Apprendre que tu vas mourir, alors que tu n'as que 20 ans, c'est un choc. 

Apprendre que tu as une chance de t'en sortir, c'est inespéré.

Voyager à l'autre bout du monde pour une cure à ma maladie, c'est ma réalité.

Ça fait bientôt 1 an que j'ai déménagé dans les confins de l'Inde. Demandez à la moi d'il y a deux ans si je me doutais que je quitterais tout ce que je connais pour me retrouver isolée sur un autre continent, à sauver mon corps d'une maladie jusque là presque inconnue. La moi d'il y a deux ans aurait rit et aurait continué son chemin.

Aujourd'hui, c'est complètement différent.

Les crises ont commencé d'un coup. Aucun préavis, aucun signe précurseur. Juste, le néant. Toutes les semaines, je tombais dans une sorte de transe qui me plongeait dans un coma d'une durée indéterminée. Personne ne comprenait. 

C'était banal au début, ça ressemblait à des chocs vagaux. Des pertes de conscience dues à de trop fortes émotions qu'on me disait. Attendre que le deuil se fasse, qu'on me suggérait. Perdre mes parents avait été dur. 

Puis les crises ont continué d'arriver. De plus en plus souvent, de plus en plus longtemps. Jusqu'au jour de l'accident. Autoroute 10, direction Est. 21h43, soir de novembre 2017.

Accident de voiture grave causant une blessée qui repose dans un état critique à l'hôpital. Elle a été chanceuse. Elle aurait dû mourir ce soir là, les médecins lui ont dit. Ce qu'elle en pensait?Qu'elle aurait dû y rester plutôt que de vivre avec une telle condition. 

Un médecin de l'hôpital s'est intéressé à son cas. Il devait discuter de ses résultats d'examen quotidien à la suite de l'accident et les yeux de la jeune femme s'éteignaient à toutes les quelques minutes. Puis elle revenait. Et repartait. Ainsi de suite. 

Il lui a proposé la cure. Il avait trouvé son problème. Miracle. Des explications? Aucune. Pas un mot sur sa condition. Un mystère total. Excepté l'avertissement: si elle ne prenait pas la cure, elle mourrait. Il lui donnait un an.

Ces mots, c'est comme une petite roche lancée par un enfant dans un lac paisible. C'est pour bien faire, c'est tout doux, puis on voit l'impact, puis l'onde de choc, qui s'étend tout autour et s'étire. Ça remue, ça éclabousse, ça brise la paix et la tranquilité.

Familles et amis se sont présentés. Ils lui ont dit aurevoir. Pas de temps à perdre, la cure attend. Avion, escale, avion encore, petit bateau, fatigue, courbatures, abscence entre tout ça... 

La voilà qui arrive. Elle pose le pied en Inde et se sent... Sauvée.

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