang, elle serait peut-être morte à cette heure-ci. Voici la preuve que je ne peux pas retourner au lycée.

Il soupira, excédé par cette conversation qui me portait avantage. J’étais fière intérieurement que ma mère soit de mon côté –ce qui était rare-. Mon regard se posa sur la cuisine, et je m’y dirigeai machinalement. Une odeur alléchante m’y attira. Celle-ci se dégageait du réfrigérateur. Une odeur de sang m’appelait.

Je fis quelques pas puis stoppait net. Mes parents ne contestaient pas.

J’avançai encore, au ralenti. Mon bras s’éleva, ma main attrapa la poignée.

La porte s’ouvrit.

 


 

CHAPITRE IX

       

Au milieu des innombrables boissons et aliments qui me dégoutaient, se trouvaient deux poches de sang. Son odeur était peu étouffée par le plastique qui le comportait. Mon regard s’illumina, et j’attrapai soudain l’une d’elles. Je ne pris pas la peine de regarder mes parents, mais pris leur silence comme accord et dévissai le bouchon. Je bus d’abord une première gorgée pour savourer ce gout onctueux et u***, puis je bus la suite d’un trait, tordant l’emballage dans tous les sens pour ne pas perdre une seule goutte. Mon met rapidement ingurgité, je posai mon regard sur une seconde poche de sang, mais mon père se posta juste devant moi, de façon à m’empêcher d’en prendre une deuxième. Je le regardai froidement, mais ne protestai pas. Voyant que je ne réagis pas, ma mère déclara :

«  Je constate que tu te contrôle bien. Très bien même. Tu es donc apte à retourner au lycée dès lundi. »

J’étais outrée. Une frénésie dévastatrice s’empara de moi, coulant fièrement et durement dans mes veines. Quelques secondes plus tôt, elle était entièrement de mon côté, s’opposant à mon père. A ce moment précis, je la méprisai... Ma vivacité due à mon repas n’avait pas disparu. Suite à l’énervement, mes yeux étaient rouges, et les veines saillantes étaient apparues. J’aurai dû être repoussante, mais au lieu de ça, ma mère se livra à un regard plein de sous-entendus et de dominance avec ses yeux jaunes, tout aussi effrayants. Prenant son regard comme menace, je me jetai sur elle, avec toute ma force. Je plantai mes crocs dans son cou, avant de remarquer que le sang de loup-garou est ignoble. Je recrachai ma gorgée. Puis je la soulevai du sol tout en l’étranglant. Mes crocs étaient toujours aussi apparents tout comme les siens, et j’émis un long grognement furieux. L'air lui manquait et c’est à ce moment que mon père entra en scène. Avant cela, il était resté figé je ne sais pour quelle raison à nous contempler de ses yeux effrayés et paralysés. En un clin d’œil, il me prit par les bras, m’immobilisant et m’envoya valdinguer contre l’étagère au fond de la pièce. Je reçu un choc violent sur la nuque. Je ne parvenais plus à respirer. Je fermai les yeux le temps de reprendre des forces. Lorsque je les rouvris, ma mère était assise par terre sur le tapis aux teintes claires, peint de multiples motifs orientaux. Mon père était à ses côtés, la réconfortant en lui passant sa main dans le dos, et en lui donnant de son sang.

Il lui faisait reprendre des forces en la nourrissant alors que rien de grave ne lui était arrivé.

Et moi, qui m’étais brisé la nuque, il ne me donnait rien. Pas un mot.

Il me regarda hargneusement.

Je montai en courant dans ma chambre, me jetai sur mon lit, enfouis ma tête dans mon coussin rouge en e de cœur, puis pleurai. Je repensai à tout ce que j’avais enduré depuis mon anniversaire. Pourquoi n’étais-je pas comme Clara, une humaine ordinaire, débordant de vie, voyant toujours les choses du bon côté ?

J’étais le point principal d’une malédiction, mais on ne m’avait pas dit en quoi celle-ci consistait, ensuite mes parents avaient fait mine d’être là pour moi, pour me soutenir, alors qu’à la fin, mon père m’avait enfoncé une seringue bien profondément dans le dos, pour m’évanouir. Et cerise sur le gâteau,  ils tenaient absolument à ce que je retourne au lycée dès lundi... Avaient-ils perdu la tête ? Ou était-ce ces multiples évènements si récents qui les chamboulaient ?

            J’entendis soudain des pas réguliers monter les escaliers, et compris qu’il s’agissait de ma mère. Elle toqua à la porte –ce qui m’étonnait-, puis entra. Elle resta dans l’encadrement et avoua :

«Ne sous-estime pas ta force Roxane –je ne lui répondis pas, alors elle poursuivit-.  Ecoute, je te comprends tout à fait ton mécontentement, mais ce que tu as fait ce soir m’a énormément blessée, moralement comme physiquement. Je ne t’aurai jamais crue capable de faire me ça. »

Je lui jetai un faible regard, puis marmonnai une excuse incompréhensible tant ma tête était enfouie dans mon coussin.

 « Je t’excuse, mais en revanche, tu retourneras au lycée, dit-elle sereinement. »

Mais qu’est-ce qui me retenait de lui briser la nuque ? N’avait pas pris en compte mon avertissement de tout à l’heure ?

Impatiente, elle ajouta :

« Demain, nous avons un rendez-vous avec la famille Jackson. Fais en sorte d’être présentable, dit-elle sur un ton méprisant en posant sur ma commode une robe de dentelle noire ».

Je ne pris pas la peine de la regarder de façon plus détaillée.

Je fermai les yeux, et m’assoupis.

Je n’avais pas beaucoup dormi ces derniers jours, et un petit somme ne me ferait pas de mal.

 


 

CHAPITRE X

 

        J’enfouis dans mon sac deux poches de sang –on ne sait jamais-, mon téléphone portable, et mon porte-monnaie. Un jour était passé depuis mon « affrontement» avec ma mère, et toute la famille avait une sorte de rendez-vous dans une secte secrète enfouie au fin fond de la forêt.

            Je m’étais bien sûr élégamment préparée. Je m’étais vêtue de la robe en dentelle noire, d’escarpins de même couleur et j’avais ramené mes cheveux en une sorte de tresse passant à l’arrière de mon crâne et revenant sur le côté, le tout attaché avec une jolie fleur synthétique blanche.

            Je descendis lentement les marches, mon sac à main sur l’épaule droite. Mon père portait un smoking noir et une cravate, et ma mère avait opté pour une robe en soie bleue nuit.

            Je grimpai à l’arrière de la voiture et bouclai la ceinture. Lorsque mes parents montèrent à leur tour, ma mère me lorgna, puis articula :

« Prête ? »

            Je hochais la tête.

Le trajet se déroula dans le silence le plus complet. Personne n’osait prononcer un mot.

            Je regardai, la tête posée contre la vitre froide, les fines gouttelettes qui glissaient le long de la paroi en verre. Le soleil commençait à se coucher.

            Au bout d’un moment, mon père se gara le long d’un trottoir :

« Qu’est-ce qu’il se passe ? Demandai-je surprise par cet arrêt soudain.

- On prend Kayna avec nous, répondit-il sèchement. »

            Mon père ne m’avait toujours pas pardonné mon coup de la veille, lorsque je m’étais attaquée à ma mère. Pourtant, ce n’était pas à lui que je m’étais attaquée ! Il avait bien faillit –temporairement- me tuer en me jetant contre l’étagère... Allez trouver la logique dans tout ça, vous ! Ce n’était pas ma faute si ma mère s’était rangée de son côté si abruptement.

~~

L’extérieur du manoir était lugubre et délabré. Il paraissait être planté là depuis des siècles –ce qui était sûrement vrai- tellement il semblait vieux. Par manque de soin, le lierre n’ayant pas été coupé grimpait jusqu’en haut de bâtiment. On aurait pu y tourner un film d’horreur. Le manoir se divisait en trois parties. La première était le bâtiment central, qui comportait trois grandes fenêtres sur la façade, et une sur le toit. La seconde, ainsi que la troisième étaient des tours, encadrant la bâtisse centrale.

 A l’inverse du manoir qui était en fait effrayant, il y avait un magnifique jardin fleuri qui entourait le palais. Des hortensias bleus et mauves étaient alignés sur le périphérique de l’édifice.

La lourde porte en bois, n’ayant sûrement pas été remplacée depuis la construction du manoir, s’ouvrit –à ma plus grande surprise- sans aucun bruit.  Chad et un homme que je n’avais jamais vu se tenaient l’un à côté de l’autre dans l’encadrement de la porte. Leur ressemblance me frappa soudain. Peut-être qu’il s’agissait de son père. Contrairement à la dernière fois, Chad ne portait pas son jean accidentellement troué ; il était vêtu d’un smoking tout comme mon père.

Mes parents leur serrèrent chaleureusement la main, puis entrèrent :

« Salut ! Me lança Chad.

- Bo... Bonsoir, bredouillai-je gênée d’un tel vocabulaire.

- Bonjour Miss Carter, je suis Monsieur Jackson. Le père de Chad et Lucie, se présenta-t-il avec un sourire sincère. »

Lucie ? Répétai-je intérieurement. Je ne la connaissais pas encore.

«  Enchantée. »

Kayna avait rapidement salué les deux hommes, puis avait disparu à l’intérieur.

  


  

 

CHAPITRE XI

            Contrairement à l’extérieur, l’intérieur était très chic, peut-être même trop à mon gout. Le manoir semblait avoir été récemment rénové. L’entrée donnait sur un hall richement éclairé de bougies auxquelles étaient ajoutées une touche de magie : les bougies flottaient à plus de trois mètres de hauteur au-dessus de nos têtes.

Si je n’étais pas entrée dans ce manoir, j’aurai sans doute imaginé qu’il était hanté. Mais vu de l’intérieur, on le comparerait avec un palais sans –ou presque- aucun problème.

Soudain, une jeune fille, aux cheveux roux joliment attachés s’approcha de nous à grands pas, un immense sourire aux lèvres :

« Bonsoir ! Je suis Lucie, la petite sœur de Chad, dit-elle en s’adressant à moi.

- Oui nous nous sommes déjà rencontrés lorsque tu étais toute petite. Vous aviez le même âge, Roxane et toi. Je me souviens que vous vous amusiez très bien ensemble, déballa mon père. »

            Apparemment, j’avais déjà rencontré Lucie, et je m’entendais très bien avec elle. Mais pourquoi n’en avais-je aucun souvenir ? Comme s’il avait lu dans mes pensées, le père de Chad répondit :

«  Tu ne t’en souviens peut-être pas car Lucie a dû arrêter tout contact avec ses amis pour se donner entièrement à la magie. »

Je me contentai de sourire faiblement, malgré l’énorme confusion qui prenait place dans mon esprit. Avait-il lu dans mes pensées ? Etait-ce là un de ses innombrables pouvoirs ? Puis il reprit d’un ton nonchalant :

« - Lucie doit changer de lycée. Elle ne se plaît pas en internat, alors nous l'avons inscrite dans le même lycée que toi Roxane. Avec mon père, nous avons pensé qu'il serait mieux pour sa nouvelle intégration que tu lui serve de guide si ça ne te dérange pas.

- Non, aucun problème ! Je suis même heureuse de servir enfin à quelque chose ! »

            Les yeux de mon père lançaient des éclairs. Ma mère restait impassible.

           

Chad s’avança alors, et tout le monde le suivit. Il ouvrit ensuite deux larges portes donnant sur une salle de bal immense. Celle-ci, comme le hall, était éclairée de bougies suspendues. Des lustres en cristal et des plafonds à fresques décoraient vivement la large pièce. Un groupe de musiciens jouait sur une estrade. Ils étaient tous humains, sans exception. Pourtant, je ne sentis qu’une faible envie de leur sauter à la gorge.

Quelques convives qui ne me paraissaient pas le moins du monde mortelles valsaient sur une composition de Ravel.

Mon père et ma mère s’en allèrent de leur côté pour danser, Kayna fit de même avec un homme qu’elle avait rattrapé au passage, Lucie avait quitté la petite troupe et moi... Et moi j’étais seule. Je m’apprêtai à sortir quand soudain, une main légère me prit le bras. Je me retournai brusquement.

C’était Chad.

Il resta planté là devant moi, fit une légère et élégante révérence –que je lui rendis, puis me tendit la main, pour m’inviter à danser. Je ne me souciai alors, plus de personne, ni de mes problèmes, ni de mon passé. J’étais aveuglée par ce sorcier si beau et si craquant. Je ne l’avais encore jamais regardé intensément et de manière détaillée. Ses yeux noisette faisaient ressortir ses fossettes lorsqu’il souriait. Il me contemplait et je faisais de même.

J’attrapai timidement la main qu’il me tendait, puis il m’attrapa par la taille. Mes premiers pas furent plutôt raides à cause de l’appréhension.

Je ne connaissais pas vraiment les pas de danse. Il me fit tournoyer autour de lui, et si je parvins à ne pas lui marcher sur les pieds, c’était grâce à la précision des vampires. Au bout de quelques minutes, je commençais à me détendre et à profiter de la fête. Il n’y avait aucune raison de pa***r !

 

Nous poursuivîmes pendant quelques minutes jusqu’au moment où il me fit pencher en arrière dans une finesse inattendue. Mon cœur battait la chamade, et si j’avais été en mesure de transpirer, j’aurai été complètement trempée de sueur. Il articula d’un ton léger :

« Le vampirisme te va à ravir. »

Je souriais :

« C’est parfois compliqué de me contrôler, chuchotai-je à mon tour. Hier j’ai failli tuer ma meilleure amie, et dans la soirée je me suis attaquée à ma mère, avouai-je.

- Ne t’en fais pas. Ce n’est pas ta faute. Toutes tes émotions seront exacerbées durant quelques jours. Pourtant, je remarque que tu n’as pas encore tué les musiciens, ajouta-t-il amusé.

- Quelque chose m’en empêche. »

Comme il ne poursuivit pas j’ajoutai :

« C’est sûrement votre sort. »

Il me lança un regard gêné et déclara :

« Non pas cette fois-ci. Le sort s’est estompé lorsque tu es arrivée dans ce manoir. Au fait, tu peux me tutoyer. »

J’eus à peine le temps de sourire qu’il reprit la danse plus intensément qu’auparavant.

            Au bout d’un moment, il me plaqua contre lui, de façon à ce que mon dos soit appuyé contre son torse. Il murmura à mon oreille :

« Tu es éblouissante »

Tentait-il de m’envoûter ? Je ne captiver par son regard charmeur : J’avais déjà un petit ami. Un certain Matthew Cross aux cheveux blonds, au regard de biche, au teint pâle et séduisant et au sourire de rêve. Depuis plus d’un an, c’était avec lui que je passais mes pires délires, mes moments de bonheurs et de tristesse.

 

Une fois la musique achevée, il m’attrapa chaleureusement le bras et me raccompagna jusqu'aux larges portes. Il me déposa un léger *** sur la main, puis quitta la pièce.

 

 

 

        

 

 

 

à bientôt!!

   


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