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1
ممثلة (rang 2)
Flash

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon monde à moi

 

 

 

 

Présentation

 

 

 

 

 

Brooklynn McBrian « Brooke »

 

Timide, attache trop d'importance aux gens, romantique.

 

Cheveux blond vénitien détachés, yeux verts, teint de porcelaine.

 

Blouse sans manche à col, jegging taille haute, tennis à semelle épaisse.

 

 

 

Rowan Collins

 

Caractérielle, déterminée, intéressante.

 

Cheveux châtains lissés au point d'être cramés, yeux chocolats, est de la même taille que Brooke.

 

Pull de chez TopShop, legging, Nike grises.

 

 

 

Olivia Edwards « Holly »

 

Sensible, caractérielle, complice avec tout le monde.

 

Cheveux bruns avec tie & die pétant, yeux marron-vert, grande.

 

T-shirt à l'éffigie de groupes de rock/ top chic, jegging, Converses noires

 

 

 

Gerri Nelson

 

Attachante, rêveuse, sait se défendre.

 

Cheveux bruns avec des reflets roux bouclés, yeux noisettes, taches de rousseurs.

 

T-shirt blanc/noir, jegging à fermetures, Converses blanches.

 

 

 

Ruth Pinnock

 

Ennemie de Brooke et exerce une grande influence sur les gens.

 

Kira Jauregui

 

Amie loyale de Ruth et est en couple.

 

Ethan Mason

 

Garçon arrogant et est le voisin de Brooke en histoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
J'ai sûrement fait plusieurs fautes;)
bonne lecture
PROLOGUE

J'adore la présentation des personnages dans les histoires, on peut alors les imaginer plus facilement et on peut même essayer de les comprendre à travers leurs émotions ainsi qu'à leurs intentions.

Dans les histoires il y a toujours des méchants et des gentils. Le personnage principal est très souvent une fille, banale ou extraordinaire, dotée d'un talent u*** ou est tout simplement passionnée. Cette fille a une meilleure amie parfaite ou pas, ainsi que d'autres amies. Elle est peut-être populaire ou plutôt méconnaissable. Il y a aussi cette autre fille, surnommée La peste, qui fait tout pour se faire remarquer à l'école. Blonde ou brune, elle est démoniaquement jolie est plaît à tous les garçons qui l'entourent.

Mon histoire à moi est très banale mais je vais quand même la raconter.

Le personnage principal de mon histoire est une jeune anglaise qui vit à Cardiff, dans Blair Avenue. Elle a hérité des cheveux blond vénitien de sa mère et des yeux verts de son père. Sa sœur aînée Shay va bientôt quitter la maison pour s'inscrire à l'université de Oxford, une des plus réputé de l'Angleterre. Son autre grande sœur, Allison, est au lycée de Blair Avenue, mais est dotée d'un caractère dur. Il y a aussi sa petite sœur, Sasha, âgée de seulement six ans. La famille a adopté récemment un carlin -ou du moins carline- nommée Gipsy.

Cette fille n'est autre que Brooke McBrian, c'est-à-dire moi.

 

Assise sur le lit superposé et entourée d'une multitude de peluches Marie des Aristochat, je regarde avec ennuis Rowan qui pianote sur son iPhone et qui prend des selfies d'elle. Cela fait un moment que ça dure. Ce n'est pas la première fois que ça arrive à vrai dire, en fait tout à commencer en début de Cinquième, qaund Rowan a commencé à traîner avec Ruth Pinnock et Kira Jauregui. Nous avions toujours étaient dans différentes classes depuis la primaire mais nous nous étions toujours retrouvées au récré ou en cours de sport. Mais là, tout a changé.

Je connaissais déjà Kira de la primaire, une fille assez sympas qui collait tout le temps Rowan et Ruth était dans ma classe en Sixième, une fille plutôt maladroite et timide. Mais tout le monde évolue au fil des années, c'est bien connus. Surtout quand les gens ont des grands frère et grandes sœurs qui se sont fait remarquée au collège en collectionnant les courtes relations ou en explosant les fenêtres de physique-chimie avec un pétard. Comme par hasard, Ruth avait hérité d'une grande sœur collectionneuse de conquête et d'un frère briseur de fenêtre. Mais elle avait un but bien précis:faire pire que les précédent Pinncok qui ont foulés le sol du collège de Blair Avenue. Ruth a donc combiné les deux spécialités pour n'en faire qu'une. Elle passée de la fille discrète à celle qui se fait remarquer de partout. Il fallait bien sûr que Ruth ait une ''amie'' -si on peut l'appeler amie- , elle a donc prit Kira avec elle. Elles se sont vite fait suivre par une partie des garçons du collège.

Rowan se sentait un peu seul, elle n'avait aucune envie de rester seul. C'est une fois en cours de musique que Rowan décida de dévoiler son talon au piano de la professeur. Ruth l'a abordé à la fin du cours et lui a gentiment proposé de venir mangé à leur table. Rowan m'a appelé le soir même pour tout me raconter et je me suis tout de suite sentie coupable. En l'écoutant parler de Ruth, je me disais que j'aurais du la voir plus souvent, mais c'est pourtant ce que je faisais. Quand elle a raccroché, je me suis dis qu'elle rigolait en disant que Ruth était une fille bien, car Ruth est tout sauf une fille bien, en fait. Le lendemain, je l'attendais à notre point habituel, l'endroit où nous nous retrouvons toujours le mardi. J'ai attendue pendant toute la récrée et aucun signe d'elle. C'est une fois après être sortie de mon dernier cour avant de manger que je l'ai vu, bras dessus et bras dessus avec Ruth et Kira entrain de rigoler, les garçons sur leur talons. Elle s'était lissés les cheveux et s'était mit du mascara, le même que Ruth ,celui qui fait des gros paqués de pattes d'araignées noires.

Elle m'est passé devant, sans même remarquer ma présence. Je me suis tout simplement dit qu'elle ne m'avait pas vus. Ce jour-là, j'ai mangé avec Gerri Nelson, ma voisine en cours d'art plastique. Depuis qu'elle a mangé avec Ruth, Rowan la suit comme son ombre, comme si elle était dépendante d'elle, Kira tout craché.

Je regarde Gipsy qui essaye de réveiller , le chow chow de Rowan, mais celui-ci préfère dormir que de jouer avec son amie. En vain, le petit chien -ressemblant à un lion croisé à un ours- refuse officiellement de jouer à la balle avec la carline.

Rowan sourit à son écran et finit par éteindre son portable. Elle me regarde avec son sourire angélique, celui auquel je m'accroche quand j'ai l'impression qu'elle ne m'aime plus comme avant. Mais, je suis bête, Rowan m'aime toujours autant, sinon elle ne m'aurait pas inviter chez elle.

- Brooke ? Demande celle-ci, toujours en souriant.

- Rowan. Je réponds avec moins enthousiasmes qu'elle.

- Ça te dit qu'on aille au parc avec les peluches ?

- Bien sûr.

Je prends la laisse rouge de Gipsy, ainsi que sa petite balle qu'elle est entrain de mâchouiller. Rowan prend le petit harnais de son chow chow et enfile ses Nike grises. Nous sortons de sa maison et descendons les marches du perrons grises. Pendant tout le trajet, nous nous sommes pas dit un seul mot. Le vent souffle sur nos cheveux et sur les poils couleur pain d'épice de . Les seuls bruits qu'on entend sont les semelles couinantes de mes victoria ainsi que les petites pattes des peluches sur le trottoir.

C'est la première fois qu'il y a un grand silence gênant entre nous deux. Je jette un rapide coup d’œil à Rowan. Elle porte un gros pull en mailles sur un jegging noir à fermeture neuf de chez TopShop. Ses cheveux sont encore une fois lissés au point d'être cramés et ces cils ent des gros paquets noirs. Ses yeux chocolats ont l'air perdu dans le vague, comme si elle se sentait toute petite.

Nous arrivons enfin au parc. Le rectangle de jeu est occupé par plein d'enfants rieurs, surveillé par leur parents, assis à des bancs. Nous atteignons la grande pelouse verte et fraîche qui occupe tout le parc. Ma meilleure amie se décide enfin à me parler :

- On s'assoit

Je hoche maladroitement la tête et m'assis sans répondre. Je libère Gipsy de sa laisse, imité par Rowan. Je lui en veut de ne pas me parler, mais je m'en veut à moi-même. Je me tourne et fais face à elle. J'ouvre la bouche et m'apprête à lui parler, mais son iPhone vibre et met fin à mes intentions. Elle sort son portable et rigole à la vus de son écran. Je méprise son iPhone, il diminue nos conversations. Je lance « On fait quoi, Rowan » et un long silence s'installe.

- Pourquoi tu ris ?

-Oh, c'est rien. Juste un snap.

Encore une réponse glaciale sans vouloir l'être.

La carline commence à mordiller affectueusement l'oreille du chow chow, mais le petit ours-lion ne lui redonne rien en échange. Comme Rowan et moi.

Soudain, je vois des ombres se dessiner au-dessus des nôtres. Un liquide froid et noir se renverse sur moi en me trempant de la tête au pied.

-AAAAAHH !! Je hurle en me retournant avec frayeur.

Juste derrière nous se tient Ruth, Kira et cinq garçons, dont un tenant une canette de coca light. Ils rigolent tous de moi, même Rowan.

- Pourquoi tu m'as fait ça !

- Il t'as fait ça car il savait que ça serrait marrant, répond Ruth en répondant à la place du garçon (Elle s'adresse alors à Rowan. ) Hé, comment va ma Rowie chérie ?

Rowie est le surnom que je lui donne et il n'y a que moi qui peut l’appeler comme ça.

- Ta Rowie ? Je questionne en regardant Ruth et ma meilleure amie.

- Oui, ma Rowie à moi, réplique Ruth en embrassant la joue de Rowan.

J'ai une envie pressante de vomir et je embaume le soda. La fille qui était sensé être ma meilleure amie enlace une fille que je déteste le plus au monde. Kira enlace son copain et l'embrasse à pleine bouche et les autres regardent Rowan et Ruth avec délice.

- Tu viens avec nous, on va traîner un peu dans Blair Avenue ? Lance Kira en s'adressant à Rowan et en m'ignorant complètement.

- Cool, je dois juste chercher mon chien et je reviens. Dit Rowan en allant vers .

- Il est là ton chien, regarde !! rigole le copain de Kira en donnant une bourrade à un autre.

Tout le groupe éclate de rire et moi je regarde. Voyant Rowan rigoler avec Ruth et sa troupe, je me sens déplacée et seule.

Je n'ai même pas besoin d'aller chercher Gipsy car la voilà qui court vers moi. Je l'attache et passe devant le groupe sans même jeter un regard, tout comme Rowan me l'avait fait.

J'ai froid dans mes vêtements trempés et mes victoria sont tachées d'herbe. Je repasse devant les jeux ainsi que les enfants qui rigolent. Je n'ai qu'une envie c'est de rentrer et de me rouler en boule dans ma couette. Malgré ça, j'aime toujours autant ma meilleure amie. Mais elle, elle a changé et je n'arrive pas trop à m'y faire.

Une fois arrivée à la maison, je monte à l'étage où se trouve ma chambre. Mon lit m'attend à bras ouvert que je vienne me jeter dessus mais au lieu de ça, je regarde dans mon dressing. Une blouse à col de chemise m'attire sur son cintre ainsi que mon short taille haute plié dans les étagère des jegging et legging. Je retire mon sweat ornée d'un nœud papillon et mon jegging bleu pour enfiler la blouse et le short. Je déchausse mes victoria et je me jette sur mon lit.

C'est à ce moment là que je pense à ma voisine, Holly et à Gerri. Ma voisine n'habite qu'à deux maisons de la mienne. Je lace mes bottines crèmes -oui, je porte des bottines même au printemps- et laisse la maison vide avec Gipsy, comme elle l'était avant que j'arrive.

 

 

Je suis encore dégoûtée de l'attitude de Rowan, le fait qu'elle m'est ignoré autant alors qu'on se connaît depuis très longtemps.

 

J’atteins enfin la maison couleur brique entourée de barrières blanches éclatantes au soleil. Je monte les marches du perron et toque timidement à la porte. C'est Amy, la petite sœur de la famille Edwards, qui m'ouvre.

 

- Brooke ! Crie de joie, la petite brune en remuant sa frange tellement fort qu'elle pourrait s'envoler.

 

- Hé, je fais en rentrant dans le vestibule climatisé. Holly est dans sa chambre ?

 

- Oui, elle écoute de la musique.

 

Je monte en courant l'escalier recouvert d'un grand tapis bordeaux. La porte ouverte mène à la chambre de ma voisine. Celle-ci dodeline de la tête, son casque sur les oreilles, tout en chantonnant les yeux fermés.

 

- Were driving slow, throught the slow on Fifth Avenue...

 

Sa voix est tellement magnifique que je n'arrive même plus à fermer la bouche -je dois vraiment ressembler à un poisson. Elle ressemble beaucoup à celle d'Ellie Goulding, mais elle n'est pas blonde. Elle a de longs cheveux bruns qui arrivent sous sa poitrine qui se dégradent en un jolis rouge. Son t-shirt à l'effigie de Nirvana est bien repassé et tout propre. Ses converses noires tapent le sol au rythme de la chanson des Pussicat Dolls.

 

Holly finit par remarquer ma présence et devient aussi rouge que son tie & die.

 

-Salut, je lance.

 

- Salut ! Ça fait combien de temps que tu es là ? Demande Holly en retirant son casque pour le poser sur son bureau.

 

- Disons, depuis le début de cette chanson. Tu as une jolie voix, Holly.

 

-Merci, dit-elle avec un sourire timide.

 

On préjuge vite Holly. Dans ses t-shirt de groupes rock et ses tie & die pétants, les gens lui collent une étiquette : celle de la fille qui se la joue punk. Mais elle n'est pas punk, du moins pas pour longtemps. Dès demain, son look va changé : elle troquera sûrement ses affaires sombres par une jolie robe en dentelle clair ou par un sweat ''HIPSTER'' bordeaux avec ses éternelles converses noires. C'est ça, en fait : Holly est une hipster. Elle mélange plusieurs style pour crée le sien.

 

- Qu'est-ce qui t'amènes? Reprend Holly, ses yeux marrons verts plus étincelants que jamais.

 

Mon sourire s'efface. Je repense à l'après-midi que je devais passer avec ma meilleure amie. Il ne s'est pas du tout passer comme prévu. Entre les gros silences, la canette de coca et mon départ même pas constater, c'était un vrai cauchemar.

 

- Ça s'est bien passer avec Roman ? (Mon estomac se noue et se tord de douleur.)

 

- Eh bien, je commence en prenant place sur la banquette collée à la fenêtre. Rien ne s'est passer comme je l'espérais. Rowan a passé tout son temps sur son portable, ensuite on est allé au parc et là un idiot m'a renversé sa canette de Coca sur la tête. (Holly se mord la lèvre, compatissante.) Je me suis retrouvée trempée et tout le monde s'est moqué de moi. Je suis partie et Rowan n'a même pas remarquer que j'étais mal à l'aise.

 

Je sens les larmes monter, mais ferme les yeux pour ne pas qu'elles coulent. Je ne devrais pas pleurer pour cette fille, elle ne le mérite pas.

 

Holly vient me rejoindre sur la banquette et passe un bras autour de mes épaules pour m'attirer contre elle. Je pose la tête sur elle et respire son parfum : un mélange d'ananas et de papaye, je crois.

 

- Tu crois que je suis inintéressante ? Je lâche en faisant face à ma voisine.

 

- Tu n'es pas inintéressante, Brooke. Déclare Holly avec sincérité.

 

Je me lève comme si on allait m'arroser de coca à nouveau et piétine le tapis en mouton noir de Holly, tout en faisant les cent pas.

 

- En tout cas, Rowan ne m'aime pas ! Je gémis, avec la voix d'une enfant de cinq ans. Ruth et Kira non plus.

 

- Pourquoi tu me parles de ces fille ? Brooke, écoute-moi. (Elle se lève de la banquette et se plante devant moi.) Regarde-moi. (Comme Holly est grande, je dois lever la tête pour la regarder dans les yeux.) Si tu penses que Rowan ne t'aime pas, va lui dire... Mais le plus important c'est... (Elle tapote le bout de mon nez avec son index.) Est-ce que toi, tu l'aimes encore.

 

- Elle m'a peut-être laissé de côté, mais c'est toujours ma meilleure amie. Je réponds.

 

- Tu lui en veut ou pas, du coup ? Questionne Holly, un peu perdue.

 

- Malgré ce qui s'est passé, Rowan est toujours importante pour moi. (Je jette un coup d’œil aux nombres rouges affichés sur son réveil : 7H45 pm.) Désolé mais je crois que je dois y aller, ma mère est sûrement déjà rentrer à la maison.

 

- OK, réfléchit bien à ce que je t'ai dit : il faut que tu parles à Rowan.

 

- Oui ne t'inquiète pas, dis-je en embrassant sa joue. Bisous !

 

- Bisous.

 

Je me précipite dans l'escalier au point de tomber, en passant devant sa petite sœur qui tient une mini poussette rose.

 

- Tu pars déjà ?

 

- Ma maman est rentrée et je vais bientôt manger, Mimy, j'annonce, la main sur la poignée.

 

Je referme la porte, saute les trois marches du perron et franchis les barrières blanches pour enfin, atteindre le trottoir.

 

J'aperçois la Fiat 500 blanche de Shay qui est d'ailleurs entrain de fermer le coffre, des sac de boutiques accrochés à ses bras.

 

Je presse le pas et arrive à côté d'elle :

 

-Shay !

 

- Brooke, tu tombes bien ! Tu veux bien m'aider à porter ça ? Demande ma grande sœur en me donnant des sac inscrits du logo M.A.C., tout en agitant fièrement sa queue-de-cheval rousse.

 

J'ouvre le portillon et claque le petit talon de mes bottines contre l'allée en ardoise qui mène à la maison marron et brique, la même couleur que celle de Holly. Je pose les sac sous le porche, introduis la clé dans la serrure et pousse la porte d'entrée.

 

En entrant, une bonne odeur de cuisine se répand dans le vestibule. Ma mère prépare un plat composé de riz, de poulet et de courgettes.

 

- Salut Maman, je lance en mettant les articles sur un meuble de la cuisine, avant de l'embrasser.

 

- Salut ma chérie. J'en connais une qui a fait les magasins, constata ma mère comme Shay arrive avec d'autres achats. Il y avait des réductions ?

 

- Non, juste l'ouverture de deux magasins et d'adorables top chez New Look, explique ma grande sœur, ravie de ses achats.

 

- Bien, dit Maman en s'essuyant les mains sur son tablier, on va passer à table. Sasha, tu viens ?

 

- J'arrive, répond la petite rouquine en courant pour prendre place à la table.

 

Nous commençons à manger. Je prends une fourchette garnie de riz arrosé de citron et tente de l'avaler malgré ma gorge en feu.

 

CHAPITRE 3

 

Dumb dumb, dumb dumb...

 

Je mets fin à la chanson de Tich en soupirant.

 

On est lundi matin. Plus précisément le premier lundi du mois d'avril.

 

Mon après-midi raté avec Rowan date d'une semaine et quelques jours. Elle continue toujours de fréquenté Ruth et continue toujours de me parler, quand nous nous croisons dans les couloirs, au self, comme si de rien n'était.

 

Je n'ai aucune intention d'aller lui dire ce qui me gène chez elle, tant pis si Holly s'énerve contre moi. Le fait de la voir me suffit amplement.

 

Je sors du lit et jette un œil aux vêtements pliés qui occupé la chaise de mon bureau. Allison -ma deuxième grande sœur- m'a récemment offert un sweat vert foncé imprimé du logo Starbuck, un produit dérivé qu'elle a obtenue grâce à son travail. Ce n'est pas trop mon style mais je le trouve quand même joli. J'attrape un jean avec fermetures au chevilles noir et glisse mes pieds dans mes UGG marrons.

 

Même si on approche du printemps, les températures restent froides, comme en milieu d'automne. Il fait particulièrement nuageux, ce matin.

 

Voyant que je m'apprête à quitter ma chambre, Gipsy sort de son panier et trottine pour me suivre, ses grands yeux globuleux exorbités.

 

Je ferme la porte et descends l'escalier en chêne, la carline sur les talons. Arrivée à la cuisine, je prends un bol ainsi que des Froot Loops : des petits O de toutes les couleurs. La petite chienne mordille le talon de ma bottine, un signe d'une grande impatience chez elle.

 

- Hé, calme toi, je m’adresse à Gipsy en la repoussant doucement. (Je cherche dans un placard et trouve une boîte de croquette à la viande.)

 

Après avoir versé sa portion, la carline se jette sur sa gamelle noire. Je mange tranquillement mon déjeuner tout en regardant l'heure qui tourne sur l'ancienne pendule.

 

Mon bol vide, je le range dans le lave-vaisselle et file dans la salle de bain. La vision de mon reflet dans le miroir me terrifie un peu. Mes cheveux sont gras. On peut voir à la racine, des traces graisseuses ayant l'apparence du beurre fondus. Ils sont d'ailleurs plus blond vénitien, mais d'un roux terne et sale qui contraste avec la couleur de mon sweat.

 

Mes yeux verts fatigués sont soulignés de cernes cette . De nature, ma peau est blanche tirant sur la porcelaine. Mais les nuages qui recouvrent Cardiff n'arrangent rien et font ressortir ma pâleur.

 

J'essaye de enlever les nœuds de mes cheveux, les dents serrés, en priant pour que la brosse ne se casse pas. Ensuite, je m'attaque à ma brosse à dents. Comme je suis loin de la perfection de Shay et de Allison, il a fallut que j'ai des dents presque rectangulaire alors que j'ai porter un appareil dentaire pendant au moins trois ans, c'est vraiment injuste. Même si ma mère trouve que ça me donne un air ''malicieux'', je n'en suis pas du tout convaincus.

 

L'établissement de Blair Avenue est publique et sans uni e, mais les règles sont quand même stricte. Pour le maquillage, il doit être léger et appliquer avec modération. C'est une véritable torture pour les filles comme Kira et Ruth, mais pour moi, ça ne me fait rien : je ne me maquille pas. Maman m'autorisera l'année prochaine comme ça sera ma dernière année au collège.

 

J'attrape mon Eastpack gris chiné et sort de la maison silencieusement.

 

Une fois dehors, je me prends une rafale de vent sur la figure, ce qui doit empirer l'état de mes cheveux. Le portillon claque et je dois me débattre pour glisser le loquet. Je reconnais ma voisine, qui elle aussi se bat contre son portillon. Je viens l'aider.

 

Son chignon est tout décoiffé par le vent mais ça rend joli sur elle. Le col de sa chemise est bien ajusté par-dessus son pull. Ses converses noires sont un peu usé par le temps.

 

- Ça va, commence la grande brune en détachant son chignon pour en faire un à nouveau.

 

- Oui, comme tout les lundi, je plaisante avec une pointe d'ironie. Nos bus vont bientôt passer.

 

Nous pressons le pas avec une grande synchronisation. Nous sommes tellement différentes, Holly et moi.

 

Il y en a une qui est rousse, et l'autre est brune. Une est plus grande que l'autre. Une porte des bottines, l'autre met des converses. Une est timide et discrète, l'autre est caractérielle et crie pour se faire entendre.

 

Deux filles différentes mais qui s'assemblent bien : voilà ce qu'on est Holly et moi.

 

 

 

 

 

Nous arrivons à l’arrêt, nos Eastpack sur l'épaule. Face à la route, le collège privé Hamilton -qui possède un nom tellement il est important- paraît impressionnant sous le temps grisâtre. Nous rigolons à la vue des cravates et des jupes qui représente l'uni e des élèves. Peu de personnes attendent le bus : une grand-mère garde son yorkshire dans son horrible sac à main, un homme d'affaire se tient bien droit dans son costume et une lycéenne écoute de la musique avec des écouteurs orange.

 

Comme à notre habitude, ma voisine et moi, nous discutons tranquillement tout en ignorant les gens qui nous entendent.

 

- Tu commences par quelle matière ?

 

- Géographie avec M. Burton, soupire Holly en refaisant son chignon à nouveau.

 

Même si nous ne sommes pas dans le même collège, nous connaissons la réputations des élèves et des professeurs de l'une et de l'autre.

 

- J'ai un contrôle de maths sur le calcul littéral et les statistiques avec Mrs O' Cannoven. Je déclare sur un garçon de Hamilton. Regarde le blond aux yeux bleus, là-bas, celui qui a les yeux bleus.

 

- Plutôt mignon, acquiesce Holly en le détaillant de la tête au pied, sans aucune discrétion. (Le garçon sourit et tchèque avec un groupe d'amis.) Je suis sûr que son prénom est Jack ou Peter...

 

- Je penche plus pour Jack... ou Ken !

 

Nous éclatons de rire sous le regard méprisant de la grand-mère et son yorkshire.

 

Une jolie blonde bien élancée dans son uni e bleu marine -vêtements obligatoires de Hamilton- s'approche du garçon aux yeux bleus et se jette sur son dos.

 

- On dirait que Ken apprécie que sa Barbie se colle à lui, je rigole.

 

- Non arrête, c'est sa sœur. ( Ken se retourne et enlace la jolie blonde avant de l'embrasser passionnément.) Ah non, cette fille est bien sa Barbie, constate Holly au point de ***fer.

 

Nouveau gros éclat de rire.

 

Un bus de ville vert se dirige vers notre arrêt ce qui met fin à nos moqueries.

 

- Mince, déjà. Lance la grande brune en empoignant son sac zébré. Bisous et salue Barbie de ma part.

 

- No soucy, je dis comme elle monte les marches du bus suivit de l'homme en costume et de la lycéenne aux écouteurs orange.

 

Je la regarde s'installer à côté d'une fille qui doit avoir dans les quatorze ans et j'agite ma main. Son bus tourne au rond point et file vers le centre de la ville.

 

Mon bus scolaire vert arrive cinq minutes après et s'arrête en faisant grincer ses roues. Je montre ma carte plastifié de ma photo qui date de la Sixième au chauffeur et me glisse sur une banquette qui sent le renfermé. L'école Hamilton défile par la fenêtre ainsi quue plusieurs bâtiments importants. Je sors mes écouteurs de ma poche et les met dans mes oreilles pour mettre fin aux rires de Ruth et Rowan.

 

Durant le trajet, je sens ma confiance diminué. Depuis la Sixième, je n'étais pas à l'aise au collège. Je me cachais dans les toilettes ou dans les couloirs... à cause de Ruth. Elle m'a humilié devant toute la classe car je n'ai jamais embrassé un garçon. C'est faux car j'ai déjà embrassé un garçon en primaire, ce n'était juste pas un vrai *** à pleine bouche. Depuis ce jour, ma timidité s'est amplifié.

 

Le bus s'arrête devant un grand bâtiment marron : le collège. Je pose mes UGG sur le sol trempé par la pluie qui commence à tomber. Génial, il faut en plus que j'ai l'aspect d'un cocker mouillé. Je suis les élèves qui s'empressent de rentrer. J'arrive aux grilles de l'entrée. C'est toujours impressionnant de franchir la cour parmi quatre cents élèves. Ma vision se fixe sur les couleurs que portent les élèves : bleu canard, jaune moutarde, bordeaux... On se croirait vraiment en octobre et non en avril. J'aperçois enfin une petite silhouette menue habillé de noir et de blanc qui m'est familière. Ses joues sont constellés de taches de rousseurs et ses cheveux brun-roux ent des boucles bien élastiques qui retombent sous sa poitrine.

 

- Brooke, m'interpelle celle-ci, ses lèvres rose dessinant un sourire.

 

- Salut Gerri !

 

La sonnerie sonne au moment où nous nous dirigeons aux toilettes. Nous détournons notre chemin vers un des escalier qui mène à l'étage. Les élèves de notre classe rentrent dans la salle de Mrs O' Cannoven.

 

Je prends ma place habituelle qui est l'avant dernier bureau de la rangé de gauche. Gerri est à l'opposé exact. Je sors mon stylo bleu et attend ma copie. La professeur distribue le devoir rangée par rangée.

 

Je regarde autour de moi, les élèves qui commencent à travailler. Cassie Rohdes, la petite protégée des quatre autres girly de la classe, mastique son chewing-gum et Tod Osment louche sur un des exercices. Deux personnes différentes qui règnent sur la classe : une petite blonde qui se maquille beaucoup et un grand châtain qui raconte des blagues lourdes à longueur de journée.

 

Je m'arrête involontairement sur le dos de Ethan Mason, ou plutôt sur sa chemise en denim. C'est un garçon que je déteste. Il est arrogant, provocateur et n'hésite pas à embêter des filles. Beaucoup le trouve beau, mais pas moi. Même sans ses défauts, je pense que je ne l'apprécierait pas. Il n'est qu'à deux bureaux de moi, qui sont occupés par Lauren Cabello et Alyssa Henry, les copines de Cassie.

 

Ça fait deux ans que Ethan est dans la même classe que moi. Ruth et Kira lui ont demandé l'année dernière, laquelle des deux il préférait. Il a répondu qu'il n'était intéresse que par les filles aux cheveux clairs. J'espère qu'il ne considère pas les cheveux blond vénitien, comme des cheveux clairs.

 

Kira a été dégoûté car elle a eu un faible pour lui, mais maintenant elle sort avec Trevor, nan ? Heureusement qu'elle a eu un nouveau coup de foudre sinon ses cheveux noirs aurait subit une teinture blond platine. Oui, cette fille est limite plus désespérée que Ruth.

 

La sonnerie sonne et je quitte le cours après avoir rendu ma copie.

 

CHAPITRE 4

 

Mardi après-midi, j'apprends avec Gerri que nous allons changer de place en histoire.

 

- Fait chier, s'enquit Gerri.

 

J’acquiesce et lance un regard noir à M. Donelly. Je me mords les lèvres jusqu'à ce qu'elles saignent. Les élèves se précipitent sur la feuille violette sur laquelle nos places sont inscrites. Je restent en retrait avec mon amie. Nous avons été comme ça dès le début de la Cinquième : derrière les autres à les regarder. Les groupes d'amis ont été er depuis la primaire ou en Sixième. Mais il n'y avait pas de places pour nous accueillir, Gerri et moi. C'est cette manie de se sentir de côté qui nous a rapproché.

 

Les Cinquièmes se bousculent les uns contre les autres pour accéder à leur bureau. Je m'approche de M. Donelly où la feuille est posée. Je sens mon cœur s'affoler. Il n'y avait qu'une chance sur un million pour que je me trouve à côté de cette personne. Je déglutis et prends ma nouvelle place dans la colonne de gauche. Mes mains sont moites et j'ai du mal à respirer.

 

Ethan Mason est bel et bien à côté de moi. Je baisse les yeux pour éviter de croiser les siens. Je me sens gêner au moment où il prononce mon prénom.

 

- Euh... oui ? Je demande mi-gênée mi-agacée qu'il me parle.

 

- Tes parents sont déjà aller à New York ?

 

- Non, jamais. Je réponds en fixant le tableau. Pourquoi ?

 

- Tu as le nom d'un quartier de New York.

 

Devant mon air ahuri, il ajoute :

 

- Ton prénom. Tu t'appelles bien Brooklyn, nan ?

 

Il commence à me gonfler avec ses questions. Biensûr que je m'appelle Brooklynn !

 

- Brooklynn avec deux 'n', pas avec un. Je corrige pendant que M. Donelly écrit des mots à la craie. Je préfère que les gens m'appellent par mon diminutif.

 

Je fais l'erreur de me tourner vers lui. Il est concentré sur les questions du livres. Voyant que je le regarde, il se tourne vers moi mais j'évite à nouveau son regard.

 

- Pourquoi tu me regarde ? Questionne Ethan, la voix neutre.

 

- Je ne te regarde pas.

 

- Si, tu viens de le faire.

 

- Non, je le contredis.

 

Notre discussion ne mène plus que part des ''oui'' et des ''non''. Comme je vois qu'il ne lâche pas l'affaire, je finis par lancé :

 

- Laisse moi tranquille, Ethan.

 

Il me quitte pas des yeux pendant un moment, puis, il donne un coup de pied dans la chaise de son pote.

 

Le reste de l'heure, je fais tout pour me concentrer sur les paroles du professeur comme mon voisin discute avec Tod et Mira Hernandez, les deux élèves devant nous.

 

 

 

 

 

Le soir même, je m'arrête chez les Edwards au lieu de rentrer chez moi. Peter et Phoebee, les parents de ma voisine, regardent la télé.

 

- Bonjours Brooke, tu vas bien ? Demande Phoebee, ses interminables jambes étendues sur le canapé.

 

- Oui et vous ?

 

Ils me répondent oui en chœur et je monte à l'étage. Les Edwards sont vraiment gentils et ils ne trouvent pas bizarre que leur voisine débarque sans prévenir pour retrouver leur fille à n'importe quelle heure de la journée. Ça doit être une question d'habitude...

 

- I'm breaking in and shaping up...

 

Holly interprète Radioactive accompagné de sa guitare. Je suis à nouveau étonnée de sa voix. Les yeux fermés, elle gratte son instrument à la perfection, tout en agitant son tie & die turquoise. Elle s'arrête brusquement au refrain et ouvre ses yeux marron-vert.

 

- Hé ! dit Holly avec un sourire. Tu m'espionne encore.

 

- C'est pas ma faute si t'as une belle voix.

 

La grande brune me sourit toujours.

 

- Sinon ça va ?

 

Je prends place sur la banquette et joue avec une mèche de mes cheveux : un toc que j'ai depuis longtemps.

 

- Bof. Pour être honnête, non. On a changé de place en histoire et maintenant je suis à côté de Ethan.

 

- Ethan... Ethan, Ethan ? Demande ma voisine en se posant sur son lit deux places.

 

- Oui, Ethan Mason. J’acquiesce avec un hochement de tête.

 

Holly attrape son iPad mini et effleure plusieurs fois l'écran avec son index.

 

- Il a Instagram ?

 

- Je crois, oui.

 

Elle effleure à nouveau l'écran tactile.

 

- Il est... pas mal. Avoue la grande brune en ne quittant pas des yeux sa tablette.

 

Je la rejoins sur le lit et prends un coussin tigré avec moi. Holly défile les photos de Ethan. Elle s'arrête sur une où il a les bras croisé et fait son regard qui fait craquer plusieurs filles, à part moi.

 

- C'est dommage que ses yeux ne soient pas verts... déclare Holly, un peu déçu.

 

Ouf, je retrouve mon amie ! J'ai cru une seconde qu'elle allait me demander si il est libre. Ma voisine détourne enfin les yeux pour me regarder.

 

- Tu le trouves comment toi ?

 

Alors ce que je pense de Ethan Mason... Pour commencer il est arrogant, énervant et pas irrésistible du tout. Il joue avec les filles, leur fait croire qu'elles sont les plus belles du collège puis il va en voir d'autres. Je répète ça à Holly mais ça n'a pas l'air de la gênée.

 

- Et alors ? Il ne te l'as pas fait à toi, donc ça va. Il te parle des fois ?

 

- Oui, mais il m'énerve parce qu'il m'appelle toujours Brooklynn au lieu de Brooke.

 

- C'est ce moment là que tu vas te rendre compte que ton prénom est magnifique, concède la grande brune.

 

- Ah oui, Olivia ?

 

Holly me fusille du regard, choisit un cousin rouge foncé et me frappe avec. Je lui renvoie l'appareil avec mon coussin tigré. Nous nous bagarrons comme des folles.

 

- Olivia ! Je crie, toute décoiffée.

 

- Brooklynn ! M’imite ma voisine.

 

Nous tombons toutes les deux, essoufflée et toutes rouges. A cet instant, je comprends une chose, Holly est bien plus importante que je ne le croyais. Je laisse la grande brune, salue ses parents et rentre chez moi avec le sourire.

 

 

 

 

 

Le lendemain matin, je suis à l’arrêt avec Holly. Nous gardons nos petites habitudes comme à chaque fois que nous attendons le bus. J'ai encore mon sweat Starbuck ainsi que mes UGG. Holly porte un blouson teddy bordeaux, un jegging délavé et ses fidèles Converses.

 

J'interromps notre discussion sur les élèves de Hamilton.

 

- Tu voudrais sortir avec Ethan ?

 

Elle fronce ses sourcils bruns, l'air pensive avant d'éclater de rire.

 

- J'ai dis quelque chose de drôle ? Je questionne comme la grande brune rigole toujours.

 

- Sérieusement, Brooke. Je ne le connais même pas et je te répète pour la énième fois que je n'aime que les yeux verts.

 

- Mais hier... Tu m'as dis que tu le trouvais beau.

 

- Hier, je jouais la comédie pour voir ta réaction. Mes cours de théâtre ne me servent pas à rien, tu sais.

 

Je me suis encore fait avoir. Je sais pertinemment que Holly ne jure que sur les yeux verts, en plus... Son bus arrive et avant de monter, elle me dit :

 

- Va déclarer ta flamme au beau Ethan!

 

J'explose de rire toute seule.

 

Mon bus s'arrête à mon arrêt et je lève les yeux à l'endroit où Ruth et Rowan sont assises habituellement. Bizarrement, elles ne sont pas présentes, Kira non plus. Je m'assois à une place au hasard et regarde Blair Avenue défiler à la vitesse du bus.

 

Quinze minutes après, le bus s'arrête le collège. J'aperçois derrière le bâtiment principal, trois filles : Rowan, Ruth et Kira. Elles n'ont visiblement pas l'intention de rentrer.

 

Gerri m'attend à l'entrée en se balançant dans ses Converses blanches. Je la rejoins rapidement, les sourcils froncés.

 

- Pourquoi Rowan, Ruth et Kira ne rentrent pas ?

 

- Je crois qu'elles commencent les cours à midi, leur prof de sport n'est pas là, répond mon amie. Il n'y a personne de leur classe.

 

Je ne le dis pas à Gerri, mais je ne pense pas que le trio sera présent en cours aujourd'hui.

 

CHAPITRE 5

 

J'ai eu tort. Les trois filles sont arrivées à l'heure du déjeuner, toutes contentes. D'après ce que j'ai remarqué, elles ont été traîner au centre-ville. Rowan porte du mascara vert ainsi que du crayon, Kira se dandine dans ses bottines compensés noires et Rowan arbore un t-shirt jaune moutarde.

 

Le trio est suivit de cinq garçons ainsi que des regards jaloux des filles. Moi, je ne reconnais plus ma meilleure amie. Je m'échoue sur un banc comme ma meilleure amie s’éloigne vers le réfectoire. Gerri m’imite.

 

- J'ai du mal à croire qu'elle soit ma meilleure amie, j'avoue en posant le menton sur mes genoux.

 

- A ce stade, ce n'est plus une meilleure amie, renchérit Gerri en ne quittant pas des yeux le trio. Je dirai même qu'elle se moque de toi.

 

Ces dernières paroles me glacent le sang. Je n'avais jamais vu sous cet angle là : Rowan n'en a rien a faire de moi. Elle passe ses journées avec Ruth plutôt que de venir avec moi. Elle préfère s’asseoir sur les genoux d'un garçon au lieu de me retrouver à la récré.

 

Je n'arrête pas de me dire que tout ça est ma faute. Si seulement je pouvais effacer toutes ces fois où je suis rester avec Gerri au lieu de Rowan. Rowan n'aurai pas montrer son talent au piano et Ruth ne lui aurait jamais proposer de manger avec elle le lendemain. J'aurai vraiment pu éviter tout ça.

 

Le pire, c'est que je voudrais oublier Rowan, maintenant qu'elle a changé... mais je ne peux pas. C'est même impossible.

 

Nos mères se sont connus au lycée, elles ne se sont jamais quitté depuis. Son grand -grand- frère Harper est très proche de Shay. Nos petits chiens ont partagés le enclos avant qu'on les adopte. Nos surnoms Rookie et Rowie sont assortis. Tant de choses qui nous unis, tant de points en commun...

 

L'oublier serait comme effacer une partie de moi-même. Je me sentais presque plus proche d'elle que de mes propres sœurs. Si j’essaie de mettre un terme à ce lien qui nous unis, elle refera surface tôt ou tard.

 

Gerri me donne un coup de coude dans les cuisses.

 

- Aie !

 

- Arrête de les regarder comme ça, tu ne cligne même pas des yeux, concède mon amie, ses boucles brunes caressant son visage.

 

Je me frotte les yeux. Une petite tache humide se dessine sur mon sweat. Ma vision devient floue.

 

- Ça va, Brooke ? Questionne Gerri, l'air inquiète.

 

- Non. Ma meilleure amie fréquente Ruth et je ne peux pas supporter ça.

 

Mon amie ne me quitte plus des yeux. Sa compréhension me touche beaucoup.

 

- Je sais que je devrais lui parler, j'ai essayé mais dès que je vois Ruth, je me défile...

 

- J'aimerai pouvoir faire quelque chose, mais Ruth m'effraie autant qu'a toi.

 

 

 

 

 

Je rentre chez moi, bredouille. Je monte à ma chambre où je trouve Gipsy, couchée sur mon lit. Je retire mon sweat pour me retrouvée en débardeur. Je m'allonge à côté de la carline et reste longtemps comme ça. Soudain des images attirent mon attention. En regardant bien, je reconnais le grand pêle-mêle que Rowan m'a offert à mes douze ans. Elle a imprimé plusieurs photos de nous qui représente à chaque fois une année.

 

Il y a Rowan et Brooke en poussette, Rowan et Brooke qui jouons à la poupée, Rowan et Brooke entrain de rire... Je m'arrête sur la onzième photo, Rowan me tient par derrière et moi, je tiens ses bras affectueusement. Nous sourions toutes les deux. Cette photo date de quelque mois et pourtant, j'ai l'impression qu'elle remonte à des années lumières.

 

Je prend conscience que ma meilleure amie n'habite qu'au bout de la rue. Je prends mon sweat avec moi. Alors que je me dépêchais, je n'ai pas fais attention aux personnes qui attendaient sous le porche et je me cogne contre elles. Je remarque leur visage et retient mon souffle. Ce sont Bethany Collins et sa fille, Rowan.

 

 

 

 

 

Vendredi matin en première heure, je me retrouve coincée à côté de Ethan. J'ai beau supplier le professeur, il refuse de me faire changer de place. Donc je dois rester là, à côté d'un garçon que je déteste. Il continue de jouer à son jeu de charmeur et je lui mets des vents.

 

Je repense au soir où ma meilleure amie et sa mère ont fait irruption chez moi. J'étais stupéfaite mais je suis resté forte. J'ai servie un thé et un verre de jus d'orange aux Collins. Au cours de notre petite discussion, j'en ai appris plus sur leur présence.

 

Bethany avait prévu avec Maman, une sortie ciné-resto entre fille. Rowan, elle, me proposait d'aller dormir chez elle vendredi soir. J'ai accepté sans réfléchir. Ma réponse a fait très plaisir à Rowan, un peu comme si elle avait gagné une place au concert de Taylor Swift. Maman est arrivée et a embarquer Bethany dans sa voiture. Rowan est partie sans demandé son reste.

 

Je l'ai regardé tourné au coin de la rue. Je suis restée planté sous le porche pendant une quinzaine de minutes. C'est Gipsy qui m'a ramené à la réalité.

 

«  Mademoiselle McBrian ? »

 

Je m'étais ensuite préparé un sandwich que j'ai mangé dans ma chambre.

 

«  Mademoiselle McBrian ? »

 

Je me suis laissé transporter par un lourd sommeil, ainsi qu'un cauchemar dans lequel je tombais dans le vide à cause de Ruth et Rowan.

 

- Brooklynn McBrian !

 

Je reviens rapidement en salle d'histoire où M. Donelly hurle mon nom. Mes joues deviennent cramoisies.

 

- Oui ? Je questionne, les yeux des élèves braqués sur moi.

 

- Sur quel pays travaillons-nous aujourd'hui !

 

Ce n'ai pas la peine de s’énerver comme ça.

 

- Le Pays de Galle, monsieur ?

 

Des ''non'' chuchotés partout dans la classe parviennent à mes oreilles. Le prof d'histoire manque de s'étrangler. Je crois qu'il est bien plus rouge que moi. Avec le plus de calme possible, il réussit à articuler :

 

- Bien. Nous allons demander à un autre élève... M. Osment, par exemple.

 

Celui-ci lève les yeux de son cahier.

 

- L’Écosse, monsieur. Répond Tod, fier de lui.

 

- Merci pour cette réponse, M. Osment. Mademoiselle McBrian, vous pouvez nous dire LA bonne réponse.

 

Il me prend pour une idiote ou quoi ? J'ai envie de répondre Pays de Galle rien que pour l’énervé mais je me retiens.

 

- L’Écosse, monsieur.

 

M. Donelly hoche la tête avant de lancé :

 

- La prochaine fois, éviter de rêvasser en plein cours, Mlle McBrian.

 

Une fois le dos tourné, Ethan chuchote :

 

- Bravo Brooklynn.

 

- Brooke, je corrige en m'affaissant sur ma chaise.

 

CHAPITRE 6

 

 

Mon oreiller sous le bras et mon Eastpack à l'épaule, j'appuie sur la sonnette de la maison campagnarde qui est au coin de Saout Avenue. Un adorable carillonnon résonne à l'intérieur. C'est Rowan en personne qui ouvre la porte. Un sourire éclatant se dessine sur son visage en me voyant.

 

- Salut, Brooke.

 

- Salut, Rowan.

 

J'espère que ce ne sera pas le seul dialogue avant «  Au revoir, Brooke- Au revoir, Rowan ». Je la suis jusqu'à sa chambre. Je la sens comme différente, comme si elle ne se sentait pas à l'aise. Elle m'incite à m’asseoir sur la moquette grise, face à elle. Assis en tailleur, ma meilleure amie donne l'impression d'exercer du yoga. Pour la première de la soirée, je commence la conversation.

 

- Pourquoi tu m'as invité ?

 

- Pour que je te parle de notre anniversaire et que je voulais te voir.

 

J'ai un peu peur de ce qu'elle va dire. Elle va mettre fin à la succession de notre anniversaire qui se déroule chaque années depuis qu'on est né ? Ou alors elle va le faire avec Ruth, Kira et les autres ?

 

- En fait, commence Rowan en passant la main dans ses cheveux châtains, ce jour-là, mes grands-parents m'ont proposé d'aller à l'opéra de Bristol. Des groupes de chanteurs et de chanteuses vont montrer leur talent : chanter a capela.

 

Je me doute que ce soit aussi bien que Pitch Perfect. J'ai eu soudain honte de douter de ma meilleure amie mais je suis quand même déçu qu'elle ait un autre projet.

 

- Tu pourrai venir le soir, je propose avec espoir.

 

- C'est que, de Bristol à Cardiff, il faut trois heures de bus et une heure et demi de bateau. Explique ma meilleure amie avec une petite moue. Avec un peu de chance, j'arriverai vers 21h au plus tôt.

 

- Ça ne me dérange pas, j'insiste en jouant avec une mèche de mes cheveux blond vénitien. Je t'attendrais pour manger, il n'y a aucun problème.

 

- Toi ? Tu arrivera à tenir jusqu'à 21h ? me taquine Rowan en riant.

 

- Bien sûr, j’acquiesce, très sérieuse. Je l'ai déjà fait.

 

Je hoche la tête et ramène mes jambes contre moi, tout en caressant la moquette taupe qui recouvre sa chambre. Je songe évidemment à la fois où Holly était à sa présentation de théâtre. Elle a finit à 23h, affamée. Ma famille était de sortie ce soir et Maman m'avait laissé de la pizza. Sauf qu'elle n'avait pas de goût donc on a fait des sandwich. Je garde un très bon souvenir de cette soirée.

 

Ma meilleure amie sort son iPhone de la poche arrière de son legging. Elle est sûrement sur Snapchat, comme d'habitude. Une petite chanson que je connais sur le bout des doigts retentit. Je regarde Rowan pour m'assurer que je ne rêve pas. Nous sourions en même temps.

 

- Les Aristochats ! Crions-nous avec joie.

 

C'est LE dessin animé que nous adorons depuis toutes petites, Rowan et moi. Il suffit d'un coup d’œil aux peluches qui occupent son lit superposé pour savoir que Marie est le chaton préféré de ma meilleure amie. Moi, mon préféré c'est Toulouse, le petit roux.

 

Nous descendons au salon où trône un grand canapé crème. Des dragibus et des chamallow répartis dans des bols, nous visionnons les Aristochats tout en piochant un bonbon de temps en temps. Le chow chow nous rejoins sur le divan et se roule en boule entre Rowan et moi. Je regrette soudain de ne pas avoir emmené Gipsy.

 

Nous arrivons au passage où les trois chatons se retrouvent coincé dans la chatière et que Marie dit : Parce que je suis une dame, voilà pourquoi. Nous rigolons, nous chantons, nous imitons les personnages...

 

Une fois le Disney terminé et les Haribo mangés, nous allons dans la cuisine où les Collins mangent au complet. La mère de Rowan mâche sa salade crudité avec application et son père -ainsi que ses frères- dévorent leur pizza. Je m'assois en face de ma meilleure amie et retrouve avec bonheur, les attitudes de chacun. Chace -qui a l'âge de Allison- commence à me taquiner comme toujours. Harper, l'aîné, raconte sa journée avec beaucoup de détails et leurs parents parlent des films sortis récemments et de leur prochain week-end en amoureux.

 

Je fais comme chez moi et me mêle à leurs diverses conversations. Alors que je prenais une part de la pizza quatre fromages, Bethany lance :

 

- Ta sœur Shay, elle se sent bien à l'université ?

 

- Oui, très bien. Je réponds avant de manger un morceau de ma part. Elle n'arrête pas de dire que Oxford est une excellente fac.

 

- C'est le cas, approuve David Collins -le père de Rowan. J'y ait étudié aussi, c'est même la meilleure fac de l'Angleterre.

 

Il a insisté sur cette dernière phrase à l'intention de Harper, qui s'assombrit rapidement.

 

Ils s'envoient souvent des pics, en ce moment. En fait, les tensions ont commencé quand Harper a finit son année de Terminal. Son père le tenait à carreaux et le poussait vers plusieurs fac, mais sans résultat. Aujourd'hui, Harper enchaîne des petits boulots par-ci par-là, sous le regard insatisfait de son père. C'est assez rare de le croiser dans la maison, encore plus entouré de sa famille. Il rentre parfois pour le week-end, comme Shay. C'est sûrement par rapport au fait qu'ils s'entendent bien, ma sœur et Harper, pour qu'ils rentrent le même jour...

 

- Je peux savoir ce que tu sous-entends par là. Demande Harper, ses yeux chocolats sont plus foncés que jamais.

 

- Tu devrais plutôt le savoir, non ? Répond son père en le foudroyant du regard.

 

- Je sais pas, peut-être. Dit l'aîné, en s'affaissant sur sa chaise.

 

- Non tu ne sais pas, renchérit son père.

 

Je ne comprends rien à leurs échanges. Je pense que je suis la seule, car ma meilleure amie, sa mère et son frère ont la tête dans leur assiette.

 

L'aîné repousse son assiette, et avec une pointe de colère dans la voix, déclare :

 

- J'ai plus faim, j'vais dans ma chambre.

 

- Je vais faire un tour, annonce brusquement son père, énervé lui-aussi.

 

Bethany pâlit comme elle se prépare un thé glacé.

 

- Désolé que vous ait dû assister à ça, s’excuse celle-ci, surtout toi, Brooke.

 

Je déglutis avec difficulté tout en hochant la tête. C'est vrai que je ne suis pas habitué à ce genre de situation , mais je n'ai pas envie de passer pour la fille qui a une famille parfaite et qui est choqué après une dis***. Bethany nous laisse tous les trois pour aller boire son thé glacé dans le jardin. Chace en rajoute une couche :

 

- Je sens qu'on va passer un super week-end.

 

Rowan le fusille de ses yeux chocolats et lui donne un coup dans le tibia. Ça n'a pas l'air d'être agréable.

 

- Tu te crois vraiment drôle, là ? S'énerve ma meilleure amie.

 

- Je disais juste la vérité... explique Chace en se tenant la jambe. T'as sortis tes talons, en plus.

 

Je jette un œil sous la table. Rowan dévoile des bottines à haut talons.

 

Bizarre, ce n'est pas la première fois que je les vois. Avant que j'ai le temps de réfléchir, ma meilleure amie me prend par le bras et m'entraîne dans sa chambre.

 

CHAPITRE 7

 

L'anniversaire de Rowan est dans moins de dix jours. Elle part toujours à Bristol, elle est d'ailleurs très heureuse de cette perspective.

 

Affamée et un peu fatiguée, je suis Gerri qui prend un plateau.

 

- Tu ne m'a pas dit comment c'était chez Rowan ? Dit mon amie,ses boucles brunes tombant en cascade dans son dos.

 

J'attrape un plateau et le fait glissé sur des rails, comme Gerri.

 

- Ca va, c'était bien.

 

Nous arrivons aux entrées. Carottes rappées ou betteraves ? J'opte pour le premier choix.

 

- Vous avez pu discuté un peu, au sujet de Ruth ?

 

- Non, j'avoue en choisissant des donuts au chocolat. On a plus rigolé que parlé, en fait.

 

- Cool, dit Gerri, peu convaincue par ce que je viens de dire.

 

Une fois notre plateau remplit, nous nous installons à notre table ; isolée près de la salle des prof. A cette heure-ci, il y a peu de monde au réfectoire. Alors qu'on mangeait tranquillement notre bœuf-carotte, un groupe de filles aux cheveux lissés se dirige à notre table. Ce sont les cinq girly de la classe.

 

- Salut Brooke, m'interpelle Marianne an jouant avec la grosse chaîne qu'elle a au cou. Tu vas bien ?

 

On peut sentir dans sa voix un mélange d'ennui et de lassitude. Lauren, la plus maquillée du groupe, prend le relais avant que j'ai le temps de parler.

 

- Il n'y aurai pas un mec pour qui tu craques ?

 

Je regarde Gerri, elle me rend mon regard. Ces filles ont l'habitude d'embêter les autres, juste par envie. Elles peuvent aussi être gentille mais pas avec les «  exclues » de la classe. Ou alors elles nous ignorent tout simplement.

 

- Non, personne. Je réponds en triturant la manche de mon gilet pour me donner une contenance.

 

Gerri n'ose même pas les regarder dans les yeux. Je me sens un peu seule, tout à coup.

 

Lauren s'adresse de nouveau à moi.

 

- Tu en sûre ? Il n'y vraiment aucun garçon que tu ne trouves pas mal ?

 

Je secoue la tête comme réponse. Mon amie me regarde, comme si elle s'en voulait de ne pas me défendre.

 

- Le pauvre, il va être déçu. Déclare Marianne, ses ongles vernis pianotant sur ses épaisses hanches.

 

- C'est clair, intervient Willow de sa voix criarde. Et en plus, elle est coincée.

 

La dernière phrase m'a fait l'effet d'une gifle. Je rougis de honte.

 

- C'est vraiment dommage, ça aurait été grave classe une rousse et un brun ensemble. Concède Marianne avec une petite moue.

 

Si Maman ou Shay avaient été présentes, elles auraient corriger Marianne en disant ''blond vénitien'' et pas ''rousse''.

 

Nous reprenons une bouchée de nos bœuf-carottes pendant que je me pose une question : C'est qui le garçon dont elles parlaient ?

 

 

 

 

 

Accoudée à la table, je joue à cliquer sur l'extrémité de mon crayon. M. Donelly nous raconte la vie d'un certain Harold Shipman, connût comme étant le plus dangereux tueur en série de toute l'histoire anglaise. La plupart des élèves sont passionnés par ce Harold Shipman et les autres s'ennuient à mourir, comme toujours.

 

Je suis assez satisfaite de ma tenue du jour : un t-shirt bleu marine à col Claudine blanc avec un legging et des nouvelles chaussures. Ce sont des victoria noires à plate e, mieux que les blanches. Je me suis aussi attaché les cheveux en deux tresses classiques. J'avais vu ça dans une des vidéos de ma youtubeuse préférée. Mais je ressemble davantage à Anna de La reine des neiges. Ethan n'arrête de me charrier et de les attraper comme un enfant de la maternelle.

 

- Arrête, je lui dit en chuchotant -il obtempère mais me regarde toujours avec son sourire en coin.

 

Il se comporte comme ça depuis quelque temps. Dès qu'il m'énerve et que je lui dit d'arrêter, sois il s'arrête sois il continue. Il m'appelle toujours Brooklynn au lieu de mon diminutif que j'impose à tout le monde. Je l'ignore dans ces moments-là.

 

La sonnerie marque la fin du cours et tous les élèves se dépêchent de ranger leurs affaires. Je rejoins Gerri qui est à sa place. Nous sommes toujours les dernières à quitter le cours. Nos sac sur l'épaule, nous longeons le couloir truffé d’élève. Les quatrièmes sortent de leur cours, fatigués par les examens comme les sixième court et crie sans se soucier des autres. On pourrait les prendre pour des animaux qui s'échappent du zoo.

 

Une fois rendues aux casiers, nous troquons nos Eastpack contre un sac de sport. Je déteste faire du sport dès le matin, surtout avant de manger. Le centre sportif de Blair Avenue est à une vingtaine de minutes du collège. Il est aussi utilisé par deux autres écoles avec la notre. Je cite avec désespoir : Hamilton et la Barrior Academy. Les proviseurs et les enseignent s'entendent bien entre eux, mais pour ce qui est des élèves, c'est autre chose. C'est une guerre sans fin, une très grande rivalité depuis des années. Chaque écoles a le devoir de composé une équipe féminine et masculine dans quatre disciplines : volley, football, course et basketball.

 

Je me sens plus à l'aise dans les gradins que sur le terrain. Sans compter qu'une fois admis dans une équipe, il faut se rendre à la salle de sport plusieurs fois dans la journée. L'idée de transpirer toute la journée ne me donne pas très envie.

 

Mrs Cork -appelée coach- est une vraie dynamite. Étant l'u*** entraîneuse au collège, elle ne manque pas d'utilisé son autorité pour impressionner les hommes. A en juger par son apparence, on pourrait croire qu'elle est avocate ou encore une infirmière, et pas une prof de sport. Les mains sur les hanches, elle attend avec patience que ses élèves se rangent. En nous voyant, elle hoche la tête à la manière d'un militaire. Les girly parlent fort pour que tout le monde les entendent. Tod s'amuse avec ses potes à embêter les filles des autres classes.

 

 

 

 

 

La séance de sport se déroule plutôt bien : Marianne refuse de courir et Charles Vernen n'arrive pas à mettre le ballon dans le panier.

 

- Arrêter tout ! Explose la coach, le visage rouge. Je vous ait demander de vous échauffer, pas de faire n'importe quoi !

 

J'échange un regard avec Gerri. Heureusement pour nous, on a déjà fait le terrain en courant. Les autres s'élancent dans des petites foulées sur le bitume.

 

- Ça compte pour vous aussi, les filles ! Ordonne Mrs Cork.

 

- On a déjà courus, coach. Je dis en remontant la fermeture Éclair de mon sweat.

 

- Et bien, recommencez, concède celle-ci comme la classe finit son tour. Bon, ça va pour cette fois.

 

Les autres reprennent leur souffle et attendent les consignes de la coach. Nous sourions toutes les deux, heureuses que nous n'ayons pas dû faire un second tour. La coach prend un ballon de basket et le cale sous son bras.

 

- Vous allez ez deux équipes de neuf. Comme les filles sont plus nombreuses que les garçons, c'est Nelson et McBrian qui vont vous choisir.

 

Gerri me regarde horrifiée et je déglutis. C'est déjà désagréable d'être les « exclues » mais il faut en plus qu'on soit séparé l'une de l'autre. Je me mets à gauche de Mrs Cork et me fais noyée par une vague de visages. J'ai un peu de mal à recevoir les paroles de la coach, mais je comprends que c'est moi qui doit commencer.

 

- Tina. J'annonce, les joues rouges.

 

L'intéressée se lève péniblement et se retient de rire. Les équipes commencent à prendre e, il ne reste plus que deux filles et deux garçons. Marianne me chuchote ''Lauren'' et je l'appelle. Quand c'est autour des garçons, les trois autres filles de mon équipes m'ordonne de choisir Leo. Je suis soulagé car l'autre était Ethan.

 

Je laisse un des garçons choisir les places. Je me trouve non loin de Gerri, c'est juste dommage qu'on ne soit pas ensemble. Le match commence.

 

J'ai dû mal à m’interposé ou alors je me cogne contre un adversaire sans lui prendre le ballon. J'ai réussi à faire plusieurs passes pour que mes intercepteurs fassent un panier. Je me fais même encouragé par Henry, un garçon de mon équipe. Tout se passe bien juste au moment où Ethan interceptionne le ballon et s'approche du panier en dribblant. Il fait une passe à Willow. Elle essaie de faire un panier mais elle est trop loin. Je m'apprête à recevoir le ballon sauf que je me le prend dans la tête et reçois un véritable choc.

 

CHAPITRE 9

 

Ma vision est soudain brouillée et je sens mes jambes se dérobées sous mon poid. Je perçois des rires et des voix inquiètes. Je ferme les yeux pour échapper à tout ça.

 

 

 

 

 

Quand je rouvre les yeux, Mrs Cork et Gerri sont penchées vers moi. Un gant de glace à la main, la coach refroidit mon front.

 

- Ça va mieux, Brooke ?

 

Je hoche la tête, les dents serrées. Par-dessus son épaule, Willow se tord de rire alors que certains me regardent, perplexes. Gerri m'aide à me relever en me tenant par la taille.

 

- Tu l'accompagne jusqu'aux banc, dit la coach en s'adressant à mon amie.

 

Je tiens fermement la glace sur moi comme Gerri m'entraîne à l'endroit demandé. La coach bat des mains pour faire revenir l'attention sur elle.

 

- Écoutez, vu que nous avons une blessée, un joueur de l'équipe adverse doit rester au banc. Gerri, tu reviens sur le terrain. C'est Willow qui sort.

 

- Pourquoi moi ? S'indigne celle-ci avec son horrible voix de canard.

 

- Tu as blessé une adversaire et puis de toute manière ton jeu était trop perso. Explique Mrs Cork.

 

- Elle va pas mourir, non plus ! Aboie la fille en agitant sa queue-de-cheval.

 

Le regard qu'elle a posé sur moi m'a glacé et pas seulement à cause du gant que je maintiens à mon front.

 

- Willow, si tu refuses de sortir, j'appelle la CPE pour qu'elle vienne te chercher et crois moi, ça ne va pas lui faire plaisir.

 

La CPE n'est autre que la tante de Willow : une femme très stricte qui ne porte que des tailleurs. Ça fait déjà plusieurs fois qu'elle se fait virer d'un cours, et pas seulement en sport.

 

Willow perd soudain son assurance et file à l'extrémité du terrain, sans broncher. Le match reprend et je ne quitte pas des yeux Gerri. Elle se débrouille plutôt bien et réussit mieux ses passes que moi. Elle frappe ses mains contre celles des coéquipiers dès qu'il y a un panier pour l'équipe. J'enlève la glace et tâte du bout des doigts l'endroit où j'ai été touchée. Une petite bosse est ée au niveau du front. Pourquoi ce genre de chose n'arrive qu'à moi ?

 

Mrs Cork fait retentir son sifflet avec une telle puissance que les gens qui courraient autour du stade se sont retournés.

 

- Willow, tu peux revenir. Ethan, va faire une pause.

 

Les deux s’exécutent. Quand Willow croise Ethan, elle lui chuchote quelque chose qui le fait sourire. Il s'avance vers moi, et, avec mon plus grand regret, s'assoit juste à côté. Je reporte la glace à ma blessure, pour éviter d'empirer les choses.

 

- Tu vas bien ? Me demande-t-il en portant attention à mon front caché.

 

- Ça pourrait aller mieux, je m’enquiers avec froideur.

 

- Désolé. C'est un peu ma faute si t'es blessé...

 

Je rêve ou il est bien entrain de s’excuser ? Jamais je ne l'ai vu faire.

 

- Tu veux que je reste avec toi ?

 

Je souris tellement il m'exaspère. Il s'en aperçoit et son sourire s’agrandit.

 

- Je prends ça pour un oui, ça signifie que tu m'aime bien.

 

Je suis sidérée par tant d'égocentrisme. C'est le garçon le plus provoquant et arrogant de la classe... voir même du collège. Si il croit que je l'apprécie, il peut toujours courir.

 

- Je te déteste, je finis par lâcher.

 

- Je n'en croit pas un mot, Brooklynn. Déclare Ethan.

 

Un coup de sifflet marque la fin de la séance. Ethan quitte le banc pour suivre les élèves qui courent aux vestiaires. J'attends que Gerri revienne et rattrape par la même occasion, le frimeur de dernière classe.

 

- Brooke, je m'empresse de lui dire, avant de rentrer dans les vestiaires.

 

 

 

 

 

Lorsque je passe à côté de la maison numéro 51, je m'arrête un instant pour l'admirer. J'ai toujours adorer ce côté ancien et campagnard qui évoque un vieux restaurant. C'est surtout les briques marrons qui donnent cet effet-là.

 

J'ai passé tellement de bons moments là-bas. C'est comme une seconde maison, pour moi. Une petite voix me dit de renter chez moi et une autre m'incite à toquer. Je monte timidement les marches du perron et frappe trois coups successifs à la porte. L'aboiement d'un chien me redonne confiance. On m'ouvre.

 

- Salut Brooke, entonne Bethany Collins, un sourire chaleureux aux lèvres. Entre vas-y.

 

Je mets un pas à l'intérieur et le chow-chow de la famille se jette sur moi. Grâce à lui, je suis pleine de bave et toute débraillée. Bethany le fait sortir et dit avec un petit rire :

 

- Désolé, il est toujours très content de te voir.

 

Il doit surtout sentir l'odeur de Gipsy. Je file à la chambre de ma meilleure amie où celle-ci est entrain de se coiffer.

 

- Oh, chalut, dit Rowan, une pince dans la bouche. Cha va ?

 

- Super, je réponds en m'adossant à l'échelle de son lit. Et toi ?

 

- Mouais, je galère chuste à reproduire chette chaleté de trèche.

 

Je regarde l'écran de son iPhone. Une fille a les cheveux noués en deux tresses qui partent en cascade de la tête et qui finit en une tresse épis-de-blé sur le côté. Ça m'a l'air assez complexe comme coiffure mais Rowan ne lâche pas l'affaire. Au lieu de deux tresses en cascades, elle en a fait deux basiques et galère un peu sur la dernière partie. Le résultat n'est pas le même que sur la vidéo, mais ça rend tout aussi bien.

 

Elle pivote sur son tabouret et présente son plus beau sourire.

 

- T'en penses quoi ?

 

- C'est parfait, je conclus.

 

Je le pense vraiment. Rowan a la chance de faire partie de ce genre de fille à qui n'importe quelle coiffures irait. Comme Allison, comme Holly...

 

Je ressens soudain une pointe de jalousie. Quand j'attache mes cheveux, soit c'est bof, soit c'est une catastrophe. Rien qu'une queue-de-cheval peux me faire grincer les dents. C'est peut-être le fait qu'ils soient tout le temps détachés. Rowan, elle, tout lui va. Chignon, queue-de-cheval, tresses... mais ses cheveux sont lissés de plus en plus souvent. C'est bizarre qu'elle se remette à faire des coiffures tout à coup.

 

- C'est pour quelle occasion ? Ta coiffure, je veux dire.

 

- Oh ça, répond ma meilleure amie en se tournant face à sa coiffeuse ? Je me suis dit que si j'allais à un opéra, il fallait au moins un minimum de classe.

 

J’acquiesce mais elle aurait pu aussi miser sur les vêtements comme une jolie robe plissée bordeaux, par exemple.

 

- La tenue que je vais porter est sur mon lit. Tu peux aller jeter un œil, si tu veux. Lance Rowan en faisant du volume à ses tresses.

 

Je remarque les vêtements disposés sur le lit en hauteur. Il y a une marinière et une jupe patineuse noire. L'ensemble est plutôt mignon. Son iPhone vibre. C'est un SMS, mais je n'ai pas le temps de voir qui est l'émetteur.

 

- J'aurai bien aimé rester avec toi, Brooke, mais je dois me rendre à mon cours de piano, déclare Rowan, l'air désolée.

 

- OK. J'allais pas tarder de toute façon.

 

Elle me sourit et m'escorte jusqu'au vestibule.

 

- On se voit demain.

 

- Ouais.

 

Une fois dehors, je marche la tête basse, un peu triste de ne pas avoir eu plus de temps à passer avec elle.

 

Dites-moi ce que vous en pensez dans les commentaires^^

PS: si il y a des expressions ou des mots (étoilés ou pas) que vous ne comprenez pas, dîtes le moi et je vous dirai ce que ça veut signifier.

Merci^^ 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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